27/08/2023
Non, les animaux en captivité ne sont pas une réserve de biodiversité. Voir le texte qui accompagne cette publication.
Depuis quelques années, les zoos ont réussi ce tour de force : se transformer en conservatoires de la biodiversité aux yeux du public, loin de l’image négative des ménageries ou des parcs d’attractions qui leur collait à la peau. Un bonus – discuté – pour la sauvegarde des espèces, et un bénéfice assuré pour une poignée d’établissements toujours plus lucratifs.
Le premier d’entre eux est indiscutablement Beauval. Avec l’arrivée d’un couple de pandas géants en 2012, loués 1 million de dollars par an par la Chine pour dix ans – les deux seuls dans l’Hexagone –, l’établissement a trouvé le filon en or. Il a accueilli 1,4 million de visiteurs en 2016, contre 600 000 en 2011, tandis qu’il triplait quasiment son chiffre d’affaires sur la même période, de 20 millions à 55 millions d’euros par an.
Pour attirer une clientèle toujours plus volatile, les zoos doivent sans cesse investir. « Si l’on veut capter l’attention du public, on doit offrir chaque année de nouvelles attractions très coûteuses »
Beauval a engagé deux ans de travaux pour construire un dôme équatorial, un investissement titanesque de 25 millions d’euros.
Si ces installations coûtent toujours plus cher, c’est aussi que les zoos – ou parcs zoologiques, comme ils préfèrent se nommer –, fortement critiqués dans les années 1960-1970, cherchent à renouveler leur image, en effaçant au maximum les traces de la captivité.
l y a quelques espèces qui ont pu être sauvées grâce à la captivité, comme le cheval de Przewalski ou la perruche de Maurice. Reste qu’il y a énormément d’échecs. »
« Ces animaux ne sont plus les mêmes que leurs cousins sauvages, prévient Eric Baratay, professeur d’histoire à l’université de Lyon-III et spécialiste de la question animale. Il y a un phénomène de dérive génétique et des risques de consanguinité, malgré les programmes européens d’élevage et d’échanges entre parcs. Sans compter que toute une partie de la culture animale disparaît. »
La majorité des animaux captifs dans les zoos ne sont pas en danger d’extinction et plus de la moitié des parcs ne mènent pas de réels programmes de conservation.
Où est la mission pédagogique à montrer des animaux en cage, dans des biotopes qui ne sont pas les leurs et des enclos où ils ne peuvent pas exprimer leurs besoins physiologiques ? Les zoos « instrumentalisent » des bêtes qui deviennent avant tout « un produit de consommation »
Les zoos ne sont que des entreprises commerciales à but lucratif, des entreprises du divertissement à échelle industrielle. Ils n’ont aucune vertu pédagogique réelle.
Quant aux fondations, elles leur permettent surtout de défiscaliser leurs revenus.