Canessence - Éducation et comportement canin

Canessence - Éducation et comportement canin Sarah, consultante en comportement canin : prédation et réactivité. Méthode positive et bienveillante. Nord Gironde et à distance.

Réactivité :  L'objectif est-il de se rapprocher du déclencheur ?*Doit-on travailler activement face à un déclencheur ?*...
23/10/2025

Réactivité : L'objectif est-il de se rapprocher du déclencheur ?

*Doit-on travailler activement face à un déclencheur ?*

Travailler activement face à un déclencheur implique des exercices souvent répétitifs et dont l’objectif est de réduire rapidement la distance entre notre chien et le déclencheur. J’inclus dans ce travail ‘actif’ :

- Exercices de focus tout en se rapprochant du déclencheur, inspirés, par ex, du Look at That.
- Demander des comportements spécifiques à l’approche du déclencheur.
- Utilisation du contre-conditionnement quand le chien est en zone “orange”.

(Ne rentrent pas dans le travail "actif" : le fait d'exposer le chien à ses déclencheurs en respectant sa zone de confort et les configurations type BAT, qui vont favoriser l'autonomie du chien.)

*Doit-on travailler activement face à un déclencheur ? - Intérêts*

Travailler activement a l’avantage de nous donner une impression de contrôle à nous, HUMAIN⸱ES.
On va avoir le sentiment d’aider notre chien⸱ne mais aussi de mesurer ses progrès tout au long de l’entraînement, étant donné qu’on aura tendance à plus l’exposer au déclencheur.

Si ces techniques peuvent permettre gérer l'imprévu quand on est surpris par un déclencheur, travailler uniquement de manière “active” est loin d’être idéal.

*Travailler activement face à un déclencheur ? - Les risques*

Quels sont les risques ?
- On ne vise pas la neutralité / le calme : si on travaille uniquement activement, on associe généralement l'apparition / la proximité du déclencheur à de l'excitation. Or, dans l'idéal, on voudrait plutôt du calme, afin d’observer plus facilement notre chien⸱ne et identifier les signaux de stress les plus subtils.

- Qui dit déclencheur dit stresseur pour le chien. L’y exposer volontairement régulièrement va forcément induire du stress, qui sera potentiellement masqué par les comportements demandés.

- Le ‘focus’ reste sur le déclencheur : on n'apprend pas des stratégies d’adaptation intéressantes (par ex, éviter / s’éloigner au lieu d'une marche au pied, d'un focus).

- On peut surestimer les progrès, trop se rapprocher et déchanter dès que la récompense n'est pas assez rapide / appétante.

-> C'est au final un travail de surface : on veut la forme (pas de déclenchement), rapidement, plutôt que le fond (un⸱e chien⸱ne plus détendu⸱e donc moins susceptible de réagir).

*Le progrès = se rapprocher du déclencheur ?*

Certes si on se rend compte que notre chien⸱ne est capable d'être plus proche du déclencheur en étant serein⸱e, c'est a priori un progrès. Mais le piège réside dans le fait de se rapprocher volontairement dans le but de mesurer les progrès.
On peut alors se poser deux questions :
- Où est la cohérence dans le fait de se rapprocher soudainement du déclencheur après avoir passé plusieurs mois à l’éviter, s’en éloigner systématiquement ?
- Quel est l’intérêt d'être proche du déclencheur avec un⸱e chien⸱ne qui nous regarde dans le blanc des yeux ou qui nous arrache les friandises des mains ?

*Comment mesurer les “vrais” progrès ?*

Bonne nouvelle, pas besoin de mettre notre chien⸱ne volontairement en difficulté pour observer des progrès. Ça peut se traduire par (liste non exhaustive) :

- Chien⸱ne plus serein⸱e, apaisé⸱e durant les balades.

- Moins de vigilance dans les environnements à historique négatif.

- Activités plus variées dans ce type d’environnements : creuser là où notre chien⸱ne scannait constamment son environnement, par ex.

- Nouvelles stratégies d'évitement / apaisement : portes de sortie, s’éloigne, prise d’odeurs etc.

- Moins d'impulsivité en général, fenêtre de renforcement plus longue.

- Zone de confort qui s'étend naturellement à mesure que notre chien⸱ne se sent mieux.

*Et si on respecte la zone de confort de notre chien⸱ne ?*

“0ui mais si on respecte la zone de confort de notre chien⸱ne, rien n'évolue ?” Et bien non, c’est même la base du travail et ça permet entre autres de :
- Viser l'apaisement global : chien⸱ne plus détendu⸱e et donc moins impulsif⸱ve.
- Apprendre à notre animal qu'il est en sécurité, qu'il n'y a aucune obligation d’interaction avec le déclencheur.
- Lui apprendre qu’il ou elle peut contrôler la situation autrement qu’en réagissant : en s’éloignant, évitant etc.

*Mais, comment fait-on alors?*

1. Aménagement de l’environnement, apaisement global, limiter les stresseurs autant que possible.
2. R+ les comportements d’évitement, les façonner si notre chien⸱ne ne les propose pas seul⸱e. Utiliser les renforçateurs fonctionnels.
(3. Travail dit “actif” (sans mettre volontairement en difficulté !), techniques pour gérer l’urgence.)

Les 2 premières étapes constituent le travail de fond, visent l'autonomie de l'animal.
Le 3e point est un travail de surface, pas nécessaire si on est toujours capable de gérer l'environnement.

-> On peut très bien travailler la réactivité et arriver à avoir un⸱e chien⸱ne autonome face à ses déclencheurs avec uniquement les 2 premières étapes. En revanche, utiliser uniquement la 3e étape NE constitue PAS un travail de fond.

07/10/2025

❌️ Non, on ne supprime pas des comportements en éducation positive et bienveillante ❌️

Travailler la prédation ce n'est donc pas supprimer des comportements mais c'est :
- Favoriser l'apaisement global pour des balades plus sereines.
- Encourager d'autres activités pour que notre chien⸱ne ne soit pas "branché⸱e" chasse dès qu'on sort.
- Renforcer la connexion via des comportements de prédation inoffensifs pour avoir plus de chances que notre chien⸱ne nous inclue dans sa chasse.

📑 Liste non exhaustive ! Retrouvez plus d’infos dans le webinaire et le cours en ligne (lien en bio).



📣 Le Webinaire La prédation chez le chien - La comprendre et la gérer en positif - est désormais dispo sur mon site ! 🐿 ...
09/08/2025

📣 Le Webinaire La prédation chez le chien - La comprendre et la gérer en positif - est désormais dispo sur mon site !

🐿 Au programme :
- Les spécificités de la prédation chez le chien
- Une problématique globale
- Outils communément utilisés et leurs limites
- Les axes de travail
Durée : 1h54
Tarif : 19€

Ce webinaire est inclus dans la version Premium du cours en ligne Mon chien, la prédation et moi 🦌

🎁 Profitez de -20% sur les cours et le Webinaire, avec le code promo RENTREE, jusqu'au 3 septembre 2025 inclus.

Lien en commentaire !

"Ça fait longtemps qu'on n'a pas fait de vraie balade" - Vraiment ?Quand je demande des nouvelles des binômes ou famille...
24/07/2025

"Ça fait longtemps qu'on n'a pas fait de vraie balade" - Vraiment ?

Quand je demande des nouvelles des binômes ou familles que j’accompagne, on me répond souvent : "Ça va, mais ça fait longtemps qu’on n’a pas fait de vraie balade. "

Ce que ça veut dire :
“On n’est pas retourné en forêt / ville”
“On ne fait que des balades de quartier”
“On va toujours dans la même zone”
etc.
Sauf que...

- Un tour de quartier est une vraie sortie :
Renifler toutes les odeurs laissées par les congénères voisins et explorer les alentours de la maison est enrichissant voire indispendable pour certain⸱es chien⸱nes.

- Une balade en aller-retour de 30 minutes est une vraie sortie :
Le demi-tour peut être indispensable pour limiter les stresseurs, le gibier et les stimuli en général. Voir le post "aller-retour ou boucle" à ce sujet.

- Une balade durant laquelle on met 10 minutes à faire 50m est une vraie sortie :
Certain⸱es chien⸱nes prennent énormément de temps sur les odeurs en arrivant dans un nouveau lieu ou une zone fréquentée par des humain⸱es ou congénères, que ce soit par pure curiosité sociale ou le temps de prendre confiance.

- Une balade de la “flemme” où on reste assis⸱e à regarder notre chien⸱ne creuser et renifler est une vraie sortie :
Une sortie n’a pas besoin de suivre un trajet particulier, certain⸱es chien⸱nes aiment juste quadriller une petite zone en long, en large et en travers. L’enrichissement peut se trouver dans des activités telles que : creuser, muloter, barboter dans l’eau etc.
Donc ne culpabilisez pas si vous êtes trop fatigué⸱es pour faire plus.

- Une balade pendant laquelle on prend toujours le même chemin car ça rassure notre chien⸱ne (ou ça nous rassure) est une vraie sortie :
Ne pas confronter aveuglément notre animal à ses peurs et éviter les potentiels déclencheurs n’est pas une erreur, quoi qu’on vous en dise.

- Se cantonner aux zones industrielles et quartiers résidentiels sinon notre chien⸱ne chasse trop est une vraie sortie :
Parfois, quand on travaille la prédation, on doit passer par une période où on évite les zones à risques, surtout si la chasse est la seule activité proposée par l’animal en extérieur.

- Une sortie où on doit rester à 50m autour de la voiture pour y retourner en cas de peur est une vraie balade :
Rester autour d’une zone sécurisante permet de donner confiance aux anxieux⸱ses et peureux⸱ses. Voir à ce sujet le post sur les balades en étoile.

Une vraie “balade” est une sortie durant laquelle :
- On n’est pas en conflit / rapport de force avec notre chien⸱ne.
- Les deux côtés de la laisse / longe prennent du plaisir.
- Il n’y a pas de surexcitation.
- On limite le stress / les peurs de notre animal, mais aussi les nôtres.
Si vous observez un apaisement global de votre chien⸱ne, plus de connexion, moins de déclenchements, ne vous prenez pas la tête avec cette idée de “vraie balade”.

Les longues balades en forêt, les randonnées et les balades collectives ne sont pas adaptées à tous les binômes et ne doivent pas nécessairement devenir un objectif, malgré tout ce que vous pouvez lire sur les réseaux sociaux.
Le but d’une sortie avec son animal est d’enrichir son quotidien, en prenant en compte ses difficultés et potentiellement, les nôtres.
À ce sujet, voir les posts "Excitation : la nécessité de repenser notre vision de la sortie" et "Une balade de décompression se déroule-t-elle forcément en forêt ?"

Les activités de substitution sont-elles utiles en cas de problématiques de comportement ?- Avant-propos Cette publicati...
17/07/2025

Les activités de substitution sont-elles utiles en cas de problématiques de comportement ?

- Avant-propos

Cette publication va aborder le fait de proposer une activité de substitution au comportement indésirable de notre chien⸱ne, pour des raisons dites “thérapeutiques”.
Ce post va concerner les problématiques de comportement mais aussi la prédation (qui n’est pas un souci de comportement à la base, rappelons-le).
Si vous pratiquez une des activités citées avec votre chien⸱ne par plaisir et non pour régler des soucis de comportement ou parce que vous vous sentez obligé⸱es de combler un “besoin”, ne vous sentez surtout pas visé⸱es et continuez !

- Quelques exemples

Liste non exhaustive :
Mon border collie doit-il travailler au troupeau pour cesser de poursuivre les vélos ou contrôler le mouvement de ses congénères ?
Ma beagle doit-elle faire du mantrailing pour cesser de partir sur toutes les pistes en forêt ?
Mon lévrier doit-il faire de la course sur leurre pour moins courir en promenade ?
Ma husky doit-elle faire un sport de traction pour améliorer sa marche en longe / laisse ?
Mon malinois doit-il faire du mordant pour être moins réactif ?

- Combler un besoin ?

Sur le papier, ça peut sembler logique :
Mon chien produit un comportement X “indésirable”, si je le laisse faire dans un cadre précis, je vais assouvir un “besoin”. Ce comportement apparaîtra alors moins dans des contextes inappropriés.
En pratique, ça comporte un certain nombre de limites et des risques.

Le fait qu’un⸱e chien⸱ne produise un comportement X à un instant T ne signifie pas que ce comportement soit un besoin.

Même si votre chien⸱ne a été sélectionné⸱e pour produire un comportement X, ça n’en fait pas un besoin. On peut en revanche parler de comportement à forte valeur motivationnelle.

- Un motivateur n'est pas un besoin

Les comportements souvent associés à des races particulières peuvent être donc considérés comme des motivateurs pour nos chien⸱nes.
Dans certains cas, c’est leur motivateur ultime mais bien souvent, on surestime la valeur et la place de ce type de comportements.
On est souvent victimes de nos propres biais d’observation :
On adopte une Setter, on s’attend à ce qu’elle chasse, tous ses comportements d’excitation en promenade vont être perçus comme une volonté de chasser.
Notre Husky tracte en laisse / longe, on va estimer que c’est normal et non lié à un stimulus précis dans l’environnement.

Pourtant, en dehors des lignées de travail et de sport, les chiens sont sélectionnés sur des caractéristiques physiques et le tempérament global plutôt que sur des comportements précis tels que des comportements de prédation, gestion de mouvement, etc.
Il faut garder en tête qu’une problématique de comportement est généralement multi factorielle, la résumer à un “besoin” qui devrait être comblé est, dans tous les cas, un raccourci.

- L'excitation ne signifie pas plaisir

Les activités de substitution qui font appel à des comportement dits “de race” impliquent souvent une excitation (arousal) importante et cette excitation est souvent confondue avec de la motivation et du plaisir.
Mais l’excitation peut être :
- à valence positive (par exemple la joie)
- à valence négative (par ex la colère, frustration, peur...)

Plus un⸱e chien⸱ne est excité⸱e, plus il sera difficile de juger de la valence de l’émotion ressentie. Les signaux de malaise sont floutés par la rapidité, le mouvement.

- La question de l'état émotionnel et la fonction du comportement

Avant de proposer une activité de substitution à notre chien et encourager ce comportement dans certaines conditions, on devrait réfléchir aux émotions derrière l’expression du comportement lorsqu’il est produit dans un contexte “inapproprié”.
Si mon chien de troupeau poursuit les vélos, il convient de se demander quelle émotion est ressentie quand il déclenche, avant de lui trouver des moutons.
Si on part du principe que tel comportement est lié à un “besoin” de race, on va estimer qu’il est toujours produit en situation “positive” pour le chien, que c’est l’expression d’une joie. Or, ce n’est pas si simple.
Les comportements à forte valeur motivationnelle peuvent s’exprimer face à un stresseur.
Un chien peut par exemple chasser plus intensément s'il est stressé.
L’hypothèse étant que ces comportements permettent au chien de se sentir mieux, rétablir leur homéostasie émotionnelle. On en a parlé dans la publication "Au secours, mon chien prédate ses congénères !".
Il n’est pas forcément judicieux de mettre en place une activité de substitution et donc développer un comportement qui n’était, à la base, qu’une façon de gérer une émotion à valence négative (telle que l’anxiété, la peur ou la frustration).

- Les risques liés aux activités de substitution sans prise en charge globale

- Retarder la prise en charge en cas de soucis de comportement : le mal-être associé n’est pas traité, le comportement s’ancre et se renforce.
- Développer des compétences et une endurance / ténacité qui ne sont pas compatibles avec une vie de chien⸱ne de famille.
- Contribuer à la normalisation de comportements délétères pour l’animal mais aussi pour d’autres individus : “Ma chienne contrôle le mouvement de ses congénères, c’est normal, c’est une border collie”.

- Comment bien proposer des activités de substitution

Ces conseils sont valables pour toutes les activités proposées, même pour l’enrichissement :
- Ne pas viser la complexité, l’endurance uniquement pour subvenir à un “besoin” mental. Ça vaut pour tout type d’enrichissement dont les jeux dits “d’intelligence” : la complexité ne garantit ni le plaisir ni la qualité de la dépense mentale.
- Réfléchir à l’état émotionnel du chien durant l’activité, essayer d’observer de manière objective malgré le plaisir ressenti du côté humain.
- Proposer de la diversité dans les enrichissements, ne pas tout miser sur une activité qui fait appel à des compétences très particulières (poursuite à vue, gestion de mouvement).
- L’activité permet-elle de favoriser la connexion / communication durant le comportement X ?
Si l’activité proposée favorise l’autonomie du chien, ça ne vous aidera pas à gérer ce même comportement quand il est produit en dehors du cadre de l’activité, dans un contexte “inapproprié”.
- Choisir une activité que vous pouvez exercer également seul⸱e, et pourquoi pas en balade si vous y rencontrez des soucis de comportement.
- Vous pouvez utiliser le comportement X comme renforçateur fonctionnel (avant de favoriser le retour au calme). Par exemple, utiliser un tug pour rediriger un potentiel déclenchement ou une activité de flair en balade pour votre chasseur présentent un intérêt.
Il n’est pas nécessaire d’en faire une activité longue et cadrée pour que ça devienne un outil intéressant.

Sources :
Kenth Svartberg, Breed-typical behaviour in dogs—Historical remnants or recent constructs?, Applied Animal Behaviour Science, Volume 96, Issues 3–4, 2006, Pages 293-313, ISSN 0168-1591. doi: 10.1016/j.applanim.2005.06.014.

d'Ingeo S, Iarussi F, De Monte V, Siniscalchi M, Minunno M, Quaranta A. Emotions and Dog Bites: Could Predatory Attacks Be Triggered by Emotional States? Animals (Basel). 2021 Oct 8;11(10):2907. doi: 10.3390/ani11102907.

Webinaire : The Ins & Outs of ‘OUTLETS’, Roz Pooley, The Mutty Professor.

Mon chien court-il partout car il chasse ?.. Ou chasse-t-il car il court partout ?1. Comment faire la différence ?Votre ...
20/06/2025

Mon chien court-il partout car il chasse ?.. Ou chasse-t-il car il court partout ?

1. Comment faire la différence ?

Votre chien⸱ne court probablement pour chasser :
- Si votre chien⸱ne ne montre pas de volonté de courir non-stop dans des environnements sans gibier, odeurs d’animaux.
- Si la marche en laisse ou longe est aisée dans les environnements sans animaux ou sans historique de renforcement en prédation.
- Si sa volonté de courir monte avec le nombre de stimuli croisés durant la balade.

Votre chien⸱ne chasse probablement car passe son temps à courir :
- Si votre chien⸱ne montre une volonté de courir ou tire en longe dès le début de la balade et même dans des environnements sans gibier.
- Si l’activité de prédilection de votre chien•ne est de courir, dans tous les contextes, que c’est aussi sa façon de décharger en cas de trop-plein émotionnel.

2. Un⸱e chien⸱ne qui court beaucoup a plus de chances de chasser

Pourquoi ?

- Plus de distance parcourue : plus de chances de tomber sur des pistes / du gibier, de surprendre la faune et la faire fuir.
- Plus de risques d'être absorbé⸱e par le mouvement, ce qui renforce la course (cercle vicieux).
- Plus loin de l’humain⸱e : on a moins conscience des comportements de prédation quand ils se développent et ils risquent de se renforcer.
- Cohérence niveau excitation : les comportements de prédation impliquent une excitation importante, comme la course. C’est donc une activité de prédilection pour les adeptes de la course.

3. Si votre chien⸱ne court uniquement pour chasser

Si votre chien⸱ne court pour chercher du gibier et que vous n’avez pas remarqué d’autres problématiques de comportement, c’est probablement uniquement un souci de prédation.
Donc, même si l’apaisement global est la base du travail, il sera probablement possible de commencer à travailler d’autres axes en parallèle (coopération, substituts/enrichissement, filets de sécurité).

4. Si votre chien⸱ne chasse car court partout

Si la chasse n’est qu’une conséquence d’un comportement de course, d’une surexcitation, la prédation ne sera pas la première chose à travailler.
La priorité va être de comprendre à quoi est lié ce comportement de course, cette excitation. L’axe de travail “gestion de l’environnement / apaisement global” sera indispensable (et probablement plus long que dans le cas précédent) avant de pouvoir aller plus loin dans le travail de la prédation.
Si votre chien⸱ne est dans ce cas-là, je vous invite à lire les posts sur l'excitation.

Excitation :La nécessité de repenser notre vision de la b̷a̷l̷a̷d̷e̷ sortie- L’importance de ralentir pour comprendreCe ...
12/06/2025

Excitation :
La nécessité de repenser notre vision de la b̷a̷l̷a̷d̷e̷ sortie

- L’importance de ralentir pour comprendre

Ce post aborde le souci des balades quand on a un chien surexcité. Néanmoins il est nécessaire d’approcher la problématique de la surexcitation de façon globale (comme tout souci!)
Je vous redirige vers le post précédent si vous ne l’avez pas vu.

Quand les balades avec notre chien⸱ne sont un enfer car nous n’avons aucune fenêtre de calme, il peut être nécessaire de revoir notre conception de la promenade. Avancer tout droit en suivant un chemin et avoir une distance minimum à parcourir en tête est souvent contreproductif dans ce cas-là.
Voici 6 idées / concepts de sortie qui peuvent aider à mettre en lumière ce qui est facteur d’excitation et à l’inverse ce qui favorise le calme.

1. Les balades en demi-tour

Je vous renvoie au post sur les balades en demi-tour VS en boucle si vous ne l'avez pas vu.

On fait demi-tour pour la seconde partie de la balade au lieu de faire une boucle. Ainsi on repasse par le même chemin qu’à l’aller.
Si le trop-plein de stimuli ou la présence de nombreuses odeurs à renifler est en cause dans l’excitation, le fait de repasser au même endroit pour le retour devrait aider et nous donner des fenêtres de renforcement.

Les + :
- Plus de prédictibilité pour le binôme : adaptée pour les anxieux (bipède et chien).
- Moins de stimuli : parfaite pour les chien⸱nes trop stimulé⸱es par leur environnement.
- Un animal potentiellement plus attentif à son humain·e au retour : moment parfait pour favoriser la connexion, les pauses et l’observation.

Les - :
- Notre chien⸱ne peut partir encore plus loin sur le retour des balader en aller-retour, par manque de stimulation ou frustration.
- Peut être difficile si notre chien⸱ne déteste les demi-tours.
- L’excitation reste intacte sur la 1e partie de la balade.

2. Les balades en étoile

Pour plus de détails, voir le post sur les balades en étoile.

L’idée est de rester autour d’un lieu sécurisant (voiture, maison) pour pouvoir retourner au calme si jamais l’excitation devient trop haute.
Dans l’idéal, on se trouve à la croisée de plusieurs chemins, d’environnements différents et on fait des petits portions de trajets pour identifier ce qui excite et apaise notre chien⸱ne.

Les + :
- Ça peut permettre de mettre en lumière des peurs — si le chien retourne vers le lieu sécurisant dès qu’un déclencheur apparaît — et même de façonner des comportements d’évitement.
- Peut aider à identifier si l’excitation de notre chien⸱ne est liée à un type de paysages, chemins ou stimuli.

Les - :
- Les demi-tours que ça implique peuvent être frustrants ou difficiles pour le chien et il peut être nécessaire de les travailler en amont.
- Si les demi-tours ont été utilisés en punition pour l’apprentissage de la marche en laisse, il y a de grandes chances pour que les balades en étoiles soit aversives et contre-productives.

3. Les balades quadrillages

Quadriller une petite zone ouverte, sans chemin trop dessiné, où des odeurs sont susceptibles d’intéresser notre chien⸱ne sans l’exciter.
Par exemple des odeurs sociales si vous avez un chien chasseur.

Les + :
- Parfait pour éviter l’effet tunnel : le chien qui fonce sur les chemins tout droits et étroits comme focalisé sur la fin du chemin.
- Favorise la prise d’odeurs pour les chiens qui ne posent pas beaucoup la truffe à terre et pensent juste à ‘foncer’ tout droit.

Les - :
- Si notre chien⸱ne est vigilant⸱e et sensible aux changements soudains de l’environnement, ça peut être compliqué de trouver un endroit ‘safe’.
- L’environnement idéal peut être compliqué à trouver si notre animal est à la fois chasseur et réactif.

4. Les sorties de la flemme

Marcher peu de temps, se poser longtemps dans un endroit où notre chien⸱ne peut s’occuper en sécurité (mulotage, grignotage de branches, renifler dans son rayon de longe, se baigner), marcher peu de temps pour retourner à la voiture/maison.

Les + :
- Limite énormément les stimulations : parfait pour nos chien⸱nes surstimulé⸱es ou après une période compliquée / des expériences négatives.
- Moins de stress pour l’humain⸱e et parfaites si on est fatigué.
- Favorise la proximité, connexion, synchronisation.

Les - :
- Un pré-requis indispensable : trouver un environnement où notre chien⸱ne est calme et peut s’occuper sans s’impatienter.

5. Les sorties contemplatives

Sortie avec plein de possibilités de s’arrêter pour observer, renifler, écouter.
La zone doit être ouverte pour plus de contrôle de l’environnement. On s’arrête et on propose une pause si notre chien veut observer les gens/oiseaux de l’autre côté de la plaine. On accompagne l’observation.

Les + :
- Favorise l’observation des déclencheurs / d’animaux de très loin.
- Favorise la synchronisation et donc la connexion.
- Parfaites pour les petites tours de contrôle !

Les - :
- Pré-requis : Il faut déjà avoir identifié les déclencheurs de notre animal.
- Trouver la distance idéale, le chien doit être en zone verte :
→ Trop loin et le chien risque de vouloir foncer pour mieux identifier.
→ Trop proche et il risque de s’exciter, stresser et de charger aussi.
→ Une barrière naturelle peut aider (lac, ruisseau).
- Attention au temps passé en présence (même lointaine) de déclencheurs : mettre fin à la balade dès les premiers signes de surexcitation (ça peut être un signe de stress, anxiété, malaise).

6. Les sorties décompression

C’est une balade guidée par le chien où on va imposer le moins de contraintes à notre chien possible. Ça peut sembler compliqué à trouver si notre chien est surexcité⸱e et veut courir partout. En effet, le but n’est pas de faire le drapeau pendant toute une balade.
Mais contrairement aux idées reçues, une balade de décompression n’est pas forcément en forêt, surtout si on rencontre des soucis de prédation. On en a parlé dans un post précédent.
Si notre chien⸱ne n’est ni calme en ville, ni en péri-urbain ni en forêt ni dans les champs, on peut tester les zones commerciales le dimanche et les zones industrielles en dehors des heures de travail : elles sont souvent moins chargées en stimuli que les zones citées préalablement.

Les + :
- Favorise le lâcher prise du côté humain (absence de déclencheurs ou gibier).
- Favorise les choix, la prise de décisions du côté chien.
- Favorise la synchronisation (voir le reel Stop and Go).

Les - :
- Pré-requis : Trouver le type d’environnement qui ne surexcite pas notre chien⸱ne.
- Compliquées si notre chien⸱ne choisit toujours des itinéraires improbables (se dirige vers les gros axes routiers etc.) et qu’on doit donc intervenir régulièrement.

Au secours, mon chien est surexcité en balade ! 5 conseils pour favoriser le calme1. Vérifier la qualité du sommeilUne g...
27/05/2025

Au secours, mon chien est surexcité en balade ! 5 conseils pour favoriser le calme

1. Vérifier la qualité du sommeil

Une grosse erreur nous pousserait à toujours augmenter les dépenses physiques et les activités mentales d’un⸱e chien⸱ne surexcité⸱e.
Or, si votre animal n’est JAMAIS calme en sortie, ce n’est probablement pas un manque de dépenses.

On ne le dira jamais assez, un⸱e chien⸱ne surexcité⸱e peut manquer de repos et sommeil.
Rappelons que nos chiens devraient passer 13 à 16h par jour à dormir ou se reposer.

- Le sommeil est de qualité si votre chien⸱ne n’est pas réveillé⸱e par le moindre mouvement des personnes du foyer ou bruit léger pendant ses siestes ou la nuit.
- Privilégier les couchages dans un lieu calme, à l’écart des bruits. Votre animal doit avoir la possibilité de s’éloigner de l’agitation de la vie quotidienne.

2. Revoir notre vision de la balade

- Ne pas penser distance ni même durée mais qualité. Par exemple si l’excitation monte durant la balade, privilégier des balades courtes peut être pertinent.
- Prenez le temps, assurez-vous de ne pas favoriser le mouvement de votre chien vers l’avant (voir reel Stop and Go).
- Favoriser les pauses dans des environnements où votre chien⸱ne propose des activités plus calmes que lorsque vous marchez.
Ça peut être : creuser, se baigner, demander du contact physique, scanner son environnement ...

3. Identifier les potentiels déclencheurs

- La présence d’un stimulus favorise-t-elle l’excitation? Odeurs de gibier, odeurs sociales, bruits, gens, véhicules etc.
- L’excitation est-elle liée au type de paysage ? Plaine, forêt, présence ou absence de chemin, effet tunnel des chemins étroits en forêt...

Une collecte de données / un journal de bord peut permettre de faire des liens entre certains événements et le comportement en balade.

4. Capturer et cultiver le calme au quotidien

- Récompenser le calme (avec des friandises peu ‘excitantes’), même en dehors des balades.
- Favoriser les interactions calmes et apaisantes avec votre animal : se reposer côte à côte etc.
- En cas d’activités ou jeu excitants, assurez-vous que votre chien⸱ne soit capable de réguler son excitation rapidement après.

5. Rediriger l’excitation quand le calme n’est pas possible

Trouver des fenêtres de calme et les cultiver est nécessaire. Néanmoins, l’excitation ponctuelle est tout à fait normale. Le calme n’est pas toujours possible et passer d’une excitation de 10/10 à 1/10 avec quelques friandises à terre n’est pas donné à tous les chiens (voir post L'excitation, le mal absolu?)

- Rediriger l’excitation sur soi pour sortir notre animal de la zone problématique avant de faire une pause, ou une activité apaisante.
- Proposer une activité de décharge ‘saine’ quand c’est possible.

-> Faire partie de son monde dans les situations ‘excitantes’ favorisera la communication quand les émotions débordent.

5 questions fréquentes sur le travail de la prédation “Y a -t-il une période propice ou au contraire à éviter pour comme...
21/05/2025

5 questions fréquentes sur le travail de la prédation

“Y a -t-il une période propice ou au contraire à éviter pour commencer le suivi ?”

Chaque saison a son lot de difficultés. En France métropolitaine et pays alentours :
- Printemps : Périodes de reproduction des oiseaux, gallinacés, des bébés aux abords du chemin.
- Eté : jeunes lapins et sangliers ‘inexpérimentés’, reproduction du chevreuil
- Automne : période de reproduction des cerfs, début de la chasse, période plus humide ce qui favorise les odeurs.
- Hiver : période de chasse, froid qui peut jouer sur l’excitation du chien...

Commencer par la période où notre chien⸱ne paraît plus calme peut aider car le volet apaisement global et coopération seront plus faciles à travailler. Mais ça peut impacter notre moral si les progrès semblent s’envoler quand on arrive à une période plus compliquée...
Mon conseil est de commencer quand vous en avez l’envie, quand vous êtes motivé⸱e.

“N’est-ce pas plus pertinent de travailler en présentiel plutôt qu’à distance ?
Le travail à distance, je n’y crois pas.”

L’accompagnement à distance est très adapté à la prédation :

-> On ne peut pas prévoir la présence de gibier, c’est bien la difficulté. Vous serez forcément déçu⸱e si on se donne rdv dans une forêt giboyeuse et qu’on ne croise pas de gibier ou piste fraîche !

-> Votre chien⸱ne aura forcément un comportement différent si un⸱e autre bipède est présent⸱e (le fameux “mais elle est jamais comme ça!”)

-> L’accompagnement à distance vous autonomise beaucoup plus rapidement, que ce soit sur les techniques à mettre en place ou sur l’observation de votre chien⸱ne.

Ça nécessite de filmer des moments de balade, ce qui est facilement réalisable avec un harnais pour smartphone. Ce n’est néanmoins pas adapté à tout le monde, j’en ai bien conscience.

- “Quand puis-je espérer voir des progrès ?”

S’il n’y a pas d’autres difficultés qui peuvent intensifier les comportements de prédation de votre chien⸱ne : anxiété en intérieur ou extérieur, peurs, surexcitation générale, réactivité, douleurs / soucis de santé (liste non exhaustive) ET que vous avez accès à des zones peu giboyeuses, on peut voir des progrès (subtils) rapidement.
Mais encore faut-il voir les progrès ! On manque souvent d’objectivité quant au comportement de notre animal et on doit tellement gérer l’environnement et être vigilant⸱e qu’on ne voit pas toujours les changements de comportement.
C’est mon travail de vous apprendre à voir les progrès de votre chien⸱ne.
D’où l’importance d’avoir des vidéos avant chaque rdv, d’autant plus si vous avez l’impression de stagner😊

- “Est-ce que mon chien pourra être un jour libre partout et en tout temps ?”

Probablement pas et dans tous les cas, penser “objectif : liberté” (voir le post à ce sujet) est généralement un frein aux progrès.

L’accent est mis sur l’apaisement globale, la connexion et le renforcement des comportements de prédation inoffensifs, ce qui nous donne une fenêtre plus grande entre l’apparition du gibier dans l’environnement et la réaction de notre animal.
Plus de temps pour rappeler, rattacher, bref agir.
Mais s’attendre à une autonomie totale de notre chien⸱ne face au gibier est illusoire.

- “Combien de temps prendra le suivi ? Est-ce que mon chien est un ‘cas’ désespéré ?”

C’est la question qui revient souvent au 1er rdv, et c’est quasiment impossible pour moi de savoir si le travail va être long et compliqué ou non. J’ai souvent une petite idée en tête que je garde pour moi et je me trompe assez régulièrement😄

Une séquence de prédation complète ou quasi complète ne veut pas dire que le travail sera forcément plus difficile. À l’inverse, un⸱e chien⸱ne calme et qui ne part qu’à vue ne sera pas forcément un “cas” simple car il y aura peu de signaux préalables.
Parfois les autres problématiques sont mises en lumière avec le travail de l’apaisement global mais étaient totalement invisibilisées par l’excitation constante en balade (voir le post sur l'excitation).

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