08/05/2025
On ne cessera de le dire, ce n’est pas qu’un sport c’est une école de vie, on y apprend la persévérance, l’humilité, le dépassement de soi et bien d’autres choses!
Accepter l’échec pour devenir cavalier
Lors de mes nombreux stages, il m’arrive de croiser des jeunes cavaliers en difficulté. Pas forcément techniquement, mais émotionnellement : ils doutent vite, perdent pied au moindre échec, et cherchent souvent un responsable extérieur — le cheval, l’instructeur, parfois même leurs parents.
Dans un monde saturé d’images parfaites, de succès instantanés et de “likes” en cascade, il devient de plus en plus difficile pour les jeunes de faire face à l’échec. Ils se comparent sans cesse à des modèles idéalisés sur les réseaux sociaux, oubliant que la réussite réelle se construit dans l’effort, la patience, et parfois, la douleur. L’équitation, par sa nature même, devrait être une école d’humilité. Et pourtant, certains jeunes cavaliers arrivent en leçon ou en stage avec l’illusion qu’on peut tout réussir du premier coup — que tout est une question de talent ou d’apparence.
Mais l’équitation n’est pas un monde de façade. C’est une discipline exigeante, vivante, où chaque progrès se gagne. On tombe, on rate, on recommence. Et c’est dans ces moments-là que se construit le vrai cavalier : celui qui garde sa concentration, qui fait preuve d’humilité, et qui respecte son cheval.
Rejeter l’échec, c’est rejeter l’apprentissage. Lorsque vous cherchez un coupable — le cheval, l’instructeur, les parents — vous fermez la porte à votre propre progression. Ce n’est pas parce que vous ne réussissez pas aujourd’hui que vous n’êtes pas capable. C’est justement dans ces moments de difficulté que se forgent la concentration, la justesse, la finesse du cavalier. Car ce sont souvent nos échecs, dans la vie comme à cheval, qui nous révèlent à nous-mêmes et nous donnent la force de devenir meilleurs.
L’équitation demande plus que du talent : elle exige de la constance, de l’écoute, de la maîtrise de soi. Un cavalier qui perd ses moyens, qui pique une colère, qui rejette la faute sur son cheval, n’est pas un cavalier. Il est un enfant capricieux dans un sport d’adultes. Et ce sont souvent les chevaux, les parents, et les enseignants qui en paient le prix.
Accepter de ne pas tout réussir, c’est faire preuve de maturité. C’est faire preuve de respect pour l’animal, pour soi-même, et pour ceux qui vous entourent. C’est aussi la seule voie vers une véritable évolution.
Alors, la prochaine fois que tu ressens de la frustration, demande-toi : est-ce que je cherche une excuse ou une solution ?
Car c’est dans cette question que commence la transformation d’un cavalier en véritable partenaire du cheval.
Sportivement vôtre, Éric
Crédit photo : Claudia Tur