10/11/2025
Encore un truc bien Ouf à connaître concernant la socialisation ...
C'est qu’un chiot qui choisit apprend.
Et un chiot qui se sent en sécurité grandit en confiance.
Récemment, une amie m’a raconté avoir emmené sa petite chienne à la fête foraine.
Elle voulait bien faire : lui faire découvrir le monde, l’habituer à la foule, aux lumières, aux bruits.
Comme elle est de petite taille, elle l’a gardée dans son sac de transport, pensant ainsi la protéger et rendre l’expérience rassurante.
À hauteur d’humain, la chienne paraissait calme.
Mais ce n’est pas parce qu’un chien est immobile qu’il est serein.
Ce n’est pas parce qu’il se tait qu’il ne parle plus.
Et ce n’est pas parce qu’il est dans un sac qu’il n’a plus peur.
Une intention pleine de bonne volonté, mais qui, sans le savoir, exposait sa chienne à un niveau de stimulation sensorielle qu’aucun chien ne peut réellement contrôler : sons puissants, cris, odeurs fortes, mouvements imprévisibles, clignotements incessants.
Et dans ces conditions, le cerveau canin ne fait plus de découverte ... il tente simplement de survivre.
Ce genre de situation, que beaucoup de personnes vivent sans en avoir conscience, illustre bien la différence entre immersion et socialisation.
L’immersion, au sens large, désigne toute exposition à un environnement ou une situation que le chien ne maîtrise pas.
Trop de monde, trop de chiens, trop de bruits, trop vite, trop longtemps.
Et quand le chiot ne peut ni comprendre, ni s’éloigner, ni réguler ce qu’il vit, son système émotionnel sature.
Les études en neurobiologie montrent que la perte de contrôle est l’un des facteurs les plus stressants pour un animal.
L’amygdale s’active, le cortisol grimpe, la mémoire émotionnelle enregistre “danger”.
Loin d’aider le chiot à s’habituer, cette surcharge crée au contraire une sensibilisation : il réagit plus fort, plus vite, et parfois plus durablement à ce qu’il a subi.
Et ce qui est d’autant plus piégeux, c’est qu’un chiot soumis à trop de stimulations peut sembler calme sur le moment.
En réalité, il n’a pas encore les moyens neurologiques d’exprimer son inconfort.
Mais cette inhibition laisse des traces.
À l’adolescence, quand son cerveau émotionnel devient pleinement fonctionnel, il retrouve la capacité de répondre… parfois par la fuite, la peur ou la défense.
Ce n’est pas de la “désobéissance”, c’est une réponse réflexe du système nerveux autonome, un réflexe de survie façonné par ses expériences précoces.
Les formes d’immersion sont nombreuses :
les marchés, la ville, les fêtes familiales, les cours collectifs trop denses, les balades avec trop de congénères ou d’enfants, les visites à répétition “pour le sociabiliser”.
Autant de situations bien intentionnées, mais qui privent souvent le chiot de choix, d’espace, et de la possibilité d’apprendre à son rythme.
La socialisation, elle, est une étape clé mais fragile.
La fenêtre sensible, durant laquelle le chiot construit ses repères sociaux et émotionnels, est très courte — environ entre 3 et 4 mois, parfois un peu plus selon les individus.
C’est une période cruciale où il devrait découvrir un maximum de choses différentes : humains, environnements, bruits, textures, congénères…
Mais toujours dans des conditions maîtrisées, douces et non invasives.
Une socialisation réussie repose sur trois principes simples :
la progressivité : exposer graduellement, à faible intensité ;
la sécurité : permettre le repli, la distance, la compréhension ;
la liberté : offrir le droit d’observer sans participer.
La socialisation, c’est l’expérience choisie.
Et si l’on veut un chien bien dans ses pattes, il faut lui laisser le temps de découvrir le monde à son rythme ... Pas au nôtre.
🐾🐾Bienvenue dans Un monde de Wouf 🐾🐾