07/05/2025
On parle souvent d’obéissance. On parle rarement de son contraire : la désobéissance apprise.
Et pourtant… Elle s’installe doucement, dans les détails du quotidien.
Exemple 1 : le rappel.
Vous rappelez. Il ne revient pas. Vous rappelez encore. Puis encore.
Et au bout de la troisième tentative, il revient. Résultat ?
Vous venez d’enseigner à votre chien que « revenir au 3e appel » est une option valide.
C’est de la désobéissance apprise. Doucement conditionnée. Inconsciemment renforcée.
Exemple 2 : l’ordre non imposable.
Vous dites « couché » à 10 mètres… mais s’il décide de ne pas s’exécuter, vous n’avez aucun levier immédiat pour obtenir ce que vous demandez.
Donc il ne le fait pas.
Et vous passez à autre chose.
Conclusion ? Il apprend que certains ordres sont facultatifs.
Exemple 3 : les contradictions.
Un jour, monter sur le canapé est interdit. Le lendemain, vous êtes de bonne humeur. Il monte, vous souriez.
Devinez ce qu’il enregistre ? Que la règle change selon votre humeur.
Et donc… qu’elle n’est pas une règle.
Comment corriger ça ?
1. Ne donnez un ordre que si vous pouvez l’imposer.
Pas par violence. Par structure : longe, positionnement, balisage du contexte.
Si vous ne pouvez rien faire en cas de non-réponse, ne donnez pas l’ordre.
2. Une fois suffit.
Un ordre = une fois.
Si vous devez répéter, c’est que l’apprentissage est incomplet.
Reprenez en situation maîtrisée. Ne renforcez pas l’ignorance.
3. Clarté absolue des règles.
Soit c’est autorisé, soit c’est interdit. Pas de zone grise.
Un chien apprend par cohérence, pas par exception affective.
4. Travaillez l'engagement, pas la soumission.
Un chien qui choisit d’obéir est plus fiable qu’un chien qui subit l’obéissance.
Rendez-vous intéressant. Soyez lisible. Soyez juste.
Chaque fois que vous laissez passer une désobéissance, ou que vous récompensez un comportement non conforme, vous renforcez un autre apprentissage que celui que vous visiez.
Pas de culpabilité (on est pas là pour ça)
Juste de la conscience.
