16/08/2024
« Arrêtons de d’employer le terme « éthologique » n’importe comment pour n’importe quoi. Et en l’occurrence éduquer un cheval (car ça n’est rien d’autre et le mot juste c’est celui-ci) ça s’appelle éduquer et pas « faire de l’équitation éthologique, à pied, à l’écurie, et je ne sais où…» qui se transforme allégrement en « je fais de l’éthologie ». Qui est une absurdité sémantique sans nom pour désigner ce qui est désigné ici.
Le choix du mot éthologie n'avait d'autre but que de chercher la légitimation soit disant scientifique d'une adéquation entre la nature du cheval et les manipulations qu'on lui infligeait. Adéquation on ne peut plus discutable. Adéquation justement réfutée en grande partie par l'éthologie. Donc c'est tout de même aberrant de revendiquer une appellation qui est en fait en contradiction avec le truc sur pas mal de points.
Communiquer c'est communiquer : par le geste, la voix, l'attitude, l'intentionnalité, c'est de la communication pas de l'éthologie.
Faire bouger les hanches, les épaules, faire venir le cheval à soi, le faire reculer, rester immobile, c’est de l’éducation. On peut nommer ça des « jeux », le porc épic, l’amitié, le palper-rouler ou je ne sais quelle trouvaille ludique pour faire passer la pilule aux personnes culpabilisantes (elles ont tort de culpabiliser), on peut utiliser les renforcements, quels qu’ils soient, ou mettre en place un apprentissage participatif, c’est toujours de l’éducation.
Se passer de la coercition, ne pas être brutal, aller dans la logique du cheval, c’est de l’éducation, du cavalier cette fois-ci.
Il y a des voies d’éducation intelligentes et respectueuses et d’autres moins. Ponctuer tout ce qu’on fait du mot « éthologique » ne rend pas nos actes plus respectueux ou justes par l’opération d'une sémantique douteuse. Dans l’esprit, on pense que le qualificatif « éthologique » est un synonyme de « respectueux » ou « en phase avec la nature du cheval ». Et c’est archi faux. Cela ne relèvera jamais d’une appellation usurpée et détournée, dont le sens a été trahi.
(…)Donc le stick est utile. Il faut bien l’utiliser. Et il n’est pas nécessaire de lui affubler un qualificatif inadapté pour se dire qu’on risque moins de faire des bêtises. Parce que c’est souvent ce que pensent les personnes sensibles à ces appellations. Donc « éthologique » ou non, ce qualificatif n’est que commerciale et abusif puisqu’il ne peut s’apparenter à un outil ou un acte d’apprentissage. Il existe différents sticks, comme il existe différents mors. Chacun choisira celui qui lui convient et s’attachera à l’utiliser correctement. Point barre. Qu’il soit noir, orange ou à carreaux, court ou long, avec ou sans corde, lourd ou léger… c’est un stick, les amis. Juste un p* #* de simple stick !
Pour ma part, je pense que l’honnêteté intellectuelle est la première étape de la raison. Et quand on interagit avec les chevaux, il faut être dans le réalisme absolu de ses actes. J’éduque, j’entraine, je manipule, j’enseigne, je dresse. Et certainement pas « je fais de l’éthologie ! »
Je « fais » de l’éthologie équine lorsque je m’assoie dans un coin du pré et que j’observe attentivement selon un protocole très stricte des situations particulières pour en décoder les mécanismes en m’appuyant sur des connaissances en zoologie, paléontologie, psychologie, neurobiologie, etc… L'éthologie c'est l'éthologie et l'équitation des chuchoteurs est l'équitation des chuchoteurs. tant p*s pour eux si leur nom ne fait pas assez "sérieux" et "respectueux" pour être vendeur. Mais chacun son job ! »
Citation, avec son accord, de différents posts de Couagga sur ChevalAnnonce. Bref, voilà pourquoi je parle de licol en corde, et de travail en PNH...