05/02/2024
"𝐋𝐚 𝐫𝐮𝐞 𝐚 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐝𝐢𝐫𝐞": 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐚𝐧𝐬-𝐚𝐛𝐫𝐢 𝐯𝐚𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐱𝐩𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐚𝐠𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫 "𝐬𝐜𝐡𝐢𝐳𝐨𝐥𝐨𝐩𝐡𝐢𝐞" 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞
𝟑𝟒 𝐒𝐃𝐅 𝐝𝐫𝐚𝐜𝐞́𝐧𝐨𝐢𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐫𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐨𝐮𝐯𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥’𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐒𝐞𝐧𝐝𝐫𝐚. 𝐔𝐧 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐟𝐨𝐫𝐭, 𝐨𝐮̀ 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐡𝐢𝐥𝐨𝐬𝐨𝐩𝐡𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐮𝐞 𝐬’𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱.
𝑀𝑎𝑡𝑡ℎ𝑖𝑒𝑢 𝐵𝑒𝑠𝑐𝑜𝑛𝑑 𝑚𝑏𝑒𝑠𝑐𝑜𝑛𝑑@𝑛𝑖𝑐𝑒𝑚𝑎𝑡𝑖𝑛.𝑓𝑟 𝑃𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒́ 𝑙𝑒 05/02/2024 𝑎̀ 07:52, 𝑚𝑖𝑠 𝑎̀ 𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 05/02/2024 𝑎̀ 07:52
𝑇𝑖𝑟𝑒́ 𝑎̀ 1000 𝑒𝑥𝑒𝑚𝑝𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑙𝑒 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑒́𝑑𝑖𝑡𝑒́ 𝑝𝑎𝑟 𝑙’𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑆𝑒𝑛𝑑𝑟𝑎 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑎̀ 𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑖𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑟𝑢𝑒. (𝑃ℎ𝑜𝑡𝑜 𝑃ℎ𝑖𝑙𝑖𝑝𝑝𝑒 𝐴𝑟𝑛𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛)
𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑟𝑢𝑒, 𝑖𝑙𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑝𝑒𝑙𝑙𝑒𝑛𝑡. 𝑆𝑢𝑠𝑐𝑖𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑜𝑢 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑒𝑙𝑜𝑛. 𝐷𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑟𝑜𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠: "𝑄𝑢𝑖 𝑠𝑜𝑛𝑡-𝑖𝑙𝑠?" – "𝑄𝑢’𝑜𝑛𝑡-𝑖𝑙𝑠 𝑣𝑒́𝑐𝑢 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑎𝑟𝑟𝑖𝑣𝑒𝑟 𝑙𝑎̀?" – "𝑄𝑢𝑒𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠?". 𝑆𝑎𝑛𝑠 𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒 𝑎̀ 𝑐𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑢𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒́ 𝑝𝑎𝑟 𝑙’𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑆𝑒𝑛𝑑𝑟𝑎 𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑑 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑎𝑢𝑥 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑑𝑜𝑚𝑖𝑐𝑖𝑙𝑒 𝑓𝑖𝑥𝑒 (𝑆𝐷𝐹). 𝐴𝑣𝑒𝑐 𝑒𝑛 𝑡𝑜𝑖𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑑, 𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑚𝑒 𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒: 𝑟𝑎𝑐𝑜𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑟𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́, 𝑠𝑜𝑢𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟 ℎ𝑢𝑚𝑎𝑛𝑖𝑡𝑒́.
𝐼𝑛𝑡𝑖𝑡𝑢𝑙𝑒́ 𝐵𝑟𝑒̀𝑣𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑐ℎ𝑖𝑧𝑜𝑙𝑜𝑝ℎ𝑒𝑠, 𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑’𝑢𝑛 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑖𝑙𝑙𝑢𝑠𝑡𝑟𝑒́, 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑆𝐷𝐹 𝑒𝑢𝑥-𝑚𝑒̂𝑚𝑒𝑠 (1). 𝑈𝑛𝑒 𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑒𝑛𝑢 𝑓𝑜𝑟𝑡, 𝑖𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒, 𝑑𝑢𝑟 𝑜𝑢 𝑑𝑟𝑜̂𝑙𝑒. 𝐸𝑡 𝑝𝑢𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 "𝑠𝑐ℎ𝑖𝑧𝑜𝑙𝑜𝑝ℎ𝑖𝑞𝑢𝑒".
"𝐋𝐚 𝐫𝐮𝐞 𝐚 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐝𝐢𝐫𝐞"
À l’origine du projet, il y a Nicolas et Stella, deux travailleurs sociaux employés par Sendra, structure en charge de la maraude à Draguignan. Voilà neuf ans maintenant que le binôme veille sur les sans-abri dracénois. Autant dire qu’ils en ont vécu des rencontres. "Des moments incroyables, parfois magiques, lancent-ils. Des instants suspendus, hors du temps. Les gens sont loin de s’imaginer à quel point nos échanges avec les gens de la rue peuvent être puissants."
Autant dire que c’est presque naturellement que naît l’idée du projet. "Au gré des 'grandes phrases' entendues ici et là. On s’est dit: 'La rue a des choses à dire'." Alors Stella et Nicolas leur ont donné la parole. Et ils l’ont prise, sans se faire prier.
Mais avant que n’émerge le livre que voilà, il aura fallu plusieurs années de préparation à l’équipe. "J’ai commencé à compiler quelques phrases recueillies, il y a sept ans, explique Nicolas. On notait ce dont on se souvenait, en fin de maraude." Et de prendre un exemple concret: "Je me souviens de ce monsieur, à qui l’on proposait un hébergement à l’hôtel. Il n’en voulait pas. Alors nous avions insisté, arguant que c’était un 'deux étoiles'. Il avait alors levé la tête au ciel en nous disant: 'Moi, les étoiles, j’en ai des millions'." C’est cette phrase en particulier qui déclenchera leur envie de porter la voix de la rue.
𝐄́𝐜𝐨𝐮𝐭𝐞𝐫, 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞, 𝐬’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫
La rue a des choses à dire, mais encore faut-il savoir l’écouter. Ou tout du moins avoir envie de l’entendre. Tel est, aussi, le message porté en filigrane par le livre. Car Nicolas en est convaincu: "Lorsque l’on prête attention à ce que les gens ont à dire, on s’aperçoit qu’on les comprend mieux... Il n’y a pas qu’une seule manière de porter un regard sur quelque chose, ou quelqu’un." Avant d’ajouter: "S’ouvrir à l’autre, c’est s’ouvrir sur soi. Car qu’on le veuille ou non, l’autre nous apprend aussi des choses sur nous-mêmes."
Mais s’ouvrir à l’autre, clairement, ce n’est pas toujours simple. Et Stella de l’illustrer : "Je me rappelle de cette dame, qui, très gentiment, avait voulu offrir un paquet de gâteaux à un SDF qui faisait la manche. Plutôt que de lui remettre en main propre, elle lui a balancé depuis le trottoir d’en face. Par peur, sans doute... Je pense qu’elle n’a pas vu le mal dans ce geste... Et c’est sans doute ce qui est le plus terrible. C’est aussi à ces gens-là que s’adresse ce livre."
𝐃𝐞𝐬 𝐦𝐞𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐭𝐬
S’ouvrir, c’est bien ce à quoi se sont essayés les 34 contributeurs de la rue qui ont participé au projet. En résulte une succession de citations imagées, plus ou moins parlantes, qui poussent à la réflexion. Mais aussi de petits textes, plus personnels. Des messages forts et profonds, qui bousculent, interpellent, et questionnent.
Aux écrits, vient se greffer tout un travail d’illustration, réalisé par une vingtaine d’artistes originaires des quatre coins de l’hexagone. Tous imagent les mots, à leur manière: "Chacun d’entre eux a choisi sa citation et l’a illustré comme il le souhaitait, sans cahier des charges défini."
Bilan: "Une œuvre qui touche à l’intime, pour laquelle aucun des auteurs n’a hésité à participer", décrit Nicolas.
Et, déjà, d’autres perspectives. "Tout ceci nous donne envie de poursuivre ce type de projets, de continuer dans cette ligne-là." Car avec la sortie du livre est aussi née une nouvelle association: "Tous on sème!". Association pour qui l’intégralité des bénéfices de la vente du livre sera reversée. Dans l’objectif d’écrire une nouvelle page, de nouveaux projets, tous dans la même lignée: la lutte contre l’exclusion.
𝟏. 𝐁𝐫𝐞̀𝐯𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐜𝐡𝐢𝐥𝐨𝐳𝐨𝐩𝐡𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐱 𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐀𝐥𝐢𝐳𝐞𝐬𝐞𝐧𝐝𝐫𝐚. 𝐃𝐢𝐬𝐩𝐨𝐧𝐢𝐛𝐥𝐞 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐒𝐞𝐧𝐝𝐫𝐚, 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐛𝐫𝐚𝐢𝐫𝐢𝐞 𝐏𝐚𝐩𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐂𝐨𝐥𝐥𝐞́𝐬 𝐚̀ 𝐃𝐫𝐚𝐠𝐮𝐢𝐠𝐧𝐚𝐧, 𝐨𝐮 𝐞𝐧 𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞: 𝐡𝐭𝐭𝐩𝐬://𝐰𝐰𝐰.𝐡𝐞𝐥𝐥𝐨𝐚𝐬𝐬𝐨.𝐜𝐨𝐦/𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬/𝐭𝐨𝐮𝐬-𝐨𝐧-𝐬𝐞𝐦𝐞/ 𝐏𝐫𝐢𝐱: 𝟐𝟎 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐬. 𝐓𝐢𝐫𝐚𝐠𝐞: 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝐞𝐱𝐞𝐦𝐩𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬.
https://www.varmatin.com/social/quand-la-rue-aborde-sa-schizolophie-de-vie-901100