15/10/2025
🧠 Les maladies mentales du chien 🧠
🧬 entre hérédité, sélection et responsabilité humaine 🧬
Il est encore courant d’entendre la phrase : « Il n’y a pas de mauvais chiens, seulement de mauvais maîtres ».
Si l’intention derrière ces mots est de défendre l’animal, la réalité scientifique est bien plus complexe. Oui, le comportement d’un chien dépend de l’éducation, du milieu et des interactions humaines, mais il dépend aussi de son patrimoine génétique et de sa neurobiologie.
🔬 Des bases neurobiologiques bien réelles 🔬
Le cerveau du chien, comme celui de l’humain, fonctionne grâce à un équilibre délicat entre neurotransmetteurs : dopamine, sérotonine, noradrénaline, GABA, glutamate…
Une altération de ces systèmes chimiques peut engendrer des troubles du comportement : anxiété chronique, impulsivité, agressivité, stéréotypies, phobies, hypervigilance, dépression, épilepsie ou comportements obsessionnels.
Des études menées notamment par Overall (2013), Tiira et Lohi (2016) et van der Waaij et al. (2008) ont montré que certains troubles comportementaux ont une forte composante héréditaire.
Chez certaines lignées, des mutations génétiques ou une dérégulation hormonale peuvent favoriser des réponses émotionnelles excessives ou inadaptées.
🧬 L’hérédité comportementale et la responsabilité des éleveurs 🧬
Il existe des lignées à problèmes, tout comme il existe des lignées stables, bien équilibrées, où le tempérament a été scrupuleusement sélectionné.
Reproduire un chien présentant des signes d’instabilité émotionnelle, de peurs excessives, d’hyperactivité ou d’agressivité est moralement et professionnellement condamnable.
Le comportement, comme la morphologie, se transmet.
Ignorer cet héritage revient à perpétuer des souffrances :
– des chiots instables, difficilement socialisables,
– des propriétaires dépassés,
– et au bout du compte, des euthanasies évitables.
La sélection éthique consiste à valoriser des individus équilibrés, curieux, stables face à la nouveauté et bien socialisés dès les premières semaines.
⚠️ Des races génétiquement prédisposées ⚠️
Certains groupes de chiens ont été volontairement sélectionnés pour leur réactivité :
les bergers, les terriers, les molosses, les chiens de défense ou de chasse.
Cette réactivité n’est pas « mauvaise » en soi — elle répondait à une fonction précise : vigilance, protection, capture, endurance ou courage.
Mais dans un contexte domestique moderne, ces caractéristiques peuvent devenir des risques si elles ne sont pas comprises, encadrées et travaillées.
Un chien doté d’une mâchoire puissante, d’un seuil de réaction bas et d’une impulsivité mal gérée peut être dangereux, sans pour autant être “méchant”.
Il ne s’agit donc pas de stigmatiser une race, mais de rappeler que certaines nécessitent une sélection et une éducation bien plus rigoureuses que d’autres.
🧩 Science, sélection et accompagnement 🧩
La prévention passe par :
des éleveurs compétents, connaissant l’histoire comportementale de leurs reproducteurs,
des tests comportementaux fiables,
une socialisation précoce et progressive,
et une collaboration étroite avec des vétérinaires comportementalistes et éducateurs spécialisés.
Les travaux récents sur le séquençage génétique du comportement (par ex. Dodman et al., 2019, Nature Communications) ouvrent la voie à une meilleure compréhension des bases biologiques des troubles mentaux chez le chien.
💛 La bienveillance comme fil conducteur
Reconnaître qu’un chien peut souffrir de troubles mentaux, ce n’est pas l’accuser — c’est le comprendre ❤️🙏🏻
C’est lui offrir des conditions de vie adaptées, un accompagnement juste, et refuser de perpétuer la souffrance par ignorance ou profit.
La bienveillance doit toujours guider nos décisions : envers les animaux, mais aussi envers les humains qui cherchent à bien faire.
Comprendre, c’est protéger.
Prenons en considération la sélection dans l'élevage, les adoptions dans les refuges, les chiens qui ont vécu en chenil ... ils ont tous une personnalité, un vécu et des traits héréditaires neurologiques qui peuvent se dessiner entre dépression chronique, bipolarité, anxiété généralisée, stress post traumatique, AVC etc etc
❤️ Prenons soin d'eux sur un sujet tabous et trop souvent mis de côté ❤️
📚 Sources et références :
Overall, K. L. (2013). Manual of Clinical Behavioral Medicine for Dogs and Cats. Elsevier.
Tiira, K., & Lohi, H. (2016). "Early life experiences and exercise associate with canine anxieties." PLoS ONE, 11(11): e0141907.
van der Waaij, E. H., Wilsson, E., & Strandberg, E. (2008). "Genetic analysis of results of a Swedish behavior test on German Shepherd Dogs and Labrador Retrievers." Journal of Animal Science, 86(11): 2853–2861.
Dodman, N. H., et al. (2019). "Genomic risk for severe canine compulsive disorder in the dog." Nature Communications, 10, 5271.
Horwitz, D. F., & Mills, D. S. (2020). BSAVA Manual of Canine and Feline Behavioural Medicine. 3rd edition.
Choix du sujet : Dans ma Bull
Lecture et interprétation des études : Dans ma Bull
Texte : Dans ma Bull