27/08/2025
𝗣𝗼𝘂𝗿𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗶𝗹 𝗻𝗲 𝗳𝗮𝘂𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗿𝗲𝗹𝗮̂𝗰𝗵𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝘁𝗼𝗿𝘁𝘂𝗲𝘀 𝗱’𝗛𝗲𝗿𝗺𝗮𝗻𝗻 𝗻𝗲́𝗲𝘀 𝗲𝗻 𝗰𝗮𝗽𝘁𝗶𝘃𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗮 𝗻𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲
La tortue d’Hermann (Testudo hermanni) est une espèce protégée, emblématique du bassin méditerranéen et de Corse, dernier bastion de l’espèce en France. Elle est aujourd’hui en danger critique d’extinction dans 𝙨𝙤𝙣 𝙢𝙞𝙡𝙞𝙚𝙪 𝙣𝙖𝙩𝙪𝙧𝙚𝙡, principalement à cause de la destruction de son habitat, des incendies et du prélèvement illégal.
Beaucoup de particuliers possèdent cette espèce dans leur jardin et reproduisent sans autorisation ni connaissances. Certains pensent bien faire en relâchant ces jeunes tortues « 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗮𝗶𝗱𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗻𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲 ». Pourtant, ce geste met en 𝗱𝗮𝗻𝗴𝗲𝗿 à la fois l’espèce sauvage et les animaux captifs.
1. 𝗥𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲 𝘀𝗮𝗻𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲
Les tortues élevées en captivité peuvent être porteuses de maladies ou de parasites invisibles à l’œil nu. Relâchées dans le milieu naturel, elles pourraient contaminer les populations sauvages déjà fragiles, provoquant des épidémies aux conséquences désastreuses.
2. 𝗣𝗿𝗼𝗯𝗹𝗲̀𝗺𝗲 𝗴𝗲́𝗻𝗲́𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲
Les tortues d’Hermann sont réparties en sous-espèces et populations distinctes, adaptées à leur environnement. Les accouplements en captivité ne respectent pas toujours ces origines. Relâcher une tortue « domestique » risque donc d’introduire des gènes inadaptés, entraînant un appauvrissement génétique et une perte des particularités locales indispensables à la survie de l’espèce, en particulier en Corse où subsistent encore des populations naturelles.
3. 𝗗𝗲́𝘀𝗲́𝗾𝘂𝗶𝗹𝗶𝗯𝗿𝗲 𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲
La nature fonctionne selon un équilibre précis. Une tortue née en captivité n’a pas les mêmes comportements de survie (alimentation, hivernage, adaptation aux prédateurs). Relâchée, elle a peu de chances de survivre et peut perturber le fragile écosystème existant.
4. 𝗨𝗻𝗲 𝗲𝘀𝗽𝗲̀𝗰𝗲 𝗺𝗲𝗻𝗮𝗰𝗲́𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗮 𝗻𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲… 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗽𝗮𝘀 𝗲𝗻 𝗰𝗮𝗽𝘁𝗶𝘃𝗶𝘁𝗲́
Il est important de distinguer deux réalités :
𝗗𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗼𝗻 𝗺𝗶𝗹𝗶𝗲𝘂 𝗻𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲𝗹 méditerranéen (dont la Corse), la tortue d’Hermann est en danger critique d’extinction.
𝗘𝗻 𝗰𝗮𝗽𝘁𝗶𝘃𝗶𝘁𝗲́, elle se reproduit relativement bien chez les éleveurs autorisés et les particuliers détenteurs de certificats.
Relâcher des tortues issues de captivité ne sauve donc pas l’espèce. Au contraire, cela fragilise les populations sauvages.
5. 𝗖𝗲 𝗾𝘂’𝗶𝗹 𝗳𝗮𝘂𝘁 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲
Ne jamais relâcher une tortue dans la nature sans encadrement officiel.
𝗦𝗲́𝗽𝗮𝗿𝗲𝗿 les mâles des femelles et 𝗰𝗮𝘀𝘀𝗲𝗿 les oeufs si vous ne détener pas les autorisations.
Déclarer les naissances conformément à la réglementation (CITES) et identifier les jeunes par puce électronique.
S’adresser à des éleveurs capacitaires ou à des associations spécialisées si l’on ne peut pas garder les jeunes.
6. 𝗟𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗲𝗻𝗰𝗼𝘂𝗿𝘂𝗲𝘀
La tortue d’Hermann est inscrite en Annexe II de la CITES et bénéficie d’une protection stricte en France et en Europe.
👉 Relâcher illégalement une tortue, la détenir sans autorisation, la céder ou la déplacer sans respecter la loi est puni de :
jusqu’à 𝟯 𝗮𝗻𝘀 de prison,
et 𝟭𝟱𝟬 𝟬𝟬𝟬 € d’amende (article L415-3 du Code de l’environnement).
Ces peines visent à protéger l’espèce et à éviter que de mauvaises pratiques ne mettent en péril les dernières populations sauvages.
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👉 𝐄𝐧 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐦𝐞́ : relâcher une tortue Hermann née en captivité est non seulement interdit, mais aussi dangereux pour l’espèce et passible de lourdes sanctions.
Protéger cette espèce passe par la conservation de son habitat naturel méditerranéen et corse, ainsi que par des programmes officiels de protection, pas par des relâchers sauvages.