17/04/2024
Je l'ai dit et je le répète : le chien est un animal différent de l'homme ! Ça ne souffre d'aucune exception.
Éduquer un chien c'est comme si vous vouliez expliquer où se trouve la tour Eiffel à un chinois. Ce chinois n'est pas du même pays que vous, même pas du même continent, ne parle pas votre langue, n'a pas la même culture que vous, etc... Et pourtant, il va bien falloir lui expliquer où se trouve la tour Eiffel. Vous savez donc à cet instant précis que l'utilisation de vos mots ne lui fera rien comprendre du tout. Vous savez aussi que vous pourrez utiliser vos gestes et que ça, ça risque de marcher un peu. Vous pourrez aussi un peu l'accompagner à certains endroits pour lui montrer la direction à prendre. Vous pourrez aussi l'encourager lorsqu'il tentera de vous expliquer ce qu'il a compris.
Et si à un moment donné ce chinois vous explique une chose qu'il verrait sur son chemin et que vous ne comprenez pas dans un premier temps, vous devrez bien vous mettre à sa place regarder les choses de son point de vue pour comprendre ce qu'il veut vous expliquer.
Bienvenue dans le monde du chien !
Le chien tout comme le chinois ne comprend pas votre langue. Les mots que nous prononçons n'ont aucune importance pour lui. Pour l'humain, les mots qui sortent de notre bouche doivent arriver dans un certain ordre, sinon les personnes autour ne comprendront absolument rien à ce que nous racontons. On peut donc dire que pour l'humain tous les mots ont une importance. Si tous les mots avaient une importance pour le chien, la nature étant bien faite, celui-ci saurait parler comme nous. Or, jusqu'à preuve du contraire, sa langue n'est pas de même constitution que la nôtre, sa gu**le est beaucoup plus longue que la nôtre, ce qui implique que ce chien ne sait pas parler comme nous. Si d'aventure vous étiez tombées sur un chien qui savait parler comme nous, arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire, quittez immédiatement votre travail, vous allez partir en tournée planétaire et gagner un maximum d'argent.
Alors comment communique le chien ?
Vous pensez immédiatement à la communication orale ? Perdu ! Même si le chien sait japper , grogner, aboyer, hurler, avec quelques nuances naturellement, le chien est infiniment plus bavard avec son corps. Sa manière de regarder, de face fixement, en coin, le regard fuyant, sa position des oreilles, dressées, une seule dressée, posées en arrière, plaquées en arrière, les babines tombantes, retroussées, inclinées vers le bas, le corps bien droit, ou au contraire louvoyant, la queue tombante ou dressée à l'horizontale ou en panache, tous ces éléments interagissant ensemble créent le langage du chien. Et là encore, nous n'avons parlé que des choses que nous percevons. Il reste naturellement tout le monde des odeurs mais là nous sommes largués depuis longtemps ….Naturellement, à cela s'ajoute un jappement un grognement, un aboiement ou un hurlement. Le langage du chien est en réalité aussi complexe que le langage humain. La seule différence est qu'il est avant tout visuel et olfactif.
Alors me direz-vous, comment s'en sortir avec un chien qui ne parle pas la même langue que nous. Eh bien, en se mettant tout simplement à sa place. Il est clair que nous n'aurons jamais les perceptions olfactives du chien loin s'en faut. Cependant, pour tout le reste, nous devrions nous en sortir et créer cette passerelle indispensable à la communication avec notre animal préféré. Il reste cependant quelque données à connaître pour mieux comprendre comment fonctionne un chien.
Le premier fonctionnement du chien et le mode d'action réaction. Le chien fait une expérience, il regarde réponse qu'il a en face. Si la réponse est positive il est appelé à réitérer le comportement, si la réponse est négative il est appelé à essayer de l'éviter. S'il n'obtient aucune réponse il est appelé à ne pas réitérer le comportement car il n'y a pas de réponse en face. Au passage je vous signale que ce mode de fonctionnement existe aussi chez l'humain. Cependant l'humain ayant un mode de pensée complexe il a tendance à se tromper avec les réactions du chien. Il peut mal interpréter une réponse, et de ce fait obtenir un comportement complètement inverse de ce qu'il voulait au départ. Prenons un exemple pour illustrer ce propos.
M. Dupont à un chien qui garde à l'extérieur. Ce chien est dans un chenil et, comme il est seul, il s'ennuie. Que fait un chien lorsqu'il s'ennuie ? Il appelle naturellement son patron. Donc le chien va aboyer ou japper, où hurler, bref, il va appeler son patron.
M. Dupont ne veut pas d'ennuis avec ses voisins. Il sait que son chien qui jappe constitue à terme une nuisance.Il veut donc faire cesser les aboiements. Il va donc sortir, en colère, prendre sa grosse voix et enguirlander le chien. Dès que M. Dupont rentre, les aboiements reprennent. M. Dupont ressort une fois, deux fois, trois fois, 10 fois et dès qu'il rentre les aboiements reprennent. Au bout du compte M. Dupont se dit que c'est peine perdu, que son chien complètement stupide, au lieu d'aboyer après les gens qui traînent autour de sa maison, celui-ci lui aboie après.
Comment faire cesser ces aboiements ? Eh bien il faut tout simplement se placer du point de vue du chien, et voir ce qui pourrait arriver. Du point de vue du chien, lorsqu'il s'ennuie il appelle son patron. Or, lorsqu'il appelle son patron, celui-ci apparaît. Il est en colère certes, mais il apparaît. La réponse à son comportement est donc une réponse positive. Il n'y a donc aucune raison que le chien ne réitère pas le comportement. Résultat des courses, dès que le maître disparaît, le chien va japper, aboyer, pour à nouveau faire apparaître son maître. Peu importe qu'il soit en colère, lorsque son maître apparaît, il s'occupe du chien. Voici comment en quelques temps M. Dupont a réussi à faire aboyer son chien alors qu'il voulait le faire taire.
Au lieu de ça, M. Dupont aurait dû installer le tuyau d'arrosage en direction du chenil. Il se serait posté dans le garage au niveau du robinet, aurait attendu que le chien aboie. Dès que le chien aboie, ouvrir le robinet d'eau. L'eau do**he le chien de manière désagréable. Fermer le robinet des que le chien a terminé d'aboyer. Ouvrir le robinet des que le chien aboie.
Plaçons-nous maintenant du point de vue du chien. Si je m'ennuie, et que j'appelle mon patron, je me fais do**her. Ce n'est pas très agréable. Par contre dès que j'arrête d’aboyer, j'arrête d'être douché. J'en déduis donc que pour ne pas avoir de réaction désagréable il faut que je me taise.
Prenons un deuxième exemple : M. Dupont a acheté un chiot à l'âge de huit semaines. Comme il ne voulait pas dépenser trop d'argent, il n'a pas voulu acheter de caisse de transport pour mettre dans sa voiture. Le chiot agrandi, et il a maintenant huit mois. Il commence à prendre de la place dans le coffre et ne veut plus rester dans celui-ci. M. Dupont achète donc une caisse de transport adéquate et la met dans la voiture. Pour le retour, il veut essayer de mettre le chien dedans. M. Dupont, surpris de la peur du chien de rentrer dans la caisse de transport, le faire rentrez de force et se dépêche de fermer la porte. Par la suite il s'étonnera toujours de voir ce chien ne pas vouloir entrer de gaieté de coeur dans la caisse.
Plaçons-nous du point de vue du chien : depuis qu'il est petit, le chien voyage dans le coffre de la voiture. Il a donc ses repères qui le sécurisent lors du voyage. Du jour au lendemain, ses repères changent. M. Dupont veut absolument que le chien rentre dans cet espace confiné. Comme il refuse, il est forcé, dès qu'il se retourne impossibilité de fuir. Résultat des courses la caisse est une expérience désagréable.
Si M. Dupont avait donné un peu de temps au chien, sa caisse de transport serait un endroit où séjourner qui est très agréable. M. Dupont aurait dû emmener la caisse de transport à l'intérieur de la salle à manger. Il aurait dû laisser la porte ouverte en permanence. Il aurait dû pendant une semaine lui servir tous les repas à l'intérieur de sa caisse. Puis, à l'insu du chien, il aurait dû lancer une petite récompense au fond la caisse. Ainsi, chaque fois que le chien rentre dans sa caisse il est récompensé. Par la suite, M. Dupont aurait pu fermer la porte deux secondes, puis la rouvrir et récompenser son chien. Ainsi, du point de vue du chien, la caisse de transport serait devenue un lieu de plaisir et de jeu. Le chien avec un travail n'aurait jamais rechigné à rentrer dedans. En plus, quel que soit l'endroit où allait M. Dupont par la suite, la caisse de transport constitué un repère important pour le chien qui le rassurait.
Comme vous le voyez, ce n'est pas très compliqué de transformer des mauvaises expériences en bonnes expériences. Il suffit de se placer du point de vue du chien et de réfléchir comme il le ferait. L'exemple de l'apprentissage de la caisse de transport est un très bon exemple je pense car il vous donne un aperçu de ce que vous aurez à faire. Naturellement, cela va vous coûter un peu de temps. Ce temps est un investissement sur l'avenir. À vous de savoir si vous voulez investir quelques minutes par jour pendant une semaine et être tranquille dans les 10 prochaines années ou alors, si vous voulez passer en force et avoir des ennuis dans les 10 prochaines années.
Moi, personnellement, j'ai choisi.
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