L'école de Rex" èducation canine à domicile

11/04/2025

Oui, la théorie de la dominance fonctionne, parce qu'elle agit sur des situations concrètes. 😶

Non, rassurez-vous, je n'ai pas pris la décision de revenir quinze ans en arrière et je ne cautionne toujours pas cette théorie. Mais aujourd'hui, j'aimerais qu'on se demande pourquoi elle continue d'être utilisée. Pourquoi, en 2025, y a-t-il encore nombre de personnes, particulières ou professionnelles, qui se basent sur elle pour éduquer leurs chiens ?

Personne ne gagne à persister dans un truc inutile. Donc si ces personnes s'en servent encore, c'est qu'elle leur apporte quelque chose, tout simplement. 🫢

Oui, la théorie de la dominance fonctionne, parce que même si le fond est complètement bancal, dans la forme, elle permet de résoudre des problématiques. Pas toutes, pas toujours, pas sans conséquences, mais elle en résout suffisamment pour donner l'impression d'être dans le juste.

Vous pensez que j'ai définitivement tourné la carte ? Analysons ensemble quelques situations en la regardant du côté de la théorie de la dominance et de l'éducation coercitive (🔥) ou du côté de l'analyse, de l'observation de l'individu et de l'éducation dite positive (🔎) :

🔥 Chouquette se catapulte dehors au départ de la balade. Il est étiqueté de dominant qui veut gérer les espaces/le mouvement/être à l'initiative. Chouquette sera retenu voire réprimandé voire violenté s'il cherche à sortir avant ses humains. A force de répétitions, il va finir par comprendre qu'on lui demande d'attendre avant de sortir.

🔎 Chouquette se catapulte dehors au départ de la balade. On constate que Chouquette manque de dépenses au quotidien. Ses besoins de dépenses vont être considérés et assouvis d'une part et d'autre part on va lui apprendre à attendre poliment avant de sortir dehors, par exemple en attendant sur une cible comme le tapis d'entrée (ou autre chose, il y a de nombreuses options).

➡️ Même si le chemin emprunté a été très différent, tout comme les conséquences pour le chien, le résultat est le même : Il attend à la porte avant de sortir. En revanche, dans le premier cas, les dépenses de Chouquette n'ont pas été considérées, ça risque de s'exprimer autrement, dans d'autres situations.

🔥 Eclair saute sur ses humains lorsqu'ils rentrent. Il est étiqueté de dominant qui cherche à avoir du contrôle sur les humains. Il est réprimandé, puni, violenté (à coups de genou parfois) lorsqu'il saute. A force de répétition, terni et inhibé, il ne va peut-être plus sauter.

🔎 Eclair saute sur ses humains lorsqu'ils rentrent. On constate que ce chien déborde d'excitation et dégouline d'émotions lorsqu'il les voit rentrer. L'analyse va creuser du côté d'une potentielle détresse d'isolement, c'est effectivement son cas. Il va être accompagné pour être moins inquiet quand ses humains rentrent et il va peut-être apprendre à ne plus sauter si c'est encore nécessaire, en renforçant quand il garde les 4 pattes au sol.

➡️ Dans les deux cas, Eclair ne saute plus sur ses humains quand ils rentrent. Dans la première situation, si on ne va pas creuser, si on ne se focalise que sur ce comportement observable, on pourrait se dire que la problématique est résolue, alors que l'on a seulement éteint l'alarme, mais pas l'incendie derrière.

🚨 Je pourrais vous donner autant d'exemples qu'il existe de pâtisseries dans une boulangerie. La théorie de la dominance, sous ses airs, n'a finalement JAMAIS eu un quelconque intérêt dans la lecture comportementale d'un chien. Elle n'a eu d'intérêt que pour venir pointer du doigt de potentielles failles éducatives : Si un chien tire en laisse, se met dans nos pattes, nous saute dessus, quémande à table ou ne revient pas au rappel, il n'est pas dominant, il est juste mal éduqué. 🙃

Résumons les choses comme suit :

👉 Lorsqu'il s'agit d'éducation, oui, la théorie de la dominance et l'éducation coercitive qui en découle obtiennent des résultats. Pas pour toutes les problématiques, pas sans conséquences (souvent) dramatiques pour le chien, mais elles obtiennent des résultats. Si ce n'était pas le cas, elles auraient purement et simplement disparu depuis très longtemps. ☠️

👉 Si les personnes qui font appel à un·e pro se focalisent sur la forme (avoir un chien obéissant avant tout) et pas sur le fond (avoir un chien épanoui tout en ayant effectivement les bases d'éducation nécessaires à son intégration), c'est NORMAL, ce n'est pas leur métier, iels n'ont pas cette expertise, c'est notre rôle de les guider. 🤝

👉 On pourra utiliser toutes les knackies du monde, si on ne se focalise pas avant tout sur l'accompagnement comportemental du chien et l'assouvissement de ses besoins propres, si on se contente de vouloir résoudre des problématiques à la chaîne, alors notre mode de fonctionnement est celui d'un éducateur en coercitif, qu'on l'admette ou pas. 🤷‍♀️

👉 Lorsqu'une personne fait appel à un·e professionnel·le en éducation dite positive mais parle quand même de théorie de la dominance, c'est très souvent parce qu'elle n'a pas d'autres termes à sa disposition pour expliquer un comportement. Ne vous focalisez pas sur les termes, focalisez-vous sur le besoin derrière et dites-vous que la personne s'en fout d'avoir un chien soumis, ce qu'elle veut, c'est un chien éduqué et facile à vivre.

Prenez soin de vous, prenez soin de vos chiens et ne vous basez plus sur cette théorie vaseuse pour voir votre chien. Il n'est pas dominant, il a juste des besoins inassouvis ou une éducation à peaufiner, le tout sans coup de savate, ce n'est vraiment pas nécessaire.

En photo, Laska qui n'a pas du tout une posture de chienne dominante... Mais celle d'une chienne qui attendait impatiemment qu'on lui lance une betterave. 😅

Des bisous sur vos truffes ! 😘

Aura - Céline Herrant

21/03/2025

Dédicace à tous ceux qui ont un chien réactif/craintif avec les inconnus et qui se font tout de même approcher par des inconnus à cause de leur frimousse irrésistible. Je compatit.

10/01/2025

Ce n’est pas parce que les parents d’un Border Collie ne travaillent pas au troupeau, que leurs chiots ne présenteront aucun instinct de gestion du mouvement. Le fait de faire travailler un chien n’a aucune incidence sur sa progéniture… mais son génotype, oui ! Je m’étonne donc toujours d’entendre des remarques du genre « Je ne comprends pas pourquoi mon chien présente ce comportement, ses parents ne travaillaient pas au troupeau… ». Et alors ? Cela ne signifie aucunement qu’ils ne porte pas dans ses gènes des patrons-moteurs* de fixation, de traque, de poursuite et/ou d’encerclement, tout ce qui fait du Border… un Border.

Rappelons-le encore une fois : avant l’apparition de la lignée beauté en 2020, le Border Collie était sélectionné sur cet instinct de gestion du mouvement. Un Border qui ne présentait pas ce comportement ne pouvait pas gérer un troupeau et était écarté de la reproduction. La couleur du chien, la longueur de son pelage, le port de ses oreilles, on s’en fichait comme de l’an 40. Ce qui comptait, c’était qu’il puisse faire un bon chien de conduite, point. Le Border porte donc dans ses gènes ce besoin (car oui, c’est un besoin) de gérer ce qui est en mouvement. Et l’on n’efface pas deux siècles de sélection en un coup de baguette magique ! Pourquoi certains chiens de lignée beauté sont-ils confirmés au travail ? Parce qu’ils portent encore en eux les gènes de leurs ancêtres, et que, même si leur instinct de gestion du mouvement peut être bien atténué par la sélection génétique, il peut s’exprimer malgré tout.

On ne supprime pas l’instinct de gestion du mouvement. On le redirige, on le canalise, mais on ne l’effacera jamais, même avec tout le travail du monde. Choisir de partager sa vie avec un Border, c’est opter pour un chien exceptionnel, mais atypique. Et tout le monde n’est pas prêt pour cela. Choisissons un chien auquel NOTRE mode de vie convient. Si vous négligez ce dernier point, il y aura forcément deux malheureux au bout du compte : le chien, et vous.

(*Terme inventé par le Dr vétérinaire Joël Dehasse.)

👉 Comment rediriger et canaliser les comportements de poursuite de votre chien (qu’il soit un Border ou un chien d’une autre race) ? Découvrez notre formation sur L’INSTINCT DE POURSUITE : https://www.cynopolis.fr/formations

👉 Les comportements présentés par votre Border Collie vous semblent parfois opaques ? Apprenez à mieux le comprendre grâce à notre formation COMPRENDRE ET ÉDUQUER SON BORDER COLLIE : https://www.cynopolis.fr/formations

👉 Découvrez des articles et des vidéos sur le Border Collie au troupeau sur mon compte Patreon : https://www.patreon.com/c/CynopolisFormations

👉 Pour commander le livre DANS LA TÊTE DU BORDER COLLIE, c’est ici : https://www.amazon.fr/Dans-Tête-Border-Collie-extraordinaire/dp/B09YQQJXCD?ie=UTF8&tag=hydrfrspg-21&hvadid=721198463716&hvpos=&hvexid=&hvnetw=g&hvrand=13824628439983035382&hvpone=&hvptwo=&hvqmt=&hvdev=m&ref=pd_sl_21tompmrxn_e&gad_source=1

Elsa Weiss / Cynopolis Formations
© Tous droits réservés - 2025

07/01/2025

POLLUX cherche un nouveau Foyer !

Je vous présente officiellement Pollux, un loulou que je suis depuis une an. Il a besoin de trouver une nouvelle famille, je compte sur vos partages et votre aider pour le replacer !
Mille merci d'avance !

" Je m’appelle POLLUX. Mon pédigrée ? Pas facile à deviner : à part un petit air de famille avec certains terriers Irlandais, je suis plutôt atypique dans mon poil fauve parsemé de boucles blondes, mes oreilles qui s’effilochent en plumeaux noirs et ma queue qui fait parfois un tour complet sur elle-même. Quand on me tond, c’est du velours, comme les caniches.

On ne sait pas ce que j’ai vécu avant qu’un vétérinaire me confie à une association. J’ai ensuite habité quelque temps en appartement dans une première famille d’accueil jusqu’au déménagement de celle-ci. Je me suis alors retrouvé en refuge dans un enclos à l’extérieur et comment vous dire… cela m’a énormément stressé. Je hurlais sans cesse. J’ai donc été accueilli en urgence chez Charlotte, qui m’a ouvert son foyer et son coeur. Depuis, je vis avec elle dans un mas à la campagne.

Je suis assez anxieux mais un environnement calme, la routine et surtout la présence d’un humain serein à mes côtés me permettent de reprendre confiance.

Je n’avais probablement pas appris à rester seul et après l’abandon et le séjour en refuge, c’était encore plus difficile. J’ai déjà fais de gros progrès mais il reste du travail. Pour le moment, Charlotte me laisse chez quelqu’un en qui j’ai confiance lorsqu’elle s’absente.

Je ne suis pas toujours à l’aise avec mes congénères, surtout s’il sont de grande taille ou agités. J’aboie pour demander de rester à distance. Avec les petits chiens calmes qui respectent mes signaux de communication, c’est plus facile. Je cohabite tranquillement avec mon camarade Sweetie et j’ai même deux super copines avec lesquelles je me lance dans le folles partie de jeu ! Je m’entends très bien avec Minette mais les chats qui ne font pas partie de la famille, je les chasse sans ménagement. Je côtoie également des poules (sous surveillance car je leur ai déjà tiré les plumes) et les poneys. Là, c’est moi qui me méfie. Depuis le jour où l’un d’eux m’a poursuivi au galop, je préfère rester à distance.

Je suis méfiant vis à vis des humains aussi, particulièrement si ce sont des hommes. Les présentations ne sont pas toujours faciles mais une fois que je suis en confiance, je deviens très câlin, limite pot de colle ! Le contact me rassure, j’aime être près des membres de la famille, me percher sur une chaise pour les observer ou dormir tout près d’eux. Je sais me faire tout petit, roulé en boule comme un chat... un gros chat de quatorze kilos !

J’ai beaucoup d’énergie à dépenser. J’aime les grandes balades en forêt, courir en liberté sur les chemins, chahuter avec mes jouets (surtout si ça fait pouic), les balles, les grandes branches... Mais mon plus grand bonheur, c’est de NAGER, un vrai canard ! Peu importe la météo, je me jette à l’eau et je tourne en rond en jappant joyeusement. Le jour de la do**he ne me trouve pas si enthousiaste (mais je me laisse shampouiner très patiemment pourvu que ce soit avec douceur).

Pour m’aider à progresser, Charlotte a fait appel a Alexandra, de Truffe et Compagnie, l’année dernière. Avec elle, nous avons commencé à travailler sur mes peurs et j’ai fait plein de progrès ! Comme je suis volontaire, joueur et gourmand, j’apprends vite ( j’adoooooore les friandises, je suis prêt à tout pour un mini bout de saucisse !! )

Malheureusement, les soucis de santé de Charlotte se sont aggravés et elle ne parvient plus à combler mes besoins. C’est pourquoi elle cherche pour moi un foyer au sein duquel je pourrais m’épanouir et vivre sereinement.

Avec Alexandra, que je vois régulièrement, je visite d’autres villages et je lui montre que quand je suis en confiance, je peux vraiment progresser. Je me fiche des chiens que je croise, je ne leur aboie pas dessus et je suis même capable d’ignorer des humains qui me surprennent ou d’observer calmement des chats, vous vous rendez compte?

J’apprends à rester sage dans le coffre de la voiture, à me laisser manipuler avec coopération ( je suis inquiet lorsqu’il faut mettre le harnais ) et à m’occuper en autonomie pour m’habituer à rester seul sans stresser.

J'ai besoin d'une famille patiente, et présente , prête à s’investir pour continuer le travail sur mes émotions et mon anxiété. La campagne au calme serait idéal. Je pourrai éventuellement cohabiter avec un petit chien calme et patient, voire même avec un chat si les présentations sont bien faites ! ​

Je peux vivre avec des enfants de plus de 10 ans si ils sont calmes et respectueux.

J’ai environ 5 ans, j'ai déjà beaucoup vécu et j'ai besoin de stabilité pour m’apaiser et me sécuriser. Quand je suis en confiance, je suis le meilleur compagnon du monde !

Si ce petit message vous a touché, alors aidez-moi à trouver ma nouvelle famille ou partagez cette annonce autour de vous pour me donner ma chance.

Vous pensez que nous sommes faits pour nous entendre et vous souhaitez m’adopter ? Il faudra venir me rencontrer plusieurs fois et prévoir de poursuivre l’accompagnement avec Alexandra après mon adoption ( ou avec un autre professionnel en méthodes bienveillantes et respectueuses si autre département)

Contactez Truffe et Compagnie : [email protected]

Je vous remercie de tout mon coeur pour ce que vous ferez pour m’aider !

Pollux"

08/04/2024

ICEBERG

Je suis fière d’être la Reine des Friandises (des « gâteries » pour mes amis canadiens 😉 )

À tous mes collègues, éducateurs, formateurs et comportementalistes qui vivent avec un chien : c’est pour vous!

Et c’est aussi pour vous qui nous faites confiance pour apprendre à éduquer vos chiens.

J ' adore être un distributeur de friandises : pour moi c'est littéralement le sommet de l'iceberg !
MAIS JE SAIS ce qui se passe sous l'eau, je sais ce qui se passe en arrière-plan, je sais ce qui se passe avant : TOUT ce que j’ai fait avant que la friandise ne quitte ma main pour mon chien.

Nous faisons tellement plus que simplement donner ou jeter de la nourriture.

À tous ceux qui font cela : vous faites un excellent travail, continuez comme ça.

Les gens peuvent et vont dire des choses méchantes. Ça peut être démoralisant et dur.
Mais ne laissez personne vous dire que d'autres méthodes sont meilleures.
Ça marche.
La Science est de notre côté !

(adapté de V.Ward)

07/04/2024

22/03/2024

25/02/2024

Le choix de la race

Dans le choix de la race, la recherche et les connaissances sont importantes.

Vivre avec un chien ne concerne pas uniquement la socialisation et la formation.

Les chiens ont été élevés de manière sélective au fil des générations pour présenter certains traits:

- Garder les troupeaux
- Exterminer les nuisibles
- Chasse
- Protéger
- Gardiennage
- Rechercher
- Récupération
- Compagnie

- La race est-elle compatible avec votre style de vie, votre environnement, votre dynamique familiale ?

- Avez-vous le temps, la patience et l'engagement dont la race a besoin?

- Pouvez-vous offrir un débouché à un comportement naturel de la race?

- Savez-vous à quoi vous attendre et quel est le comportement normal de cette race ?

- Le comportement naturel serait-il considéré comme un problème de comportement ?

- L'environnement déclenche-t-il un comportement génétique pour lequel un chien a été sélectionné?

- Le comportement naturel est-il mal compris ou méconnu?

Ne choisissez pas une race simplement parce que vous aimez son apparence ou une mode en cours.

La génétique ne peut pas être entraînée. Certains comportements sont inhérents à la race. Soyons conscients de cet aspect lors du choix de notre chien.

Soyez créatif
TRUST YOUR DOG

25/02/2024

*** ET SI ON COMPRENAIT LE PRINCIPE D’UNE BALADE À L’ATTACHE ? ***
(Pour arrêter de se fâcher contre son chien, pour reprendre du plaisir à se promener avec lui, et surtout pour comprendre à quel point ça nous fera du bien à nous, en premier).

Pour commencer, je n’entre pas dans le débat « attache ou liberté ». Alors s’il vous plaît, évitons de tomber dans le sempiternel « un chien c’est fait pour être en liberté » parce que, même si c’est vrai, il peut-être sympathique de sortir de son cas personnel pour comprendre que certaines personnes n’ont pas le choix de la laisse avec leur chien.

Cela étant dit, il va tout de même s’avérer essentiel de vous mettre à la place du chien qui est attaché, sinon il sera impossible d’aborder cet article correctement, alors qu’il est fait pour vous aider. À quoi ? À comprendre que lorsque vous sortez avec votre chien, vous avez pu avant, et pourrez après, ressortir à votre guise, pour aller où vous voudrez, et au rythme qui vous conviendra. Pas lui. Pour lui, cette sortie (si elle est de qualité) revêt une importance primordiale, tout simplement parce qu’il ne la décide pas.

C’est donc maintenant ou jamais.

Voici quelques leitmotiv simples, basés, non pas sur l’obéissance canine (qui ne m’intéresse pas), mais sur le bien-être, celui de votre chien, et par ricochet, le vôtre, et sur le bon sens éthologique.

1 - JE ME MOQUE DE CE QUE PENSENT LES AUTRES DE MON CHIEN
Mon chien ne marche pas au pied (sinon il va à l’amble et c’est très mauvais pour son corps). Il ne me regarde pas comme un obsédé du travail quand il avance, et c’est tant mieux. J’ai enfin compris que :
- si mon chien trottine devant moi en regardant devant lui, c’est parce qu’il appartient à une espèce qui se déplace plus vite que l’homme.
- il est complètement normal, même pour un chien, de regarder où l’on va.

2 - JE RESPECTE LE RYTHME NATUREL DE MON CHIEN
Je vais dans la suite de mon chien car c’est avant-tout sa promenade, à laquelle je participe activement. Chaque chien a son propre rythme de croisière, selon sa personnalité, sa race, son état de santé, son âge, etc. Je vais donc avoir le privilège de découvrir l’allure personnelle de mon chien, et de le laisser en profiter. Pour que tout se déroule au mieux, je vais utiliser un harnais anti-traction de qualité adapté à mon chien (ergonomique, qui n’entrave pas les mouvements de l’avant du corps) et une longe de 5 mètres qui me permettra de faire le compromis entre l’allure de mon chien et la mienne.
- Une longe est active : je l’enroule autour de mon bras et la déroule. Elle m’aide à sentir mon chien.
- Elle ne traîne jamais par terre parce que c’est dangereux.
- Elle peut par contre être relâchée momentanément au sol.
- Elle n’est jamais tendue.

3 - JE RESPECTE LES PAUSES DE MON CHIEN
Si j’utilise une longe de 5 mètres (ou davantage, car qui peut le plus peut le moins), je pourrai observer qu’en réalité, mon chien s’arrête beaucoup, et que finalement, il est beaucoup plus souvent près de moi que je ne l’aurais cru. Il renifle des odeurs, marque l’environnement des siennes, se stoppe pour regarder autour de lui, prend le temps de la réflexion pour choisir ses directions, rectifie ses trajectoires quand quelque chose le gêne… Tous ces comportements me sont étrangers. Peut-être irais-je jusqu’à affirmer que mon chien ne fait jamais ça. Mais est-ce parce qu’il est toujours en laisse trop courte, contraint de tirer, pendant que s’exerce un réflexe d’opposition entre vous ?

4 - JE METS DE LA DIVERSITÉ DANS LES TRAJETS
Je me dis que si je trouve la balade à l’attache ennuyeuse, c’est peut-être parce qu’elle l’est vraiment. Le côté répétitif de beaucoup de promenades peut avoir un effet délétère sur mon chien, et sur mon humeur. Je change donc régulièrement les lieux de balade, et les itinéraires. Je peux aussi décider que c’est mon chien qui décide où l’on va sur la première moitié de la sortie, et moi sur la seconde moitié. Je fais l’expérience du langage non verbal dans les changements de trajets, celui qui est logé dans le corps, le visage, le regard. Car si je suis capable, rien qu’en observant mon chien, d’anticiper les directions qu’il s’apprête à prendre, il en est capable également.

5 - JE FAIS L’EXPÉRIENCE D’UNE BALADE CONSCIENTE
Je ne pense pas à mon patron qui me pourrit la vie, aux courses à faire, ou à la réunion parents-professeurs de demain. Pour une fois dans la journée, je vais prendre du temps pour moi, avec mon chien, et décider que personne ne nous ruinera ce moment. Je vais observer ce que fait mon chien, m’y intéresser, lui parler, jouer avec lui, être en présence. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est sans doute l’être vivant qui me ressent le mieux, et que si je ne suis pas réellement avec lui, il le saura. Alors, je ne m’étonne plus quand j’ai l’impression qu’il ne m’écoute pas du tout, si j’ai passé toute la balade sur mon iPhone.

6 - JE PRIVILÉGIE LA QUALITÉ, PAS LA QUANTITÉ
Je me lâche un peu les baskets et j’arrête de m’infliger trop de balades inintéressantes par obligation, parce que j’ai peur d’être une mauvaise personne pour mon chien, et je décide de privilégier la qualité des sorties, et ma disponibilité. Ça aussi mon chien le ressent. S’il m’arrive de temps à autre de ne pas être motivé, fatigué, malade, ou d’être trop contrarié, je prends la décision de remettre la balade au lendemain, où mon envie sera réellement là. Mon chien ne m’en voudra pas, surtout si je lui donne de quoi mastiquer, lécher, s’occuper seul. Et ce que pensent les autres, surtout sur les réseaux sociaux, n’a aucune importance.

7 - JE FAIS VRAIMENT LE DEUIL DE L’OBÉISSANCE
Je fais preuve de cohérence et je comprends que cette histoire de suite en laisse courte au pied n’est pas naturelle du tout pour les chiens, sinon ils y parviendraient tous facilement, et leurs humains ne se ruineraient pas dans des protocoles d’éducation plus complexes les uns que les autres. Cette décision de me libérer de la pression sociale autour de l’obéissance canine et de la marche au pied m’appartient, et une fois que je l’aurai prise, je sais que je ne reviendrai pas en arrière. Le soulagement sera avant-tout pour moi. Mon chien lui, sera surtout heureux de me sentir plus souple, et de m’avoir retrouvé.

Cynoconsult / Audrey Ventura

*** ACTUALITÉ ***

Livres disponibles :
- "Le chien, cet animal qui nous échappe" (Pour une meilleure compréhension de l'espèce, de ses émotions, besoins et comportements, pour davantage de respect et une relation épanouie) : https://shorturl.at/eLNT2
- "Mon chien, mon coach et moi" (L’histoire humaine de vingt coaching de terrain, études et rééducations) : https://shorturl.at/cFIV1
*** ÉVÉNEMENTS À VENIR ***
- Formation CaniFed CaniFed Belgique avec Meute Malia Meute Malia (14 juin 2024) - LE DÉVELOPPEMENT DES AUTOCONTRÔLES DU CHIEN : DE L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE À L’AUTORÉGULATION COMPORTEMENTALE
- Atelier à la maison Cynoconsult *** COMPLET *** (20 sept. 2024) - L’ÉTUDE COMPORTEMENTALE - LE COEUR DU MÉTIER - L’ESSENTIEL DU TRAVAIL.
- Congrès pluri-disciplinaire Pet Revolution 2024 - 7 & 8 décembre 2024

D'autres à venir...

09/02/2024

🐾 LA PROTECTION DE RESSOURCES, UN COMPORTEMENT LIÉ À LA SURVIE 🐾

Protéger une ressource est le comportement le plus naturel qui soit pour notre chien domestique. Issu d’ancêtres sauvages qui devaient parfois se montrer féroces pour protéger leur pitance, le chien, malgré le fait que sa vie soit désormais plus douce et que son estomac crie rarement famine, n’a pas tout oublié de son instinct de survie.

La protection de ressources excessive, cependant, traduit souvent un sentiment d’insécurité chez l’individu. Elle peut provenir d’une éducation incohérente (un chien à qui on a enlevé la gamelle quand il mangeait pour « l’habituer » aux manipulations), d’une mauvaise gestion de l’environnement (foyer avec plusieurs chiens qu’on fait manger trop proches les uns des autres, chien dérangé pendant son repas par des passages humains répétés, etc), de privations antérieures (chiots ayant appris à « se battre » pour se nourrir dès leurs premiers jours, chiens trouvés errants et ayant souffert de la faim…), mais bien d’autres causes peuvent être à l’origine de cet excès.

Le moment du repas doit être sécurisant pour l’animal. Il ne doit pas être amené à se méfier de nous pendant qu’il se remplit l’estomac, tout comme nous n’aimons pas être dérangés quand nous mangeons. De même, retirer systématiquement de la gu**le d’un chien, de force, de la nourriture trouvée par terre, lui apprendra à nous surveiller du coin de l’œil et à gober encore plus vite ses trouvailles, voire à apprendre à réagir de manière agressive à notre approche. Mieux vaut privilégier l’échange, et n’enlever de la gu**le de l’animal que ce qui peut s’avérer réellement dangereux pour lui.

Un chien qui protège une ressource ne passe pas directement à l’agression : de nombreux signaux préalables doivent être pris en compte pour éviter qu’il ne se sente obligé de passer à l’offensive. Le chien est un animal bien plus pacifique que ce que l’on pourrait penser, et c’est souvent l’humain, par volonté de contrôler le chien à tout prix ou par négligence des signaux préalables à l’agression, le pousse dans ses retranchements.

*** La protection de ressources étant l’une des causes principales de morsures sur humains, alors qu’elle pourrait être évitée dans bien des cas, nous aborderons ce sujet dans notre prochaine formation en ligne. ***

Elsa Weiss / Cynopolis
© Tous droits réservés - 2024

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09/02/2024

Mais de quoi les chiens ont-ils réellement besoin?

Dans le monde du chien, nous pouvons voir tellement d'approches et de dénominations différentes, c'est à s'y perdre pour tout novice.

Comment s'y retrouver dans ce dédale de termes?

Education positive avec ou sans bonbons, clicker, etc.

Tout cela ne sont que des mots humains, et ne nous dit absolument rien au sujet des chiens.

Les modes éducatives et les méthodes se succèdent, mais ils ne nous disent rien sur les besoins réels d'un chien.

Education positive?

Mais qui définit le niveau de positivité?

Sur quels critères nous basons-nous pour juger de l'impact de ce que nous faisons aux chiens et avec les chiens?

Pourtant, il est le premier concerné par nos approches quelles qu'elles soient.

Et offrir des bonbons à un chien en pensant que c'est positif, ne l'est peut-être pas tant que cela, car nous le leurrons avec de la nourriture et quelque part, nous le manipulons pour le conduire là où nous désirons aller.

Travailler sans nourriture peut aussi conduire à la même conclusion.

Quand j'entends le terme "positif", j'ai parfois des frissons. Ce terme ne signifie rien du tout, et ne nous dit rien au sujet du bien-être du chien, et sur la façon dont il vit et perçoit les choses.

Dans notre approche du chien, ne serait-il pas préférable de baser notre relation sur ses réels besoins et sa nature profonde, sur la notion d'agentivité, de prise de décisions, de choix, et de lui permettre de penser par lui-même?

Préférons nous baser sur la pyramide des besoins du chien, elle ne nous trahira pas.

Demandez-vous toujours si dans la prochaine vie les rôles étaient inversés et que vous étiez un chien et que votre chien était votre parent, traiteriez-vous alors votre chien différemment maintenant?

Enfin, une relation adaptée aux besoins favorise également un lien fort entre le chien et son parent humain, basé sur le respect , l'empathie et surtout de la pleine conscience de l'altérité.

Un tel lien est essentiel pour parvenir à une vie à deux heureuse et épanouissante entre humains et chiens.

Soyez créatif!

TRUST YOUR DOG

09/02/2024

Aujourd'hui on m'a (encore) qualifiée (péjorativement) de Bisounours, et comme j'en suis vraiment une, je repartage cet article !

🌈 Vivre dans le monde des bisounours 🌈

L’éducation basée sur le renforcement positif connaît des adeptes et des détracteurs.
Lorsque les opposants souhaitent tourner l’éducation dite positive ou bienveillante en ridicule, une des principales railleries entendues est que « nous ne vivons pas dans le monde des bisounours ».

Je suis née dans les années 80 et j’ai grandi avec les bisounours à la télé. J’adorais ces oursons et du coup je ne comprenais pas tellement pourquoi le fait de parler du monde des bisounours pouvait ou devait être péjoratif. Cette expression pourrait laisser sous-entendre qu’il serait nocif d’être positif 🤨

J’ai voulu mieux comprendre, alors je me suis remise à regarder des épisodes des bisounours ces derniers jours (c’était dur, je me suis sacrifiée pour la cause 🤥😅).

Alors les Bisounours, ça parle de quoi ?
Il s’agit d’une petite bande d’oursons tous mignons qui ont chacun un nom, un symbole et un métier associés à un dessin sur leurs ventres. Quand tous les dessins se regroupent, ça forme un arc-en-ciel permettant de regrouper les énergies et réaliser des rêves, des vœux, des souhaits 🥰

Si on regarde les différents films et séries dessins-animés, les bisounours sont des amis qui font preuve de bienveillance, de courage, de détermination, de réflexion et d’effort pour aider un individu.

Malheureusement, le terme a été détourné et peut dorénavant être injurieux.
Le dictionnaire Larousse donne cette définition au mot « bisounours » :

« Souvent péjoratif. Personne d'une grande naïveté, dont l'excessive bonté ou l'optimisme béat nourrissent une vision idéalisée du monde, en perpétuel décalage avec la réalité. »

La bonté et l’optimisme seraient donc en décalage avec notre réalité actuelle, notre monde tel que nous le connaissons.

Zut alors, ça ne m’arrange pas vraiment tout ça, parce que je n’avais pas du tout prévu de devenir méchante et pessimiste prochainement 🤷‍♀️

Dans les différents épisodes des bisounours que j’ai récemment regardé, j’ai commencé à prendre des notes sur les rapprochements que l’on pouvait faire avec l’éducation animale et j’ai été épatée de voir à quel point les bisounours visaient juste ! J’ai pu retrouver des situations, des dialogues ou des comportements pour :

🟥 Gérer ses émotions quand on est frustré ou en colère
🟧 Trouver des alternatives à des comportements indésirables
🟨 Se socialiser
🟦 Augmenter sa créativité
🟩 Être bienveillant
🟪 Enrichir son quotidien
🟫 Pratiquer des activités agréables
🟥 Augmenter une relation de confiance

A dire vrai, j’ai même pu voir des applications concrètes de désensibilisation systématique, mais aussi de renforcement positif, de shaping, etc 😳

Les bisounours, ce sont des individus aux qualités nombreuses. Par exemple :

🔴 Grocâlin est une grande optimiste, elle encourage ses camarades et a toujours une bonne analyse pour régler les problèmes rencontrés
🟠 Tougentille est partageuse, affectueuse, généreuse
🟡 Grotaquin est aventurier, intrépide et amical
🟢 Toubisou conseille et invite les enfants à partager leurs émotions
🔵 Toutcurieux s’intéresse à tout, aime découvrir le monde

Dans l’éducation de mes animaux, je VEUX être optimiste, encourager mon chien, analyser les situations problématiques pour diminuer des comportements que je pourrais considérer indésirables. Je veux être affectueuse avec eux, je veux partager ma maison avec eux, mes meubles, ma literie, mes journées, mes loisirs, je veux vivre des aventures à leurs côtés, je veux les aider à gérer leurs émotions comme ils m’aident à gérer les miennes, je veux les inciter à être curieux, à découvrir de nouveaux stimuli et je veux les inviter à me faire savoir ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas.

Je travaille quotidiennement avec des animaux agressifs, réactifs, phobiques et anxieux, et peu importe l’intensité des problématiques que ces loulous rencontrent, je veux être un bisounours pour eux et les protéger du professeur Cœur de Pierre, ennemi juré de nos chers oursons, qui ne croit pas en la bienveillance 😒

La science nous démontre que « le monde des bisounours » (le renforcement positif) permet un meilleur apprentissage et limite les effets secondaires néfastes « des techniques malveillantes du professeur Cœur de Pierre » (punitions positive et négative, renforcement négatif, extinction).

Si nous ne vivons effectivement pas dans LE monde de bisounours mais dans un monde d’humains bien plus complexe, je suis malgré tout convaincue que nous devrions tendre à cet idéal dans l’éducation de nos animaux, en faisant l’effort d’imiter tant que possible ces petits oursons merveilleux, bienveillants et chaleureux.

Nos animaux le méritent.

Donc si demain on me -reproche- de « vivre dans le monde des bisounours », il s’agira pour moi d’un immense compliment qui attestera de mes qualités personnelles et professionnelles, celles que je veux continuer de semer et partager autour de moi 😁😊

Vive le monde des bisounours, vive le renforcement positif et vive la science 🌈

En photo, les deux bisounours les plus mignons de MON monde ❤️

Lisa Longo
Consultante en comportement animal
Animal Académie
Certified Professional Bird Trainer | Certified Behavior Consultant Canine | Family Dog Mediator | Elite Fearfree Certified Professional | TAGteacher level 1