
31/07/2025
L’autre jour, je me baladais dans un parc avec des amis, quand une scène m’a un peu serré le cœur (et fait lever les yeux au ciel, je l’avoue). Une femme, visiblement stressée, appelait sans relâche son berger australien en liberté :
« VIENS ICI ! »
« DÉPÊCHE-TOI ! »
doigt pointé vers le sol.
Le pauvre chien tournait autour d’elle, envoyait des signaux d’apaisement à la chaîne : bâillements, détournements de regard, langue qui lèche le museau.. Et plus elle s’énervait, moins il osait s’approcher. Jusqu’à ce qu’il revienne enfin, à reculons, et… se fasse engu**ler.
Franchement, qui a envie de revenir vers une voix énervée, un corps crispé et un doigt menaçant ? Moi si on me parle comme ça, même pour du café, je pars en moonwalk.
Pour moi, le rappel, c’est l’un des seuls « exercices » que je trouve vraiment indispensables. Pas parce qu’il faut que le chien « obéisse », mais parce qu’un bon rappel, c’est la clé de la liberté. Pouvoir le détacher en balade, le laisser explorer en confiance, sans danger pour lui ou les autres.
Mais voilà le twist :
* Le rappel, ce n’est pas un ordre : c’est une relation qui se construit.
Et surtout… ce n’est pas une chorégraphie réglementée où le chien devrait venir se coller au pied, assis, regard vissé dans les yeux, en attendant le “top départ” comme un robot dressé.
Un rappel, ça peut être plein de choses : venir se rapprocher simplement, faire demi-tour, passer à côté de toi, ou juste te rejoindre tranquillement.. Et franchement, tant qu’il revient dans une bonne vibe, est-ce qu’on a vraiment besoin qu’il se mette au garde-à-vous ? 🙃
Et là je pense à Snow, ma husky. Avant, moi aussi je voulais le rappel “parfait” : elle revient au pied, s’assoit, attend mon feu vert… Résultat : impossible de la détacher. Je criais, je répétais son nom 600 fois… Elle ne revenait pas. Et franchement ? Je la comprends.
Puis un jour, j’ai lâché prise. J’ai arrêté de l’appeler toutes les deux minutes, je l’ai laissée renifler son dernier brun d’herbe, je l’ai appelée que quand c’était vraiment nécessaire, et surtout, j’ai compris que j’avais juste besoin qu’elle se rapproche, pas qu’elle fasse une démonstration de dressage.
Depuis que je lui fous la paix… ✨ Son rappel est devenu juste exceptionnel.
�Mais surtout, j’ai cette sensation précieuse que j’ai construit un lien avec elle à travers le rappel, pas un réflexe conditionné. Quand je l’appelle, je l’invite à me rejoindre, pas à obéir. Et elle, elle ne voit plus ça comme une contrainte… mais comme une façon de rester connectées, même à distance.
Ce n’est pas « AU PIED ! » aboyé dans les aigus. C’est plutôt une invitation, un appel sincère à venir partager un bon moment. Comme dirait : CCorinne Martin« Tu proposes à ton chien de venir boire un café avec toi. » ☕
Et franchement, qui refuse un café, surtout quand il est servi avec une voix joyeuse, un corps détendu et des épaules tournées vers la bonne direction ?
Vous connaissez la contagion émotionnelle ? Eh bien…
* Un rappel stressé ? Ça active la méfiance, pas la motivation.
* Un rappel joyeux et connecté ? Ça active le plaisir, la sécurité.
Et en éthologie, on observe que les chiens sont ultra sensibles au langage corporel. Pas besoin de crier : une simple orientation du corps, des épaules, un petit mouvement enjoué, parfois ça suffit. Le chien lit notre corps comme un livre ouvert .. autant lui offrir une belle page.
Donc non, le rappel ce n’est pas une obligation hurlée. C’est une proposition qui se mérite. Et au fond, c’est une preuve de confiance réciproque.
> Tu m’appelles comme si t’avais envie de me voir ? : Alors moi, j’ai envie de venir.
Et toi, t’appelles ton chien pour une engueulade… ou pour un café ?