26/08/2025
Tout est dit 👍
La contrariété, n’est-elle pas plutôt le résultat d’un quiproquo ?
Quand quelqu’un vient me voir, il est souvent contrarié par son chien… et son chien, lui aussi, est contrarié par son maître.
Mon rôle, en tant qu’éducateur canin, est de les aider à se comprendre et à se retrouver.
Très souvent, lorsqu’un maître pense donner un ordre à son chien, il s’agit en réalité d’un trick (un tour). Or, le chien, lui, ne fait pas encore la différence entre un ordre et un tour.
👉 Il y a quiproquo.
Mais dans quelle situation ce malentendu se produit-il ?
Le chien :
Il ne parle pas ✅
Il essaie de comprendre la situation ✅
Il essaie de comprendre l’ordre ✅
Il teste l’ordre ✅
Chez ses maîtres, il est parfois le roi (car il n’y a aucune règle), ou désobéissant (parce qu’il ne les a pas encore comprises) ✅
Etc.
Le maître :
Il parle trop, mais essaie de comprendre ✅
Il croit connaître les ordres ❌✅
Il se met facilement en colère ou se laisse rapidement submerger ✅
En réalité, le résultat est rarement simple.
Quand je demande à un maître de faire exécuter un ordre ou un trick, le résultat est souvent décevant.
Pourquoi ? Parce qu’un ordre doit être exécuté (même en ma présence), tandis qu’un trick est destiné à amuser.
Et n'oublions pas : il existe plus de 400 races de chiens. Même au sein d’une même portée, on peut trouver :
des chiots au caractère très affirmé,
d’autres plus réservés,
et certains au tempérament intermédiaire.
Ils ne parlent pas, mais ils ressentent, observent et analysent.
Lorsqu’on leur donne un ordre, leur cerveau traite l’information pour décider s’ils doivent obéir… ou non.
Alors reprenons depuis le début.
Pour devenir éducateur canin comportementaliste, j’ai appris :
à enseigner les ordres simples, les ordres complexes, ainsi que des tricks (tours),
à connaître les différentes races, la biologie du chien, les étapes de développement (chiot, adolescence, adulte),
à identifier et traiter les troubles du comportement : malpropreté, destruction, aboiements excessifs, fugue, peurs, hyper-attachement, syndrome HSHA, agressivité, etc.,
à reconnaître les signaux d’apaisement et à adapter mon approche en fonction du ressenti du chien.
J’ai étudié tout cela… et bien d’autres choses encore.
Je ne suis pas le patron du chien, ni le copain du maître :
👉 j’éduque le chien, mais aussi (et surtout) son maître.
Et c’est le maître qui apprend le plus.
Quand on apprend à un chien à s’asseoir, ce n’est pas moi qui le fais.
C’est le maître qui doit donner un ordre — un mot, un geste, une posture.
Et ce n’est pas si simple.
Pourquoi parle-t-on d’un “ordre” ?
Un trick (tour), c’est facultatif : le chien peut le faire… ou pas. Ce n’est pas grave.
Mais un ordre, c’est différent :
👉 s’il est donné, il doit être exécuté immédiatement.
Et derrière chaque ordre, il y a un sens émotionnel et une posture mentale.
Exemples :
"Assis" : ce n’est pas juste un mot.
C’est une demande de calme, de pause, de soumission légère.
"Couché" : une soumission encore plus marquée.
Le chien se rend vulnérable, s’abaisse davantage.
👉 C’est un lâcher-prise.
"Pas bouger" : ici, on travaille la frustration.
On demande au chien de résister à ses impulsions, de se contrôler, malgré ce qui l’excite ou l’attire autour.
Le chien ne répond pas seulement au mot.
Il ressent tout cela.
Et quand vous donnez un ordre à votre chien, dans quel contexte êtes-vous ?
Êtes-vous seul ? Avec des amis ? En famille ?
Le chien obéit-il même avec du monde autour ?
Est-il joyeux, anxieux, frustré, excité ?
Et quelle que soit son émotion… doit-il quand même obéir ?
👉 Voilà pourquoi un ordre n’est jamais anodin.
Un trick, lui, est léger. Il peut être fait ou non, ce n’est pas grave.
Mais parfois, un trick devient un ordre, si on l’y associe par un mot ou un geste, et qu’on l’exige.
Et si le chien ne le fait pas ?
👉 On peut introduire la méthode NePoPo :
Négatif, Positif, Positif.
Progressivement, cet ordre prend de l’importance dans son esprit.
Il devient un ancrage, un repère.
Nicolas Greveldinger