13/10/2025
                                            L'anxiété de séparation tue.
Ma Révolte n'est plus.... 
Elle avait ces petites manies, ces petites choses qui comptent tellement. Toujours à mes pieds, ses pattes croisées. Devant un film, sous nos jambes, contre le canapé. Une beauté sans pareille, que j'admirais chaque jour. 
Révolte, c'était ma tornade à 2000%. Un tourbillon d'amour et de sauvage, réunis dans un éclair noir de jais et feu, brillant et pur. Une véritable force de la nature à l'état brut. 
Elle avait tellement progressé, rares étaient les moments seuls, alors les destructions se faisaient anecdotiques. Beaucoup de jouets à disposition, peu de choses à abîmer, j'étais confiante. 
Et puis...  ce terrible samedi. Quelques heures en courses, une rare tentative d'amélioration de notre bien être pour changer un peu. 
À notre retour, des débris en nombre, issus d'un carton oublié dans un coin, qu'elle a réussi à ouvrir, intelligente comme elle ! Je ne me suis pas inquiétée. Je n'ai pas remarqué la disparition...
Dimanche, comme un dimanche habituel, elle s'est mise à vomir. Et puis vient l'heure de la gamelle, et en grande artiste, elle a chanté comme jamais. Elle n'a pas réussi à garder son repas. Je ne me suis pas inquiétée...
Lundi matin je téléphone au véto, par acquis de conscience. Ne pouvant pas la recevoir tout de suite, je prends rendez-vous pour la fin de journée, afin de lui éviter de rester enfermée en cage, dans un lieu inconnu, avec des personnes inconnues. 
Je l'ai emmenée naïvement, pensant que c'était  une histoire à la Nibiru, de prunes fermentées, une gu**le de bois qui dure, rien de méchant. 
État de choc que de devoir la laisser, et rentrer sans elle. Première séparation en 5 ans. Occlusion intestinale.... 
Opération le lendemain, 3h d'intervention, l'intestin ouvert à 3 endroits différents. La photo de ce qui bloquait. Je reconnais plusieurs morceaux d'un jouet, le disparu, décoloré par les sucs gastriques, et de nombreux débris, indéfinissables sur le moment, pourtant ramassés et jetés le jour du drame.
Je vais la voir après avoir fini ma journée, évidemment pleine d'anti-douleurs, ailleurs... 
48h après, le téléphone sonne, les nouvelles ne sont pas bonnes. Elle fait une péritonite.
Je donne mon feu vert pour une seconde opération, 3h à nouveau, 1cm d'intestin enlevé, 3 coutures de plus. Je comprends la gravité de la situation, une grosse partie est violette/nécrosée, mais il faut y croire, alors j'espère. 
Je vais la voir tous les soirs, et chaque jour l'espoir grandit. Elle va de mieux en mieux. Du liquide inflammatoire coule à flots de sa cicatrice, mais elle parvient à manger un peu de ce que j'apportais, quelques grammes de poulet, d'autres de steak haché. 
11 jours après son hospitalisation, quasiment plus de liquide qui s'échappe de sa cicatrice, enfin ce que j'attendais avec impatience : Retour à la maison ! Protocole très strict, cage pendant un mois, balade en laisse, aucun contact avec sa famille, plusieurs petits repas par jour. Du repos et aucun choc, des soins locaux et une couverture antibiotique.
Pas de problème, le mois s'annonçait fatiguant, mais j'étais tellement heureuse, c'était un vrai miracle ! Une vraie guerrière, résistante et déjouant tous les pronostics ! Ma fierté....
Samedi, elle fait des selles normales, elle refuse de manger, mais semble bien, je ne veux pas trop forcer sur la nourriture, au cas où. Je me dis qu'elle a bien mangé la veille, que ce n'est pas grave si ce jour là elle n'a rien, elle ne dépense aucune calorie dans sa cage douillette. Nous profitons du soleil sur la terrasse une petite heure... 
Dimanche matin, constatant qu'elle ne voulait toujours rien avaler, nous partons chercher de la viande fraîche, afin de lui donner cuite. Elle a fait ses selles, tout va bien. Elle boit beaucoup, plus que la normalité. 
Première tentative de Cheridou pour lui présenter du steak cuit, elle refuse. Début d'après-midi, prise de température : 38,9°, ce n'était pas de la fièvre d'après le véto mais elle me dit que la péritonite revient... Que le liquide n'arrivait plus à couler car la plaie s'était refermée, et qu'il stagnait dedans, d'où la reprise. Rendez-vous pris 8h30 le lendemain pour une prise de sang, afin de vérifier son foie et ses reins, et hospitalisation de nouveau pour des antibiotiques en perfusion.
Une heure plus t**d je viens lui proposer à nouveau ce steak. Elle dévore avec avidité 200gr. Rassurée, je la laisse se reposer, dormir...
Le soir arrive, sortie pour ses besoins, elle avance lentement, râle légèrement et semble se contracter. Prise de température, 40,7°. La véto est trop loin, de toute façon ils ne font pas les urgences, c'est une petite clinique. 
Nous partons pour les urgences à Toulouse. Arrivés, elle n'arrive plus à se lever. Nous la portons, on ne peut que la poser au sol, et attendre notre tour. 
Elle est à la limite de l'état de choc, moi aussi, mais je reste par terre avec elle. 
Ils viennent enfin la chercher, une demie-heure après notre arrivée. On leur demande un brancard, car elle ne peut toujours pas se lever. Ils l'emmène... On attend, longtemps à mon goût. Enfin on nous dit de venir. 
Hémorragie interne et péritonite à fond les ballons. Elle ne fait jamais les choses à moitié après tout. 
Il n'y a que deux options. Une 3ème opération.... Très très risquée, même pas un % à me mettre sous la dent, pour espérer. 
Nous sommes avec elle, mais l'état de choc est là pour elle aussi. Ses yeux nous regardent.... 
La décision, que je ne voulais surtout pas prendre. Je ne voulais plus qu'elle souffre... 
A peine le temps de dire au revoir, que nous étions jetés dehors. Ce genre d'endroit, inhumain, où ça tourne non stop, ça brasse...
Et maintenant, il ne me reste que mes yeux pour pleurer. L'incompréhension. Elle était sauvée puisqu'elle était rentrée à la maison. Dans ma tête seulement... 
C'est un cauchemar, réveillez moi ! 
Ma Révolte n'est plus.