17/02/2025
ET ENCORE LA CHASSE ...
Le débat sur la chasse occulte trop souvent l’essentiel : la question éthique.
Oui, la chasse génère une insécurité liée à son caractère accidentogène.
C’est qu’une arme ne sert qu’à tuer. Une arme représente un danger certain et parfaitement objectif.
L’humain pacifié n’aime pas les armes.
Oui, la chasse compromet la biodiversité par des tirs intempestifs sur des espèces protégées, par le dérangement qu’elle provoque dans les milieux naturels, par les pollutions par le plomb des sols et des eaux.
Mais l’essentiel est ailleurs.
La question de fond évite d’être posée tant elle touche à l’éthique.
La voici : l’homme a-t-il le droit moral de tuer pour se distraire, s’amuser, sans autre nécessité que tromper son ennui et assouvir une pulsion de mort ?
La chasse loisir pose le problème fondamental du rapport à la vie, aux êtres sensibles, à autrui, cet autrui étant ici tout animal doté d’une capacité d’éprouver le principe du plaisir/déplaisir.
Bien sûr, ce débat est interdit car insoutenable.
La Commission Européenne engage une procédure contre la France pour une violation de l’article 8 de la directive 2009 -147 relative à la conservation des oiseaux.
La Commission reproche à la France d’autoriser la chasse aux colombidés à l’aide de filets dans cinq départements du Sud-Ouest.
Chasses massives et non sélectives, ces pratiques contreviennent au droit de l’Union Européenne.
Moins dangereux pour l’humain que les tirs, le « braconnage » par gluaux dans le Sud-Est, par des lecques en Lozère, par lacets dans les Ardennes, par filets en Sud Aquitaine représente une manifestation de mépris de la souffrance et de la vie des oiseaux.
La Commission sanctionne par une poursuite devant la cour de justice de l’Union Européenne la chasse à la française.
Très bien.
Mais elle ajoute qu’elle le fait au nom « d’une chasse durable ».
Or, la chasse ne doit pas être durable, pas plus que le célèbre « développement durable ».
La chasse n’est jamais un art de vivre, mais un art de tuer.
Le respect du Vivant participe d’une éthique évolutive, du principe d’hominisation.
Notre espèce a été exterminatrice durant des millénaires.
Elle s’avère la plus nuisible en ce qu’elle anéantit toutes les autres formes de vies.
Le comportement de l’homme peut muter.
L’opposition à la chasse traduit cette tentative de mutation sans laquelle la viabilité de la planète sera compromise.
Car chasser le vivant ne se fait pas qu’aux filets, aux gluaux, aux fusils, aux pièges, mais aussi à l’aide du béton, du bitume, des pollutions chimiques, de l’artificialisation systématique.
Je sais, le vent souffle du mauvais côté depuis quelques années et les viles sentiments, l’esprit de lucre et la sottise sont à la mode.
Tant p*s !
Les modes passent, parfois au prix de grandes souffrances pour les peuples qui décidément ont la mémoire bien courte.
Gérard CHAROLLOIS
Convention Vie et Nature