La voie de mon chien

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La voie de mon chien Je vous propose de vous accompagner dans la compréhension de votre chien afin de créer et entretenir avec lui, une relation de complicité.

19/08/2025

Parfois, une publication me sort de ma torpeur habituelle quand je scrolle Facebook, le cerveau à demi conscient. Un petit coup de fouet !

Il peut s’agir d’un truc que je trouve super intéressant, un nouveau concept qui me pousse à réfléchir…Mais bon, clairement, le plus souvent c’est parce que je viens de lire une absurdité grosse comme une maison qui me fait douter de la compétence de mon ophtalmo. La dernière en date ? Je vous présente…

⚡ La coercition bienveillante ! 🙃

Si si, je vous assure. Je l’ai lu – avec et sans lunette pour être sûre 👀. En français correct, on appelle ça un oxymore : allier deux mots de sens contradictoires. C’est comme dire « l’obscure clarté », « la douce violence » ou même « la froide chaleur ».

Dans un poème, un oxymore, c’est plutôt classe. Mais quand on s’en sert pour vendre de la purée en flocon comme de la gastronomie, ça devient moins sympa. Ne nous y trompons pas, ce genre de formule a un seul but : rendre digeste ce qui - sans maquillage - passerait mal. Ce n’est ni plus ni moins que du marketing :

👉 On ne dit pas « malbouffe », on dit « restauration rapide ».
👉 On ne dit pas « éboueur », on dit « préposé à la propreté publique ».
👉 On ne dit pas « coup de collier étrangleur », on dit « fermeté éducative ».
👉 On ne dit pas « punition », on dit « cadre rassurant ».
👉 On ne dit pas « technique maltraitante, dépassée et décriée par la science », on dit « coercition bienveillante ».

Bah voyons. Comme si l’adjectif bienveillant devenait un passe-droit. Une sorte de certificat de bonne vie et mœurs.

🚫 Le vrai danger, ce n’est pas seulement ce vernis moral ridicule. C’est que ce genre de rhétorique ouvre la porte aux dérives : si on accepte l’idée qu’on peut être « coercitif mais bienveillant », alors tout peut être justifié. C’est exactement ce que la linguistique appelle un euphémisme toxique : on rend socialement acceptable ce qui devrait être remis en question.

➡️ Rappelons également que ce qui est coercitif, ce n’est pas donner un cadre clair à son chien (sauf si ce cadre est absurde ou beaucoup trop petit pour que le chien tienne à l’intérieur). Ce qui est coercitif, c’est la façon d’appliquer ce cadre. Et c’est là que la « coercition » s’oppose à la « bienveillance ».

😏 Et quand on me dit « tous les chiens n’écoutent pas avec de la douceur », je réponds cette jolie citation d'Abraham Maslow : « Si votre seul outil est un marteau, vous avez tendance à considérer chaque problème comme un clou ».

Enfin, il y a quand même une chose qui semble rassurante dans cette histoire : le vent tourne – et même les éducateurs coercitifs qui ont bien ri de la bienveillance et des bisounours s’en rendent compte 😉.

18/08/2025

Découvrez le monde fascinant du nez des chiens ,son rôle crucial dans l'olfaction et sa capacité unique à détecter des odeurs.

15/08/2025

C'est pourtant si simple 🏃‍♀️🚴‍♀️🏇

Le chien simplement
Comportementaliste et Éducateur canin
0609381674
Aisne présentiel et Visio partout

́ ́

09/08/2025

« Je vous appelle parce que mon chien aboie dans le jardin tout le temps, je ne peux pas le rentrer dans la maison parce que je suis absent dix heures d'affilée, il réagit aux bruits et aux gens. »
« Je vous recontacte parce que j'ai décidé de remettre le collier vibrant au bout de vingt-quatre heures parce qu'il n'y avait pas de progrès. »
« Je vous contacte pour savoir si vous pouvez dresser mon chien quand nous serons partis en vacances si on vous laisse les clefs. »

Lorsque vous me contactez, vous n'êtes pas sur Amazon. Vous n'allez pas vous faire livrer à votre domicile un chien éduqué tout prêt tout neuf. En résumé, vous aurez des efforts à fournir et ce, qu'importent les conseils donnés. Vous aurez à guider votre chien, pas à pas, dans une société humaine qu'il ne comprend pas. Vous allez devoir remettre en question vos attente pour mieux accueillir l'individu que vous avez choisi sciemment en tant que nouveau membre de votre famille.

Quand vous m'envoyez un message ou que vous m'appelez pour votre chien, pour me demander s'il y aura « du résultat » ou « combien de temps ça prendra de l'éduquer »... J'ai à chaque fois envie de vous répondre que oui, du résultat, il y en aura, si vous êtes à son écoute, si vous allez à son rythme à lui, si vous ne lui faites pas subir vos attentes et vos croyances limitantes. Quant à savoir combien de temps ça prendra... Toute une vie ? Parce que rien ne dit que votre chiot tout juste arrivé sera en bonne santé, qu'il n'aura pas un traumatisme à tel ou tel moment... Le temps est une denrée rare et précieuse, on ne peut l'échanger contre rien d'autre, alors gardez en tête que le plus beau cadeau que vous ayez à faire à votre compagnon canin est de lui en offrir jour après jour, sans compter, sans vous demander s'il vous faudra encore lui en donner d'ici deux ou trois ans.

Je suis de plus en plus atterrée par certaines façons de faire, par des prises de contact rapides sans réelle volonté de s'engager pleinement pour son propre chien. Quand vous me contactez pour un chiot qui a trois ou quatre mois, que vous voyez qu'il y a des comportements qui peuvent vous déranger mais que vous n'avez pas les clefs pour l'accompagner correctement... Alors n'attendez pas ! Je vois encore des personnes dire que d'ici quelques mois, elles « verront ». Mais voir quoi exactement ? Que vous n'avez pas été en capacité de comprendre votre chien ? Que vous vous laissez le droit à l'erreur avec un être vivant en sachant pourtant que vous pourriez faire mieux ? Attention, je comprends que le manque de moyens financiers peut freiner malgré des facilités de paiement mais je me demande toujours dans ce cas de figure... Comment feriez-vous si votre chien se fracturait une patte ce mois-ci ? S'il avait besoin de soins urgents ? (Parce que certes, les soins médicaux sont une urgence mais comprendre son chien aussi, ça éviterait pas mal d'accidents.)

De la même façon, j'avoue être particulièrement surprise de certains comportements à la suite d'un bilan comportemental. Pour rappel, un bilan est là pour observer, pour mettre de premiers conseils en place mais aussi pour mettre le doigt parfois sur d'éventuelles douleurs qui pourraient causer une agitation marquée, des destructions, etc. Lorsque je demande à ce que des examens vétérinaires soient faits pour creuser la piste d'une douleur face à certains symptômes, je ne le fais pas pour vous embêter ; je le fais avant tout parce que je sais que sans ça, votre chien ira mal et les progrès seront inexistants. Pour autant, il arrive qu'à la suite d'un bilan, on m'écrive pour me dire que vingt-quatre heures après, « il n'y a pas de progrès » et qu'on se remette à employer un outil coercitif sur le chien. Et qu'une semaine plus t**d, on me recontacte pour me demander comment faire parce que « ça ne va plus du tout ». Ah bon ? Tiens donc. C'est vrai que c'est étrange ça, un chien qui est probablement douloureux, qui s'agite et qui en prime subit un outil coercitif qui fait augmenter son stress à vitesse grand V.

Et puis il y a les personnes qui, quand on envoie un message pour prendre des nouvelles, ne répondent tout simplement pas. Qui reviennent parfois, six ou sept mois plus t**d, si ce n'est davantage, pour dire que « rien ne va ». Oh ? Surprise, un bilan comportemental ou des séances, sans dire exactement ce qui se passe, sans communiquer ouvertement, sans être dans l'échange... C'est tout simplement voué à l'échec. Parce que nous, professionnel(le)s du comportement canin, ne vivons pas avec votre chien au quotidien. Quand je mets en place une collecte de données, quand je vous demande de la compléter jour après jour, ce n'est pas pour vous embêter, c'est pour comprendre ce qui se passe pour mieux vous accompagner.

Je vous rappelle que je n'ai pas de baguette magique, que sans votre retour fréquent et volontaire pour avancer, mon intervention ne servira à rien. Dans ma façon de travailler, je me focalise sur l'état émotionnel de votre chien (et le vôtre) et il est hors de question de mettre la pression sur votre chien pour satisfaire vos attentes s'il ne va pas bien. Ça signifie que si vous voulez que je vous accompagne, il faut vous attendre à ce que je vous demande des retours fréquents, qui doivent être volontaires, qui doivent démontrer que vous vous impliquez.

A l'heure actuelle, j'ai la chance d'avoir une majorité de clients géniaux qui n'hésitent pas à me faire part de leurs progrès ou de leurs difficultés, qui me parlent de ce qui se passe dans leur foyer, qui n'hésitent pas à me dire quand il y a quoi que ce soit. Et ça, à notre époque, ça vaut de l'or, vraiment. Maintenant, cette publication est là pour vous faire réaliser que le contraire existe aussi et j'ai eu un petit florilège cette semaine qui m'a laissé bouche-bée. Ça arrive peu mais quand ça arrive, ce n'est jamais ni agréable ni constructif.

A l'époque du click and collect, où tout doit être rapide, où les individus doivent bouger le moins possible, nombreux sont les vendeurs de rêves. Je n'en fais pas partie. Mon objectif est que vous compreniez mieux votre chien, que votre relation soit apaisée sur le long terme, pas qu'il soit éteint, qu'il ne bouge plus parce qu'il vous craint. Et ça signifie qu'il vous faudra parfois faire des concessions, choisir de passer un peu moins de temps sur une activité pour en passer davantage avec votre chien. Mais ça, ça devrait être un choix plein et conscient, parce qu'en choisissant la vie auprès d'un chien, vous avez choisi le temps passé avec lui.

Personne ne vous a obligé à accueillir un chien, la moindre des choses est donc prendre le temps de comprendre l'individu qui vous a rejoint.

© Toutougether - Nicoline Droogmans
www.toutougether.fr
06 36 10 04 84
[email protected]

09/08/2025

🔴 ALERTE PARVOVIROSE 🔴

‼️ La parvovirose est de retour et déjà présente en Île-de-France.
C’est une maladie très contagieuse et souvent mortelle, surtout pour les chiots et les chiens non (ou mal) vaccinés.

🛑 Évitez les promenades en groupe, les lieux très fréquentés par les chiens et les rencontres entre chiens inconnus.

💉 Pensez à vérifier que la vaccination est bien à jour.
➡️ En cas de doute, parlez-en à votre vétérinaire pour vous assurer d’une protection optimale.

📌 Comment se transmet la parvovirose ?
• Par contact avec des selles contaminées
• Par contact direct entre chiens (léchage, reniflement, etc.)
• Par l’environnement : sols, flaques d’eau, jouets, gamelles, chaussures…
➡️ Le virus est très résistant et peut survivre des mois à l’extérieur.

⚠️ Symptômes à surveiller :
➡️ abattement
➡️ vomissements
➡️ diarrhées (parfois sanglantes)
➡️ perte d’appétit
➡️ fièvre

📞 En cas de doute : contact vétérinaire immédiat.
La maladie peut évoluer très vite.

🙏 Partagez l’info, la prévention sauve des vies ❤️🐾

08/08/2025

Vous l'avez déjà vu ce regard, n’est-ce pas ?
Vous rentrez à la maison, une "bêtise" a été faite, et votre chien vous fixe avec cette petite tête… les yeux doux, les oreilles basses, la queue entre les pattes. On jurerait qu’il se sent coupable, qu’il sait qu’il a mal agi, et qu’il demande pardon.
Mais est-ce vraiment ce qui se passe dans sa tête ?

Définition de la culpabilité (chez l’humain)
La culpabilité est une émotion complexe, une émotion dite auto-consciente. Elle suppose que l’on se rend compte de ses actes, que l’on sait qu’ils ont des conséquences, et qu’on les regrette. C’est une construction émotionnelle avancée… typiquement humaine.

Et chez le chien ?
Le chien, lui, ne vit pas cette émotion de la même manière. Ce que nous appelons le regard coupable est en réalité un ensemble de signaux d’apaisement. Ces signaux, il ne les utilise que face à nous, les humains – jamais face à un autre chien, ni à une autre espèce.
Pourquoi ? Parce qu’il a appris que lorsque l’humain adopte une posture tendue, un ton de voix dur ou des gestes brusques, il vaut mieux jouer la carte de la “petite tête toute mignonne”. C’est une stratégie de communication.
Une réponse conditionnée, pas une reconnaissance de la faute

Le chien associe votre attitude à une possible réprimande, et il anticipe. Il cherche à désamorcer votre émotion négative. Il ne comprend pas forcément ce qu’il a fait, ni pourquoi vous êtes fâché. Il comprend simplement que vous êtes tendu, et il souhaite vous calmer.

Pour résumer :
1️/ Quand votre chien vous regarde avec son “air coupable”, il ne ressent pas de culpabilité.
2️/ Il utilise des signaux d’apaisement appris pour éviter une tension ou une punition.
3️/ Il ne comprend pas forcément la “bêtise”, mais il sait comment vous apaiser.

🌟 Une preuve d’intelligence et de bienveillance :
Cette capacité à lire nos émotions, à anticiper nos réactions, et à ajuster son comportement dans l’unique but d’apaiser une situation tendue… est une preuve remarquable d’intelligence émotionnelle.

Nos chiens sont fins observateurs, sensibles, et profondément bienveillants envers nous.
Ils n’essaient pas de manipuler : ils cherchent à maintenir une relation harmonieuse.

Le regard “coupable” n’est pas une émotion humaine copiée, mais un langage canin appris et raffiné, une manière bien à lui de communiquer avec nous. Et si, au lieu de penser “il sait ce qu’il a fait”, on se disait : “il sait comment je me sens” ?
Voilà une belle leçon de communication et de cœur 🐶

Laurence ROUX
Éducatrice Comportementaliste Canin
www.comportementaliste-canin78.fr

08/08/2025

On oublie souvent que le chien est un prédateur. Certes, il partage nos canapés, vit en famille, et nous suit en balade… mais ses origines restent celles d’un animal chasseur. Et qui dit chasseur, dit instinct de prédation.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la prédation n’a rien à voir avec l’agressivité. C’est un comportement instinctif, motivé par un enchaînement de séquences comportementales.

Qu’est-ce que la prédation ?
La prédation est une chaîne de comportements inscrit dans le patrimoine génétique du chien. Cette séquence a pour but, chez un prédateur sauvage, de localiser, traquer, attraper, tuer et consommer une proie. Chez le chien domestique, cette chaîne est partiellement conservée, parfois modifiée ou amplifiée selon les races, les lignées, ou les individus.

Les 6 séquences de la prédation :
1. Repérage visuel et olfactif (le chien voit, entend ou sent quelque chose bouger)
2. Orientation (tête haute, oreilles dressées, fixation du regard)
3. Approche furtive (ralentissement, posture basse, silence)
4. Poursuite (le chien court après la proie)
5. Capture / morsure (attraper avec la gu**le, immobiliser)
6. Secouer / tuer / consommer

Chez nos chiens domestiques, toutes les séquences ne sont pas forcément présentes. Certaines peuvent être exagérées, d'autres totalement absentes.

Le rôle du déclencheur

Pour qu’un chien entame une séquence de prédation, il faut un déclencheur précis. Sans déclencheur, pas de réaction.
Chaque chien a ses propres déclencheurs, qui peuvent être visuels, sonores ou olfactifs.
Exemple : un chien peut totalement ignorer les cyclistes… jusqu’au moment où l’un d’eux passe très vite à proximité. Cette vitesse et ce mouvement soudain peuvent activer son réflexe de poursuite (phase 4). C’est pourquoi un chien ne réagit pas toujours dans les mêmes conditions : c’est l’intensité, la proximité ou la nature du stimulus qui déclenche la réponse.

Comment l’humain a modifié la séquence de prédation

L’humain, par la sélection génétique, a volontairement modifié certaines séquences pour adapter le chien à des usages spécifiques. Certaines étapes ont été renforcées, d’autres affaiblies ou complètement éteintes.
Exemple typique :
• Chiens de berger : sélectionnés pour garder et rassembler les troupeaux.
→ On a conservé et renforcé les séquences 1, 2 et 3 (repérage, orientation, approche).
→ On a éteint les séquences 5 et 6 (morsure létale et mise à mort).
D’autres types de chiens ont vu certaines phases amplifiées :
• Retrievers : séquences 1 à 5 présentes, avec prise douce en gu**le pour rapporter le gibier sans l’abîmer.
• Terriers : séquences 5 et 6 très marquées pour tuer rapidement les nuisibles.

La prédation n’est pas un trouble, mais un comportement naturel
Ce comportement est génétique, instinctif, et n’a rien à voir avec l’agressivité sociale ou territoriale. Un chien peut être parfaitement équilibré et sociable… mais réagir instantanément à un mouvement rapide ou imprévu.

La prédation est auto-renforçante : c’est très motivant et souvent très gratifiant pour le chien. Même sans rattraper la "proie", le simple fait de courir peut suffire à déclencher une sécrétion d’adrénaline et de dopamine. Et plus le chien part en poursuite et plus cela se renforce.

A savoir : Un chien qui "prend" un jouet, le secoue et le vide : ce n’est pas un jeux, mais une séquence de mise à mort mimée.

Quels risques au quotidien ?
• Un chien qui poursuit tout ce qui bouge (vélos, enfants qui courent, chats, oiseaux…).
• Des chiens de berger qui regroupent les enfants dans la maison ou au parc.
• Une morsure sur un petit chien ou un enfant qui court, sans signe préalable de menace : réaction purement prédatrice.

Que faire ?
On ne peut pas supprimer un comportement instinctif… mais on peut :
• Identifier les déclencheurs : ce qui stimule la prédation chez votre chien
• Mettre en place des mesures de sécurité (longe, muselière si besoin, contrôle des lieux de sorties)
• Travailler la connexion et le rappel
• Offrir des exutoires adaptés : jeux de flair, de recherche, ...
• Éviter les situations à risque : par exemple, ne pas laisser son chien divaguer en forêt sans surveillance, surtout si le chien a un profil de prédation élevé

La prédation est inscrite dans le cerveau du chien.
Ce n’est pas une déviance, mais mal comprise ou mal gérée, elle peut entraîner des situations à risque grave !

🐾 Comprendre les séquences de prédation, c’est mieux connaître son chien, et donc mieux l’accompagner dans notre monde d’humains.🐾

Laurence ROUX
Éducatrice Comportementaliste Canin
www.comportementaliste-canin78.fr

08/08/2025

Là où je suis né, il n’y avait pas de silence.

Des aboiements, des claquements de cage, des grattements, des couinements et parfois des cris. Un vacarme permanent, un bruit de fond assourdissant qui me vrillait les oreilles. Toujours la même odeur âcre, épaisse, qui me brûlait le nez. Sous mes pattes, toujours ce sol dur et froid, mouillé par endroits.

Là où je suis né, il n’y avait pas d’espace.

Nous étions beaucoup. Trop. Mes frères et sœurs me grimpaient dessus, me bousculaient, mordillaient mes oreilles. Parfois, je jouais un peu… mais le plus souvent, je me retirais dans un coin pour essayer d’échapper à la pagaille. Il fallait toujours se défendre, même pour un peu de lait. Ma mère… elle semblait si fatiguée. Ses yeux ne brillaient plus, elle ne bougeait presque plus. Elle ne venait pas toujours quand on criait pour téter. Peut-être qu’elle n’en n’avait plus la force.

Là où je suis né, il n’y avait pas de jour ou de nuit.

Je n’avais jamais vu d’herbe. Jamais senti le vent. Jamais connu la douceur du soleil. Jamais entendu le calme. Jamais senti la caresse d’une main sur mon pelage. Je ne savais pas qu’il existait autre chose…

Puis, un jour, des mains sont venues. Elles m’ont soulevé brusquement. Mon cœur a tambouriné dans ma poitrine comme s’il voulait s’échapper ! On m’a mis dans une boîte… Tout vibrait autour de moi. Les bruits étaient assourdissants, inconnus. L’air sentait le plastique et la peur. Mes pattes tremblaient sans pouvoir s’arrêter.

Et quand la boîte s’est ouverte… tout m’a écrasé d’un coup : la lumière aveuglante, l’espace infini, les odeurs qui se mélangeaient, cette texture inconnue sous mes pattes. Un humain s’est penché vers moi : son visage trop proche, trop grand. Sa voix parlait, mais pour moi ce n’étaient que des sons étranges, incompréhensibles… Je ne savais pas ce qu’il voulait, je ne savais pas s’il allait me faire mal. Je voulais reculer, m’éloigner, respirer… Mais il me maintenait contre lui, posait ses mains sur moi.

Ici, dans ma nouvelle maison, tout est bizarre. Inconnu. Angoissant.

Le silence me pèse. Puis soudain, un bruit fort — une porte qui claque, un couteau qui cogne une assiette — et mon corps sursaute sans que je le veuille. Il y a de la place partout, mais je ne sais pas quoi en faire. J’aimerais explorer, mais mes pattes me ramènent toujours dans mon panier, là où je peux me cacher.

Dès le premier jour, on a voulu « me montrer la vie ».

Alors, on m’a mis une laisse pour aller en promenade. Mais mes pattes refusaient d’avancer. La rue est trop grande, les voitures trop bruyantes, tout sentait trop fort. Je voulais juste rentrer… chaque pas dehors était un combat. D’un coup, un aboiement a explosé de l’autre côté d’un mur ! Mon corps s’est figé. Mes oreilles se sont aplaties. Ma respiration s’est coupée. J’étais terrifié, mais il fallait continuer à avancer. On a croisé des humains, des êtres gigantesques qui se penchent sur toi et veulent te toucher. On a croisé des enfants aussi… Leurs rires étaient trop forts, leurs pas trop rapides. J’ai essayé de reculer, mais j’étais attaché. Un jour, je serai grand et fort et je saurai me défendre. Je m’en fais la promesse !

Dans la maison, je fais p**i. Là où j’étais avant, c’était normal. Ici, l’humain parle plus fort, sa voix devient dure. Je me fais petit, minuscule. Je ne comprends pas ce qu’on attend de moi, je ne sais pas si je peux faire confiance. Chaque bruit, chaque geste, chaque découverte est une alerte… Une menace.

Je voudrais juste que tout ralentisse, que le monde redevienne « petit ».

Je sais que j’ai de la chance. Je sais que certains ne sortent jamais de là où je suis né. Je suis triste pour ma mère… Et toutes les autres mères qui sont restées là-bas avec elle. Mais tout ce que j’ai vécu, je le garde encore en moi. La peur ne disparaît pas vite.

Alors, si tu veux un chiot…

Promets-moi de choisir un endroit où ma mère pourra courir dehors, où elle aura été respectée et aimée… Un lieu où nous serons peu nombreux et où mes premiers jours auront été faits de tendresse et de découvertes. Parce que si tu crois que « tout ira bien » quand même… c’est faux.

Ce qu’on vit au début, on le porte longtemps. Très longtemps.

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