06/05/2025
L’équitation, une école de vérité
Être instructeur d’équitation aujourd’hui, c’est évoluer sur une ligne fine entre transmission et concession, entre passion et adaptation.
On nous demande d’enseigner sans exiger, de corriger sans contrarier, de guider sans confronter.
Ne jamais dire “non”, sous peine de froisser.
Ne jamais faire répéter, de peur de lasser.
Ne jamais hausser le ton, car la rigueur fait peur.
Mais l’équitation n’est pas un simple sport.
C’est un dialogue avec un être puissant, imprévisible, infiniment sincère.
C’est une école d’humilité où l’on n’impose rien par la force mais où tout se mérite par l’effort.
Un cheval ne flatte pas l’ego, il révèle qui nous sommes.
Autrefois, on acceptait cette réalité.
On nous poussait, on nous bousculait, on nous disait la vérité, car mieux valait un rappel ferme qu’une chute brutale.
On nous apprenait à encaisser, à écouter, à progresser sans excuses.
Aujourd’hui, on craint l’échec, on fuit l’inconfort, on refuse l’exigence.
Mais un cheval, lui, ne s’adapte pas aux caprices des hommes. Il demande du respect, de l’engagement, de la patience.
Et ce constat, je le fais chaque semaine.
Je voyage, je transmets mon savoir à plus de cavaliers que jamais. Et pourtant…
Ce que j’observe me fait hésiter à avoir des élèves fixes en les accompagnant en compétitions.
Car dans un monde où l’on veut le plaisir sans le travail, la réussite sans l’effort, comment enseigner une vérité que l’on ne veut plus entendre ?
Alors, oui, je continue.
Pour ceux qui acceptent l’épreuve.
Pour ceux qui savent que l’équitation n’est pas un droit, mais un apprentissage.
Le respect est essentiel.
La complaisance, elle, est un poison.
Car l’équitation n’est pas une illusion rassurante.
C’est un face-à-face avec soi-même.
Et seuls ceux qui l’acceptent sauront un jour vraiment monter.
Sportivement votre, Éric