11/04/2025
Le grand voyage de la huppe fasciée
Là-bas, sous un ciel brûlant d’Afrique, deux petites huppes fasciées aux ailes mordorées, leurs têtes couronnées d’une crête éclatante, s’ébrouent sur la branche noueuse d’un acacia. Depuis des mois, elles vivent au rythme du soleil africain, dans les savanes et les clairières ombragées. Le sol sec regorge de larves, de coléoptères et de criquets dodus qu’elles picorent avec leur long bec effilé.
Mais voilà que le vent change. Un frisson parcourt leurs plumes rousses. Un appel ancien résonne dans leur sang. L’heure est venue.
Alors, sans se concerter, elles s’élancent vers le ciel.
Le grand voyage commence.
Portées par les courants ascendants, elles filent vers le nord, laissant derrière elles les baobabs tordus et les rivières africaines. Mais le chemin est semé d’embûches…
D’abord, le désert. Une mer de sable à perte de vue. Aucun arbre, aucune ombre, juste l’immensité brûlante. Il faut voler sans s’arrêter, traverser cette fournaise d’un seul trait. Elles battent des ailes, se laissent porter par les vents, économisent leur énergie. Lorsqu’elles atteignent enfin l’autre rive, le premier oasis est une bénédiction.
Puis viennent les terres humaines. Elles survolent des champs uniformes où les insectes se font rares, des villes grouillantes où les nids anciens ont disparu sous le béton. Mais elles ne renoncent pas. L’appel du printemps est plus fort.
Enfin, une brise familière caresse leurs plumes. L’odeur des sous-bois, des prairies en fleurs…
Elles reconnaissent le paysage. Là-bas, un petit jardin, à l’orée d’un bois. Une haie où les insectes pullulent, un vieux muret moussu, un coin tranquille où personne ne viendra les déranger. Comme chaque année, elles reviennent.
Elles se posent sur une branche, lissent leurs plumes fatiguées et observent. Tout est à sa place. Ici, elles seront bien.
Dans le silence du matin, un murmure semble s’élever du vent :
— Regardez, les huppes sont de retour… On dit qu’elles portent les secrets des anciens.
Les légendes de la huppe fasciée
Oiseau d’une beauté rare et majestueuse, la huppe a toujours fasciné les hommes. Quand elle picore le sol du pré de mon jardin, j’ai peine à croire qu’elle ne descend pas directement du paradis pour nous apporter un peu de sa clarté ! Dans l’Égypte ancienne, elle était un messager entre les mondes, associée à la sagesse. On la retrouve dans de vieux contes persans, où elle guide les âmes perdues vers la vérité. En Grèce, elle était associée à la métamorphose et à la sagesse qui se terre au fond de chacun d’entre nous.
Croyez-vous qu’elle ait choisi mon jardin par hasard?
Car qui cherche la vérité finit toujours par croiser son chemin. Peut-être vient-elle chuchoter à l’oreille de ceux qui doutent, semer des graines d’éveil sur leur route. Alors, lorsqu’elle se pose dans un jardin, ce n’est pas seulement pour y trouver refuge. C’est aussi pour rappeler à celui qui l’accueille qu’il est temps d’ouvrir les yeux, d’écouter ce que le vent lui souffle, et d’oser chercher sa lumière intérieure.
Après tout, la huppe ne se perd jamais. Elle sait toujours où elle va.
Chaque voyage est une quête et un appel à nous transformer, en dépassant nos peurs, en faisant le grand saut dans l’inconnu.
Et si elle est là, c’est peut-être qu’il est temps, pour nous aussi, de retrouver notre propre chemin.
Et vous, quel est le voyage intérieur que vous hésitez encore à entreprendre ?"
🌀 "Comme la huppe, les animaux ont tant de choses à nous transmettre... Et si vous écoutiez ce que le vôtre a à vous dire ?"