06/08/2025
Il était 18h12 quand j’ai reçu le message. Une cliente que je connais bien. Propriétaire d’une jument de loisir, douce, bien entretenue. Elle écrit : « Urgent. Nina a la peau à vif à la base de la queue. Elle tremble. J’ai pas compris. Ce matin encore, elle galopait. »
Et j’ai su. J’avais déjà vu ça, cette année. Trop souvent.
Je suis vétérinaire équin depuis plus de 15 ans. On pense souvent que les cas graves viennent de chevaux négligés, laissés sans soins, sans abri, sans nourriture. Mais non. C’est rarement ceux-là. Les cas qui m’ont le plus marqués sont justement ceux dont les propriétaires font tout "bien".
Nina, par exemple. Elle est suivie. Vermifugée. Vaccinée. Propriétaire présente. Pré propre. Abri propre. Foin de qualité. Et de l’attention. Beaucoup d’attention. Tous les jours. Mais pas de spray. Enfin… pas tous les jours.
Le matin même, Nina avait galopé dans son paddock. Pleine d’énergie. Aucun signe particulier. Pas de blessure. Pas de fièvre. Et puis, vers 17h, la propriétaire a voulu la brosser.
Sous la queue, une forte odeur. La peau semblait molle, comme fondue. Il y avait un petit creux au-dessus du grasset. Et en regardant de plus près… elle a compris. Des larves. Vivantes.
Je suis arrivée 45 minutes plus t**d. Nina était couchée. Plaquait les oreilles et soufflait bruyamment quand on approchait. Elle transpirait. Son rythme cardiaque était accéléré. Elle avait de la fièvre. Sous la queue, les tissus étaient nécrosés. La peau tombait par lambeaux. Elle avait été littéralement mangée vivante en quelques heures. C’était une myiase.
Ce n’est pas une exception. Cette année, les cas ont explosé. Les stomoxes, les mouches plates, les moucherons piqueurs... tout ce qui harcèle les chevaux et les cavaliers s’adapte à des conditions qu’on ne contrôle plus. Et les chevaux, eux, sont des proies parfaites.
Les propriétaires voient des mouches. Ils pensent "inconfort". Ce qu’ils ne voient pas, c’est la cascade immunitaire qui se met en place au premier grattage. C’est la blessure ouverte par une ruade. C’est la salive infectée qui rentre dans la plaie. C’est la ponte. Et c’est la destruction qui suit.
L’Université de Texas A&M a publié plusieurs cas de mortalités en moins de 8 heures, suite à des myiases. La peste équine africaine, transmise par des moucherons, a un taux de mortalité de 70 à 95%. Et ce n’est pas une théorie : l’Espagne, le Maroc, le sud de la France ont déjà vu cette maladie apparaître.
Mais ce qui me révolte le plus, c’est qu’on continue de croire que le spray anti-mouches est un confort. Une option. Une petite coquetterie de propriétaire.
Non.
C’est une barrière immunitaire. Une couche protectrice. Un détourneur de trajectoire pour les insectes. Un signal sensoriel qui dit : "pas ici, pas maintenant". Et parfois, c’est tout ce qu’il y a entre un cheval vivant et un cheval en soins intensifs.
Nina s’en est sortie. On a dû raser, désinfecter, administrer des antibiotiques et des anti-inflammatoires. Elle a mis presque trois semaines à se remettre. Mais elle a eu de la chance.
D’autres ne s’en sortent pas. Ou revivent l’expérience plusieurs fois dans la saison.
Depuis, je prends le temps d’expliquer. Pour éviter qu’un autre cheval vive ça. Parce que j’en ai marre de voir des chevaux souffrir pour un produit à 20 euros qu’on n’a pas pensé à remettre.
Depuis ce jour, chaque fois que j’entends : "Il y avait moins de mouches aujourd’hui, j’ai pas mis le spray", je pense à Nina. À cette peau vivante, dévorée. À cette odeur que je ne peux pas oublier.
Et je dis, calmement :
"Vous pouvez perdre un cheval en une nuit."
Alors je tends le spray. Celui que j’utilise moi ? Ce n’est pas qu’un parfum agréable. C’est une combinaison d’actifs ciblés qui repoussent vraiment. Un répulsif intelligent, avec de l’huile de neem et de l’andiroba. Deux huiles qui font bien plus que repousser : elles perturbent le système sensoriel des insectes, et elles protègent la peau du cheval.
Vous pouvez le trouver ici :
https://cavalierproprietaire.fr/products/repulsif-insectes-spray-48h-sans-mouches-cavalier-proprietaire
Ne laissez pas les mouches décider de la santé de votre cheval.
Protégez-le. Avant qu’un jour banal ne devienne un souvenir amer.
Parce que les insectes ne prennent pas de vacances.
Et que votre cheval, lui, n’a pas d’autre défense que celle que vous lui offrez.