24/11/2025
Post très intéressant, à lire 😉
Je partage les mots de F***y, l'école d'ostéopathie nous apprend à former nos mains, à ressentir, à palper, à tester, etc ...
Une fois cette formation acquise, j'ai choisi d'approfondir mes connaissances en nutrition, en biomécanique, en podologie, en dentisterie, en comportement, en physiopathologie de la douleur, etc ... Pour avoir la vision la plus globale possible !
Et je continue au quotidien grâce à des études, des formations complémentaires, des lectures ...
Qu’est-ce que j’ai réellement appris en école d’ostéopathie animale ?
Pour celles et ceux qui me connaissent et m’amènent leurs animaux, vous le savez :ma pratique n’a rien de classique.Avec vous, on parle nutrition, locomotion, comportement, douleur, performance et même de son c**a .… Je n’utilise pas le terme « ostéopathie », mais celui de thérapie manuelle, tant ma façon de travailler s’est éloignée de certaines approches et tant je ne me reconnais pas dans ces dernières. Et je ne me vois pas prendre en charge vos animaux autrement.
Est-ce que j’ai appris tout cela en école ?Non.
Ce que l’école m’a apporté : la main
L’école m’a transmis une chose essentielle : une main.
La capacité de palper, tester, sentir des structures que je n’avais jusque-là étudiées que dans les livres. Elle m’a appris la finesse : laisser les tissus “parler”, comprendre ce qu’ils racontent lorsqu’on les met en lien avec l’anatomie, la physiologie, la physiopathologie, la pathologie, la biomécanique…
C’est cela qui m’a réellement fascinée.
Et même si j’ai laissé certains éléments sur le côté de la route, je resterai toujours reconnaissante de cette formation qui m’a appris à sentir, à percevoir, à lire le corps autrement.
Aujourd’hui, je peux évaluer les structures d’un chien en quelques minutes, reconnaître à la palpation une chienne stérilisée, une peau d’hypothyroïdie, une hyperlaxité, une modification du tissus osseux, des triggers points si douloureux… Une fois cette base acquise, j’ai ressenti la nécessité de compléter ma pratique auprès de vétérinaires et de kinésithérapeutes, avec des formations concrètes, objectives et reproductibles.
J’ai besoin de cohérence, d’objectivation, de rigueur.Naturellement, cela m’a éloignée de certaines approches que je qualifierais simplement d’infondées.
Quand je prend en charge un animal, je réalise un diagnostic d’état :une évaluation précise, raisonnée et argumentée, basée sur mes mains, mes connaissances et l’observation globale du corps.
Ce diagnostic d’état me permet d’identifier :
-ce qui fonctionne,
-ce qui ne fonctionne pas,
-ce qui est incohérent,
-ce qui est suspect,
-ce qui doit être pris en charge médicalement.
Mais ce n’est en aucun cas un diagnostic médical.Et il faut le rappeler :même l’avis d’un vétérinaire, seul, ne suffit pas à établir un diagnostic sans examens complémentaires.
Un diagnostic fiable repose toujours sur des outils tels que :radiographies, échographies, analyses sanguines, scanner, IRM…Et pas sur un avis (aussi expérimenté soit il !).
Mes mains peuvent orienter, alerter, prioriser.Elles peuvent révéler des masses, des tensions anormales, des zones douloureuses, des asymétries.Mais ce sont les examens qui valident.D’où ma règle : sans examens, pas de diagnostic et ceci quelque soit le professionnel.
Sur le plan physiologique, ma prise en charge prend tout son sens. Une séance ne « remet » pas un animal à neuf, mais elle permet d’évaluer finement son état général et son fonctionnement réel. Chez un chiot en croissance, par exemple, je peux identifier des fragilités articulaires, une répartition musculaire incohérente ou des tensions qui, si elles persistent, pourront devenir problématiques...
Chez l’adulte, mes mains me permettent de percevoir des modifications tissulaires, une perte de propulsion, une zone de protection, une tension viscérale inhabituelle ou encore des adhérences silencieuses qui témoignent d’une adaptation du corps... Tout cela m’aide à comprendre comment l’animal s’organise, comment il compense, ce qui l’inquiète, ce qu’il protège, ce qu’il évite.
Avec une anamnèse approfondie, je peux souvent orienter vers la région, la fonction ou l’organe qui semble en difficulté. Il ne s’agit jamais de poser un diagnostic médical, mais d’émettre des hypothèses cohérentes, fondées sur la palpation, la biomécanique et l’histoire du chien.
Si la situation dépasse mon champ, aucun conseil n’est donné. C’est comme donner des corticoïdes alors qu’il y a une infection bactérienne car on a pas poussé les examens … c’est une très mauvaise idée.Seuls les examens permettront de comprendre et d’agir. Il ne se passe pas une semaine (voir jour …) sans que je détecte une masse, une anomalie suspecte, un signe précurseur.Mon rôle est d’être le premier maillon de vigilance, rien de plus, rien de moins .Et j’avoue que je trouve cela incroyable.
Ma pratique ne remplace absolument pas celle du vétérinaire et ne le pourra jamais.
En revanche, la finesse de ma prise en charge repose sur un outil très spécifique :une main entraînée à percevoir des informations que la main d’un clinicien n’a pas été formée à rechercher.
Les vétérinaires ont une expertise médicale, diagnostique, pharmacologique, chirurgicale. De mon côté, j’ai développé une expertise sensorielle, précise, centrée sur les signaux faibles que le corps exprime bien avant l’apparition de symptômes visibles.
C'est ce travail complémentaire qui permet d’agir rapidement et parfois permet d’éviter des semaines d’errance clinique.
Je me définis souvent comme une gare de tri.C’est exactement ce que je suis : une praticienne dont les sens et les connaissances servent à orienter, filtrer, prioriser.
Je ne suis ni magicienne ni guérisseuse.Je suis un outil clinique supplémentaire, qui permet parfois à votre animal d’être pris en charge plus tôt.
C’est pour cela que je ne travaille plus que sur le chien et que je limite mes consultations : cette exigence demande rigueur et précision.
C’est aussi ce qui explique pourquoi tant de vétérinaires et même des médecins (je crois que j'ai toutes la collections des spécialistes dans ma clientèle !!) m’amènent leurs propres animaux.Car ma pratique repose sur :
-des faits,
-des sensations maîtrisées,
-des limites claires,
-une collaboration constante.
Mon objectif est simple : agir, à ma juste place, pour que votre animal soit pris en charge au meilleur moment et de la meilleure manière, comme s’il était le mien.
Photographie : Marie Gibert