14/07/2025
🤰💬 Toiletteuse, enceinte… indépendante et invisible : le combat qu’on ne voit pas
Tomber enceinte, ça devrait être un moment de joie.
Un temps pour ralentir, se préparer, accueillir la vie.
Mais quand on est toiletteuse indépendante, ce moment si précieux peut vite devenir un parcours du combattant.
Parce que dans notre métier, rien n’est prévu.
Pas de relais. Pas de pause. Et surtout : aucune vraie protection.
🧍♀️ Un métier artisanal, physique… et impossible à mettre sur pause
Nous sommes artisane du vivant.
Chaque chien a ses repères. Chaque client a ses habitudes.
Notre travail, c’est du lien. Du sur-mesure. De la confiance.
Mais cette confiance est fragile.
Et quand on s’absente, même quelques semaines, on le sent :
➡️ les clients s’impatientent,
➡️ les habitudes changent,
➡️ et parfois… on ne les revoit pas.
Ce métier, on le porte à bout de bras. Et quand ces bras faiblissent, tout repose encore sur nous.
⚠️ Une grossesse sous haute tension
Dans un métier manuel comme le nôtre, la grossesse n’est pas une pause.
C’est un défi physique quotidien :
🔸 Porter des chiens lourds
🔸 Recevoir des coups involontaires dans le ventre
🔸 Travailler debout, sans répit, dans le bruit et la chaleur
🔸 Être confrontée à la fatigue, aux contractions, au stress permanent
Et pendant ce temps-là ?
➡️ Les clients ne peuvent pas attendre
➡️ Les charges professionnelles continuent de tomber
➡️ Et personne ne peut prendre notre place
💶 Le congé maternité existe… mais ne protège pas
En théorie, les indépendantes ont droit à un congé maternité.
Mais dans la pratique :
– L’allocation est minime
– Les frais fixes (loyer, assurances, cotisations) continuent
– Aucun dispositif ne permet de mettre ces charges “en pause”
Alors on fait comment ?
Si on a un conjoint qui peut nous soutenir financièrement, on serre les dents.
Mais si on est seule ?
👉 On s’endette.
👉 On reprend trop tôt.
👉 Ou on renonce.
Et pourtant, on cotise. On paie. On participe.
Mais le jour où on a besoin, le système n’est pas là.
💥 Ce n’est pas un cas isolé. C’est un angle mort du système.
Le problème n’est pas individuel.
C’est structurel.
La maternité n’est pas pensée pour les femmes qui travaillent avec leurs mains, leur dos, leur cœur.
Encore moins pour celles qui n’ont pas de “remplaçante”, pas de sécurité d’emploi, pas de possibilité de télétravailler.
Et c’est encore plus vrai pour nous, les toiletteuses.
Parce qu’on cumule tout :
– Un métier physique
– Une activité artisanale
– Une clientèle instable
– Et un isolement complet quand on s’arrête.
✊ Il est temps de repenser la maternité des indépendantes
Ce qu’on demande n’est pas un privilège.
C’est une juste reconnaissance de notre réalité.
On devrait pouvoir :
✔️ Mettre en pause certaines charges sans pénalités
✔️ Recevoir un revenu décent pendant le congé
✔️ Être accompagnées pour préserver notre santé et notre activité
✔️ Être considérées comme des mères et des travailleuses à part entière
💬 Et toi, tu l’as vécu comment ?
👉 Tu as dû choisir entre ton bébé et ton salon ?
👉 Tu as repris trop tôt par peur de perdre ta clientèle ?
👉 Tu t’es sentie seule, en décalage, ou oubliée par les aides ?
Ce que tu ressens est légitime.
Ce que tu vis est réel.
Et tu n’es pas seule.
Ce journal est là pour ça : donner la parole à celles qui n’en ont pas.