11/05/2025
Ce soir, un soleil de feu s’est couché sur la plaine.
Un de ces instants suspendus, où tout s’arrête, sauf le cœur.
Je ne voulais pas le capturer.
Mais je l’ai fait. Parce qu’aujourd’hui, on ne peut plus juste vivre les choses.
Il faut les montrer. Il faut les publier.
Il faut nourrir les réseaux, alimenter la visibilité.
Il faut des photos, des vidéos, des mots…
Pas pour le plaisir de partager.
Mais pour exister. Pour trouver des clients. Pour faire vivre une entreprise.
Pour pouvoir continuer à exercer ce métier que j’aime tant.
Et c’est là que ça se heurte.
Parce que moi, je suis faite de silences et de présences.
Je suis faite d’instants vécus pleinement, pas de pixels.
Je travaille avec le vivant. Avec des êtres qui ne posent pas, qui ne trichent pas.
Et pourtant, pour qu’on les voie, il faut que je poste.
Alors je m’y plie, parfois à contrecœur.
Parce qu’il le faut, parce qu’il n’y a plus vraiment le choix.
Mais souvent, ça m’épuise.
Parce que ça va à l’envers de ma nature.
Moi, je ne sais pas crier pour qu’on m’entende.
Je ne sais que murmurer à qui veut bien écouter.
Je me languis d’un temps où l’on venait rencontrer un professionnel,
parce qu’on en avait entendu parler.
Parce qu’on avait pris le temps.
Aujourd’hui, on clique, on scrolle, on zappe.
Et ce soir, avec ce soleil rouge qui glisse derrière la plaine,
je ressens à quel point j’ai besoin de ralentir.
De revenir à l’essentiel.
De me rappeler pourquoi je fais tout ça.
Pas pour les likes. Pas pour les vues.
Mais pour ce lien pur et vrai entre un être humain et un cheval.
Pour cette magie qu’aucun écran ne pourra jamais capturer.
De ce temps les larmes de feu ont fini de coulé derrières les larges collines et avec elles va s’éteindre la lumière bleue de mon téléphone pour me laisser partir dans les temps suspendus de Morphée.
🌙