art-chignaned

art-chignaned C'est une petite flaque crée au départ pour la Grenouille, un peu en sommeil aujourd'hui mais le

La page de la grenouille qui sommeille et que veille à entretenir le dit Serge Mathurin THEBAULT en attendant son réveil

20 juillet 2025Vagues baroques s’échouent et se renouvellent, à l’intérieur du cirque, même, de ma cafetière encrassée. ...
20/07/2025

20 juillet 2025

Vagues baroques s’échouent et se renouvellent, à l’intérieur du cirque, même, de ma cafetière encrassée.

Pour ce, j’ai ouvert la gu**le de mon ordinateur. Je lui ai enfourné un compact-fisc. Une couleur verte clignote sur le museau du monstre. Les baffes émettent des sons. La musique sacrée retentit, cérémoniale, au milieu de la pièce du couvent.

C’est un pot, pas pourri du tout. Des musiciens doués interprètent des œuvres de Lully, Rameau, Vivaldi et autres chambellans de la note précise. C’est profond et aérien. Je décolle, illico. Je chuchote, bravache, à l’oreille du parfait (enfin, je me fais croire, méthode Coué), mes fredaines dominicales..

Je décris, ambiance, au moment où je commence mes arpèges rituelles. Aujourd’hui, l’inspiration exige des conditions pour mener mes rigodons. Pas de problèmes, je suis, toute ouïe, à ses aspirations.

Pour être son soupirant, jamais tout-à fait éconduit, je connais ses goûts. J’évoque la mienne, d’inspiration. L’instable raffole de musique. Sa préférée se nomme classique. Je lui fournis son miel. La guêpe réintègre le fortin de mes cellules grises, aiguillonne le fertile imaginaire. En avant, il n’y a plus qu’à suivre l’insecte aux traces d’or sur l’abdomen.

« Je vous traîne en langueur jusqu’à l’ép*scopat des senteurs ». La phrase vient de naître, nonchalante, insolite. au faîte des mots qui secouent mon cerveau. Elle ne veut rien dire. La lexie n’a ni contexte, ni explication. L’immatérielle ne turlupine pas dans la morale. Elle vient, l’air de rien, apporter sa contribution à la rédaction du liminaire.

A mon instar, la sereine n’impose rien, se veut, sœur du silence, sur la courbe des lignes. L’innomée ne cherche aucune reconnaissance. Elle propose le partage sans rien attendre en retour. Elle évoque le Sacré, si cher, à Guillevic et autres propagateurs de l’essence indicible du monde.

Je vous l’offre, munificent, .cadeau. C’est ma participation modeste à la recherche de l’harmonie

Qu’ai-je fait de la semaine sinon contempler, sentir, immiscer ma carcasse disgracieuse au milieu du troupeau ? Rien, bien entendu, comme celles déjà vécues, je m’échine à capter sensations et vibrations qui rendent compte d’un sens éventuel du vivre. Je m’applique à progresser.

J’existe, différent. Je ne mêle pas des soubresauts idiots et cruels des actualités médiatiques. Je me limite à la compassion pour les victimes. Je n’adopte aucune cause pour fuir l’intolérance. Je transcris, comme je peux, la musique qui s’échappe du clos étrange de mon cortex cérébral.

Et puis, comme chaque dimanche, habitude, je vous envoie, presque zen, poèmes et proses ramassés tout au long de chemins parcourus durant mes balades hebdomadaires, où je déambule, le cou idiot, tête-bêche avec les parfums assurant la présence du haut qui me dépasse. L’infini parcourt mes os..

************************************.

MARIVAUDAGE

Deux roses joignent leurs pétales dans le clos d’un pot suspendu au balcon. Deux impudiques, donc, se bécotent, sans le souci, d’être vues.

C’est une toile sensuelle qui emplit le ciel, une grâce presque surnaturelle, une coquine perfection égarée que nul ne pourrait voir à moins qu’il ait, greffé, dans l’œil, la perception de l’insolite, le manège du beau, dans toutes ses trouvailles.

***l

UNE SOUPE D’ÉTOILES

Je sue l’eau des mots. Sur leur verrière, dansent une myriade d’émotions dont je ne suis ni maître, ni esclave, simplement, le neutre observateur. A l’oreille s’éveille un bruit sensuel de sensations nouvelles.

Je rédige sans souci du rendu. Je ne suis plus d’ici. Je déboule de nulle part. Je cherche encore l’ailleurs. Le mien ne se confond pas à celui du triste marchand, Le vendeur, à l’esprit étroit, ne propose que le paraître des plaisirs immédiats.. Je hais l’hypocrite et le faux..

Je vogue dans l’abstrait. Je cherche le profond. Et qu’importe que je prenne le risque de m’enfoncer dans le mouvant du lyrique, je m’approche d’un vrai que je peux presque toucher. J’entends boire, la lune, sa soupe d’étoiles.

***

CULOT

Je professe ce culot de me satisfaire de mon sort.

***

PRÉSENCE DE LA PLUIE

Là-dessus, vient s’écouler, la pluie, inexpugnable complice de la mélancolie. Je décharne la fenêtre. Je rends abstraites toutes les lignes. J’accomplis sur la face de la paroi, en gestes syncopés, l’envol d’une âme, la mienne.

***

SIMPLICITÉ

Que je suis confus
avec ma graine de questions !

Vivre l’instant

Toute la forêt
ne s’embarrasse pas
de vaines explications

Tout autour de nous
indique la simplicité

Il n’y a qu’à
baisser la garde
pour la capter.

****

FLATTEUR

Je flatte le sommeil
et s’ouvre l’huis des anges

***

TRENTE NUITS

Trente nuits
où joie foudroie

Je l’ai lu dans un roman
entre la gare
et le restaurant
encerclé de peupliers

Toute promesse vient
de ce que nous lisons

Un mot remémore un instant
Un autre à la façon
d’être placé dans une phrase
révèle le celé d’une âme

Serge Mathurin THÉBAULT

13 juillet 2025                                                                                                         ...
13/07/2025

13 juillet 2025
C’est du lancé d’oiseau, pareil, ma tête, lorsque, soudainement, lui prend la fête de conjuguer odeurs âcres, senteurs fines et autres préciosités subtiles de l’olfactif, quand celui-ci, a remis ses habits d’apparat.

Elle crée, la diablesse, pour elle, seule, un parfum, que nul être humain ne pourrait géolocaliser et par conséquent, le commercialiser jusqu’à le rendre inopérant, enveloppé par le froc virtuel du médiocre.

J’aime bien quand la garce agit ainsi. J’applaudis quatre mains ! Je folâtre avec les anges ! Depuis qu’un caillou (AVC en jargon médical) fit obstacle au sang affluant vers son cerveau, la drôlesse me semble encore plus rebelle, plus ingénieuse, à me faire respirer goulûment, encore, ce peu de temps qu’est une vie.

Vrai, je fis effort pour qu’elle se comporte ainsi. Je ne lésinais pas dans les moyens.
Je flûtais du non pour échapper aux positions serviles. Je lutinais les mots à la caresse de mes doigts, refusant tout paraître, toute autorité, susceptibles de m’éloigner du verbe premier, aimer.

Je surinais mon orgueil dans un estaminet louche. J’étranglais tout soupçon de vanité en évitant scrupuleusement les assemblées institutionnelles littéraires ou autres. Je fis contraire du conseillé. Je traçais mon sillon hors des conventions. Je fuyais la sécurité tarte du grég*ire. J’optais pour la solitude soleilleuse. J’y suis, encore. Le grizzli ne sortira plus de cette tanière.

Ça n’a pas gigoté dans la joie, tous les jours. Je confesse. C’eut été trop chouette.
Je ne rumine pas les épreuves endurées. Je ne peste pas contre les vacheries que me firent subir les zélateurs de la compétition et les pantins obnubilés par la reconnaissance et la gloire.

Pff, je suis lavé de tous ces absurdes comportements, inhérents au mesquin de l’humain. Je flotte azote au-dessus du marigot. J’ai le sou pour vivre et cela suffit.
Je suis l’éveillé au divin.

Aujourd’hui, je vous entretiens de ma caboche f***e, humeur de l’instant. Je souligne que c’est bien grâce à son don bizarre que je vous crée dimanche. Le rite organise le calendrier de sa semaine. Elle note tout ce qui pourrait l’alimenter et envoie les ondes nécessaires à sa rédaction.

Bon foin de parler de cuisine, d’essayer d’expliquer ce qui ne peut l’être c’est le moment de vous présenter les derniers nés de ses verts pâturages. Je cause toujours de ma cafetière. La grossière a perdu le nord mais navigue toujours vers l’inconnu qui la dévore. Clin d’œil à Xavier Grall, en passant..

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PHALÈNE

Sur ses beaux nichons blancs, se posent deux papillons, gracieux, aux ailes multicolores, phosphorescentes.. L’ai-je bien vu ou est-ce encore une création de mon imagination ? La bouillonnante est toujours en ébullition. Je m’en fous. Je présente le tableau. Je tente l’esthète.

Au-dessus du mamelon gauche, un grain de beauté occupe l’espace qui attire le regard. A cet endroit, F possédait la même mouche. Mais, deux veines bleues qui, rigoles, circulent sur la peau satin, indique que ce n’est pas le sien, le téton coquin..

Alors qui ? Je fouille mon tiroir à neurones.. Y aurait bien C. une comédienne qui me fit sienne, un soir de poème. Je ne me souviens pas qu’elle ait eu cette particularité du point noir sur le sein. D’ailleurs, elles étaient plus nombreuses, les lignes courant le long de sa poitrine généreuse...
Non, la scène vient bien de mon imaginaire. Elle mélange deux fruits qui furent à la portée de ma bouche pour n’en faire qu’un. J’éclaire phalène, les buissons du sensuel.

***

NU DU MANS

Toute engourdie, en sa précieuse posture, la modèle cherche du coin de l’œil un angle où poser son regard, où le nu de son corps échappera à la tension du muscle prisonnier de la position immobile.

Vu, un soir au Mans, atelier odeur poussières, un étudiant beaux arts, sans talent, tentait vainement d’extraire d’une chair, la quintessence d’une âme.

Francès m’y fit venir, craignant la concup*scence de l’artiste débutant, fils bourgeois, argenté. Elle gagnait aussi, sa vie, ainsi, ma vertigineuse partenaire. Qu’est devenue, ma paumée, complice en poésie ?.

***

LASSITUDE

Ah je ne suis plus là. L’ai-je été un jour ? Je sue et la transpiration inonde ma nef ossue. Je crache quelques mots sans comprendre le sens, ni leur inculquer une quelconque idée où ils pourraient à la manière des ogres médiatiques, arraché le micro, pour faire croire qu’ils emplissent le vide qu’ils créent. Je suis la lassitude du monde.

***

AMBIANCE FEUTRÉE

Finaud soleil
incite sommeil

Bébé poussette braille
Maman café bâille

Client parle créole
pour épater
son interlocuteur

Une quiétude
pas franche
épanche
sa hanche
jusqu’au dernier
recoin du lieu

Où ont-ils enterré le panache ?

***

NATURE MORTE

En bois est le soutien
De fer son pied gracieux

Bleue est la couleur
du badge de l’objet

Une clef à côté
d’une tasse de café
pose sur une table
de bistrot

De rien il me plaît
à la façon d’un peintre
d’en extraire un poème

***

BELLE FIN

Dans le sommeil, il est entré dans la mort.

Serge Mathurin THÉBAULT

6 juillet 2025Je me calfeutre, un peu, pas trop.  Sur conseil d’un qui s’y connaît, pour éviter les effets  « grandes ch...
06/07/2025

6 juillet 2025

Je me calfeutre, un peu, pas trop. Sur conseil d’un qui s’y connaît, pour éviter les effets « grandes chaleurs ». je ferme les volets de la fenêtre qui me fait face. Je plonge dans l’ombre mon coin bureau où j’effectue mes gammes pour notre rendez-vous dominical.

Lui, le conseilleur, précautionneux, s’enfonce dans le sombre. Moi, non, je ne veux pas. Il me faut une pointe de soleil pour nourrir ma caboche rebelle.

Aussi, je ne ferme que deux battants. Les autres restent ouverts. Les rais du locataire céleste, entrent, sans gêne, dans la plus grande partie de ma pièce de vie.
L’effet « fraîcheur » s’avère, donc, limité, pour tout dire, nul..

Malgré que je m’hydrate régulièrement, je sue. Je mijote dans mon jus. Ma chemise colle à ma peau.

J’écris, mollasson. J’ai perdu la clef de ma malle à trouvailles. Je couine pour faire sauter le mot au milieu de la phrase. J’ai mis au moins une heure, là où d’habitude, il me faut dix minutes, pour rédiger les quelques lignes précédentes.

Le liminaire en souffrira. L’introduction sera courte. Rassurez-vous. J’archive, depuis toujours, poèmes et proses, aptes de me ramener à des émotions anciennes. J’ai donc, matière, pour respecter le rite. D’ailleurs, j’y étais, hier soir, pleine nuit, à les remanier afin qu’ils traduisent, les effets ressentis.

J’envoie ma corbeille.

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LA FORME EXQUISE

Il ne restera de cette bulle de mots qu’une impression sur laquelle, seule, repose mon existence, sans importance. Je la conte pour repêcher des émotions, des sensations vécues, en deçà de leur quintessence. Je l’affine de l’infime de ses couleurs, pour donner à un éventuel lecteur, l’audace d’en faire autant avec la sienne.

Je ne fais aucun effort pour aller jusqu’à lui, me tiens à distance respectable de ceux qui, soucieux de paraître, de convaincre, giflent le sens vital de toute écriture, témoigner - anonyme - d’une beauté dépassant le cadre de leur époque.

Je n’éprouve de sympathie que pour ceux, qui ont tout envoyé paître, pour téter un p*s du vrai au milieu de la farce moderne. J’aspire, depuis toujours, à me fondre en entier dans l’inutile contemplation, la forme exquise d’aimer.

***

CONFESSION POÉTIQUE

Inondé d’une flaque de ciel
le balcon où l’agapanthe
tête penchée tente
un vain saut de l’ange

Celui qui visite les tréteaux d’or
le soleil lui sert de guide

Attester que torcher
ses mots au dessus de l’évier
des certitudes et des idées
c’est laisser s’écouler
sans la troubler
la source des fontaines bleues

Et je compte le détail
avec l’ongle du doigt fin
et l’iris affiné de l’œil
en éveil

Et j’inspecte le tout
par le trou de ma serrure

J’invite ma peau
à quitter mes os

***

AVEU

Par la ville va le bruit
et sur le muret moussu
sautille un merle gris

Le ciel est bleu tout nu

Ce que je sens je l’écris
et je suis toujours surpris
de ce que suggère le rendu

***

LA GLOIRE

Dis moi la gloire
C’est quoi pour toi ?

Moudre du rien
dans la main du néant

***

JE ME RÊVE, INTENSE

En quelques soirs, lever sans réfléchir, en tête obtuse, une carg*ison d’immensité, incroyable, dans le fait qu’elle se détache de tout ce qui est mesquinement raccroché à une esquisse de règle relayée par la vanité.

J’y arrive, pas souvent mais j’y parviens, parfois. Dès lors, je jappe avec deux pieds morts et mon bras tordu., Je lance un cri aigu dans l’air que celui-ci avale. J’’accorde à mes oreilles la perception divine. Je me rêve, intense.

***

LE PARAPLUIE JAUNE

Couleurs enfants, matinales, une ondée bruisse sur le carrelage du courtil. Les têtes gamines se réfugient sous le préau. Sur l’école de musique, juin joue un « la » mouillé, une note brouillonne sous laquelle l’ardoise sert, caisse de résonance.

Elle tombe drue, la pluie, maintenant. Une cloche sonne une messe d’enterrement. En trombes, l’averse couvre les bruits de la rue (sauf celle du bourdon qu’émet le clocher). Un badaud trempé évite les flaques d’eau. Un parapluie jaune fait son apparition à l’angle de la rue.

C’est image prônant l’insolite, kidnappée, un instant par la mémoire vive, une sorte de flash où tout y est dedans, le passé, le présent, le futur et surtout le provisoire.

***

UNE LUNE ROUGE

Pas formidable, le moral, depuis deux, trois jours, je me confronte à l’inanité de mes écrits. Il ne changeront pas le monde, ni mon rapport avec lui. D’ailleurs, je ne leur assigne pas cet objectif. J’écris car.. Pff…. Je n’en sais rien, réflexion inutile que celle-là.

Se meut dans le brouillard de ma mémoire, un scène. Une lune rouge flambe au dessus d’un réverbère. Une b***e jaune roule sur le trottoir. Je ne distingue pas le visage des antagonistes. Un couple s’évertue à mimer l’amour. C’était quand, où, je ne saurais vous le dire. L’image me ramène à la nécessité d’écrire.

Serge Mathurin THÉBAULT

29 juin 2025Le vert feuillage de l’arbre, l’albizzia, massicote le soleil. Résultat, des poussières de grains d’or, taqu...
29/06/2025

29 juin 2025

Le vert feuillage de l’arbre, l’albizzia, massicote le soleil. Résultat, des poussières de grains d’or, taquinent mes mirettes. Mes yeux clignent. Ma tête s’affaisse, un peu, pour éviter l’effet des reflets. Peine perdue, l’astre artiste, facétieux, impose sa régalade lumineuse.

Je ne suis pas contre. Pour tout dire, malgré le léger désagrément dû au plissement des paupières, j’apprécie ce jeu et m’y prête, au couvent, moine râlant, content. Le rebelle offre, munificent, une autre variation subtile de l’éblouissement. L’imaginaire n’a plus qu’à accompagner.

Faut voir la scène, la cocasse. Il y a de quoi marrer un public populaire, de la façon que j’ai à mordiller ma lèvre pour mieux capter cette présence singulière, de me distendre le cou jusqu’au torticolis, pour admirer la manœuvre du coquin. Je me tortille sur mon fauteuil, contorsionniste. J’affûte mes dons innés à jouer, l’idiot. Je louche, bouché bée, béat, vers cette zone où l’invisible joue son spectacle, pour moi, seul. C’est l’atmosphère idéale, le bon moment, malgré le dérangement solaire, pour rédiger liminaire.

Dans la rue, j’avais, à peine, fait quelques mètres, qu’elle revenait à son souci. « T’es fou », répétait-elle comme si la futée ignorait mon adhésion, sans réticences, à cette engeance. Je ne l’écoutais pas. L’oreille sourde, je suivais mon idée. Un charme de houblon, logé dans mon caboulot, guidait mes pas.

Le ciel, là haut, cul posé sur les balcons, hélait son buveur. Je suçotais bonbons, les effets d’une euphorie gamine. Je stoppe ma course, un moment. « Tu l’aimes ? » J’interroge, mi-sérieux, mi-moqueur, la linotte abonnée aux foucades des sentiments amoureux, culs-culs. La péronnelle acquiesce. J’y vois du rouge sur ses joues blanches.

Elle l’a vue qu’à peine, jamais parlé. L’énamourée est, pourtant, f***e de lui. Alors, je joue l’intermédiaire. Derechef, je l’entraîne. Automate, elle suit. Nous allons direct au logement de l’objet de son désir. Celui-ci professe un faible pour mes fredaines. Comédien, le copain se verrait bien les interpréter sur un plateau.

Je fis, entremetteur. J’eus ce défaut de vouloir créer ce qui convient le moins à mes aspirations, le couple. Celui qui abhorre les chaînes aime en entraver les autres (rires).

Soit-dit, passant, je ne fus pas, à ce métier, particulièrement, doué. Plutôt organisateur de coucheries que de relations durables, j’accuse la note proche du zéro à l’exercice délicat.

Je l’ai conduite chez lui, deuxième étage d’une maison austère et je les ai laissés, tout coton d’émotions. (enfin, je crois) à leur affaire. Je suis redescendu en sifflotant un air g*i, plus libre que merle sur la branche d’un chêne vert.…

Je conte la puérile anecdote car j’ai revu, hier, le minois de la fille défiler sur la pellicule des souvenirs. Je l’ai fréquentée, années quatre vingt dix. La mignonne mancelle, cheveux bruns, légers, bouclés, visage poupin, seins citrons, mignons, étudiait, aux Beaux Arts, l’art des artifices.

Le temps tape sur les tempes. Revient, toujours, l’inexorable et lancinante question « que sont-ils devenus ? ». Il y a en a des centaines de faces qui pourraient lever la même interrogation.

Ma divagation bohémienne s’écorne, puzzle, aux mille pièces éparpillées. Leurs fragments viennent de toutes les cases sociales, se mêlent et se mélangent. Archanges libérés, les multiples raillent l’assis et le reptile, s’accrochent au beau et ses magnificences. Leurs diversités furent la matière de mes écrits. Ils entretiennent, grâce à la vivacité de la mémoire, notre échange dominical.

Je peux targuer, tranquille, l’avoir vécue pleinement l’existence, de l’avoir dévorée, goulûment, à la sauce, liberté. J’en tire fierté d’avoir, moi, malgré sollicitations, envoyer un coup de pied dans le cul de la possession et du pouvoir, d’être resté, au plus prêt, du vrai qui m’envoûte. Ceci dit, je vous laisse prendre connaissance des derniers nés de l’opération. Je cause prose et poèmes, bien sûr.

**********************************

J’OPÈRE, POÈTE

Oui, j’imagine que ce n’est pas, simplement, un souvenir d’enfance, le dru sentiment de plénitude. Je le côtoie, parfois, quand il me semble que mes doigts suivent la cadence de la musique qui les ensorcelle. J’échappe, minutes précieuses, aux accords du corps avec le médiocre. Je suis, tout de suite, touché. Le profond fore, en mes entrailles, les traces d’une extatique grâce. J’envoie c***r, mon époque. Je brutalise tous les poncifs, en les expulsant de mon écrit. J’ôte toute forme d’intellectualisme dans les phrases. J’opte pour la simplicité, la mienne, nue, même en son obscur. J’opère, poète, ailleurs. Je couche, avec la nuit, pour créer des aurores.

***

QUANT A MOI

Quant à moi, je préfère assumer le non que proférer un oui servile. Quant à moi, je réfute l’obligation grég*ire, la sociabilité hypocrite, la règle des marchands, où le profit passe avant la célébration du beau et du panache. Quant à moi, éprouvé depuis naissance par la vibration du sensible, je m’abstiens de toute idée sur laquelle ne repose que le médiocre de l’humain. J’expose sur les rayons d’un soleil invisible, toute ma peau, pour y découvrir le fragment d’un sens dans l’absurde d’une vi

***

CONVERSATION MUETTE

Le port mugit métallique. Voici la mouette des discordes, tout se pare du symbole pour celui qui sent avec les yeux. Sous l’avalanche des gravats de bois, une coque de voilier, à demi-renversée, chuchote avec la mer, une conversation muette.

***

SAINT-CADO

Naviguent fond de l’air
grains gris
de nuages marins

Un graffiti bleu
malin s’immisce
au milieu des baudruches
Le pont servant de digue
langue savante d’un démon
avance résolu
vers le clocher du bourg

Face au quai
un îlot riquiqui
sur lequel
poupée pose
une maison grise
toit roux
volets porte
bleus clairs

La mer miaule
un bruit de vagues

Est ce bien le chat
qui se joua du Diable ?

***

ÉROS

Une main suit un corps
le long des lignes signes
que celui-ci dessine
sans pour autant les préciser

Serge Mathurin THÉBAULT

22 juin 2025Tout ça, c’est comme une prison, même si les barreaux teintent dorés. Nous vivons au centième, que dis-je,  ...
22/06/2025

22 juin 2025

Tout ça, c’est comme une prison, même si les barreaux teintent dorés. Nous vivons au centième, que dis-je, au millionième de nos aspirations profondes. On se morfond. On est con. L’existence n’est qu’un pneumatique, qui rétrécie, tous les jours.

Le cœur halète, le muscle se coince ? On perçoit la fin. On geint. On se plaint. On en fait des tonnes pour l’aiguiser, l’œil du voisin. On est crash. On est lourd, boudiné de tabous. On est humain.

On feule amour, niaisement, mouches attirées par l’artifice des néons. Faute de fréquenter l’essentiel, de le priser dans la cage intime de nos poumons, nous ne savons même pas ce que c’est, l’amour. Nous en parlons, pourtant, tous le temps. Nous le ridiculisons à l’aune de la sexualité imbécile. Nous l’abêtissons à la fréquentation de nos actes minables.

Il n’est pas guilleret, le tableau, croqué seconde, au frais couvent entouré d’une chaleur écrasante. Ma tête cinglée crache, noyau, sa lucidité matinale. Je n’emb***e pas le paquet dans la soie. Je ne me contorsionne pas dans un embrouillamini de formules. J’écris ce qui file, truie, dans les cavernes de mon cerveau. J’y trouve ma respiration, le petit coup de fouet nécessaire, pour rédiger liminaire.

J’ajoute : « Je suis un ours sociable ». J’allume le lampion à sourires de ma voisine de bus. J’ignore le motif qui nous fit discuter ensemble. La quinquagénaire affiche la bouille des bienveillants. En quelques paroles, je connais l’essentiel de son parcours. Elle vient de la région parisienne. Elle a suivi, ici, son époux, ayant atteint l’âge de le retraite. La rayonnante se plaît en ce cocon urbain si près de la mer. Elle me cause, maternellement, de la chair de sa chair, un fils. L’aimé est resté travailler à Versailles. Il vivrait ici : la béatitude serait à l’ordre de chaque jour.

C’est ainsi,que je crée rencontre, gandin déglingué, Pierrot sans colombine, presque à mon insu. J’enfourne dans ma cornemuse, des sons nouveaux. J’accumule dans mon sac à malice, expressions d’âmes, rictus enfantins.

Demain, ces trésors pourraient y mettre de la joie en mon domaine. J’appareillerai à nouveau vers des horizons lointains que n’’affadissent pas la réclame mensongère des vendeurs de rêves en toc ou en stuc.

Pour l’instant, je remue ma cuillère dans mon pot de confitures. Je la tourne, pépère, ma baguette magique. Je suis avec vous, sans y être. Je sirote du ciel bleu à travers la fenêtre. Une chrétienne cloche sonne. Je lorgne, dehors, le balancement imperceptible des feuilles de l’albizzia. Je contemple. Je ne connais pas meilleur remède contre la lourdeur actuelle. J’aime, comme écrivait Mahmoud Darwich, d’avant l’amour.

Alors, comprenez, que j’y mette le mot fin à l’introduction du jour. Je bulle vapeur au- dessus de mon corps. Je n’ai plus la couenne à discourir.

J’envoie, toutefois, avant de fermer le classeur, les graines glanées, ramassées, durant la semaine..

************************

LE BA**ER FOU

Ayant réduit mes relations sociales au strict minimum, je peux, dorénavant, échappant au mirage de la reconnaissance, aller plus loin, plus au fond du compartiment dans lequel je me suis apaisé pour continuer mon voyage, très loin des clichés sur le sujet.

J’imagine un système où exister ne se corromprait pas à l’addiction de la possession J’autorise, ma case malade, à croire que le vrai foudroie le faux, que la sexualité, y serait accomplie, associée à cette révolution et ne gouvernerait pas les comportements.

En sommeil, rêves tendus, dans la lumière évidente d’un jour somnambule, j’offre le ba**er fou, celui qui finit et commence quand tout absurde rend compte de l’épanchement du sensible dans le réel.

Tu n’as jamais tort de faire allusion à ce que tu ne comprends pas.

***

LIBELLULE

Aujourd’hui comme hier j’ai besoin de voir, le parfait dans l’informe, l’apaisé dans le torturé, d’autant plus que mes fibres furent marqués, au fer rouge, par la présence de la garce camarde, sous les poils de mon mollet.

Aujourd’hui plus qu’hier, j’ai besoin, de faire siffler le verbe dans les roseaux du pipeau céleste, d’enrichir mon sensible, d’espaces nouveaux, d exaucer, en toute impunité, dans le désordre anonyme, le rêve résolu, le rêve le plus fou, le plus audacieux : être la libellule qui devient herbe et tige.

***

MÉDIOCRE

Tout est médiocre
effroyablement médiocre
lorsque aucune générosité
n’assiste un cœur à battre

***

SURNATUREL

Quand vous verrez
le soleil faire pencher
la couette du plancher

Que vous verrez pleurer
les seins oranges des vergers

Pensez à l’impossibilité
de rendre compte
du surnaturel

****

LIGNE DE CONDUITE

Y jouer défunt couché
au milieu de l’agitation

Dire oui à toute opinion
pour éviter conflit et ainsi
renforcer son non
au faux des idées.

***

JOUR DE GLOIRE

Et toi
ce sera là ton jour de gloire
d’être oublié tâche sombre
pas visible pas discernable
dans la splendeur d’un Mandala

***

ACTER

Pour simplement acter
le bruit de la vague
tendre l’oreille
vers le sens du vent.

***

« J’ai embrassé l’aube d’été ». Je lis, Rimbaud, aujourd’hui

Serge Mathurin THÉBAULT

15 juin 2025Ce ne fut pas uniquement par besoin impétueux d’argent, que je fis  ma balade dans les affres de l’enfer, je...
15/06/2025

15 juin 2025

Ce ne fut pas uniquement par besoin impétueux d’argent, que je fis ma balade dans les affres de l’enfer, je précise, le mercantile. Je voulais y donner un peu de mon énergie à la machine coincée, prouver que j’y étais un peu, de mon temps, moi aussi.

Profitant de la bienveillance des aînés (sur leurs conseils, je crois), aidé par eux, animé d’un don certain pour rassembler, j’allumais mèche à revues et groupes littéraires. J’aurais dû m’abstenir. L’action tue la contemplation.

Pas doué, le lascar, nul même, pas vicieux pour un sou, crédule presque, nourri à l’hélium enthousiasme, imperméable aux honneurs, l’utop*ste ne fourbissait pas l’arme principale, le goût du pouvoir. Inapte, à naviguer entre les eaux bassesses et calculs, le pinson ! Il n’était pas formaté pour être chef de quoi ce soit. Je me suis grugé en le croyant. J’en suis revenu un peu, échaudé, de ces entreprises là.

Y a pas à mettre en doute, à discuter, j’y suis descendu tout au fond, du gouffre, pour constater le tordu des vices, apprécier le perfide dans toutes les variations de ses nuances. J’ai raclé les dents des grottes, moi. Je peux parader sur ma connaissance de la veulerie et de la trahison. J’en ai bavé des quolibets et des injures, ramassé baffes plus que feuilles d’automne.

Ce fut, finalement, expérience pour nourrir mon doute sur la capacité des hommes à honorer message biblique et d’y trouver, malgré tout, parmi certains d’entre eux, souvent en individuel, un fond d’âme pour espérer demain.

Jamais, j’en ai voulu à ces tortionnaires. Les bourreaux innocents agissent sous la pression de la compétition autant victimes du système profit, que moi-même. Excités par le stupide grég*ire, conscients de la réalité sauvage d’une société dite civilisée, les matons de leur propre prison, s’avérèrent plus égotistes, plus méchants, les vaches, c’est tout,. .

Je fis le maximum pour éviter les coups, sans jamais les rendre. L’aigreur, la cruauté, la jalousie, le besoin de posséder, de dominer ne furent pas au sommaire de mon pensum, le sentimentalisme niais, l’obligation de se reproduire, non plus.

J’ai coincé sous ma plume, une aile libertaire. Je ne m’en suis fait une ligne de conduite, qui pour ce qu’elle vaut, me fait encore vous écrire, la joie que j’eus à vivre et que j’ai à respirer, poil par poil, du tarin, l’enivrant parfum d’un inconnu à portée de soi, si l’effort est suffisant pour apporter son rien au tout universel.

« Le ciel aime le simple, le ciel aime les simplets. ». La formule est venue chercher sa place dans les paragraphes précédents. Les touffus (ou tous fous) n’en voulaient pas. Je l’impose et j’ignore pourquoi.

Me voilà, tout coincé, au milieu de l’escalier liminaire, ma patte clownesque, cherche, à l’aveugle, la prochaine marche. Je la laisse avancer, la bizarre, curieux, de savoir comment se finira l’affaire.

La fof***e m’amène dans une prairie, toute endolorie par des couleurs crépusculaires. Une fille m’y accueille, blonde, jolie, avenante. Un reste de soleil taquine ses yeux bleus. Ses lèvres roses esquissent un sourire, appuient leurs candeurs contre l’espace qui l’englobe. Pointent sous son corsage blanc, seins, cônes égyptiens. C’est fille canon qu’on ne voit pas, souvent, déambuler dans les rues. C’est rêvé par un autre, un Mathurin, tout acquis aux apparences.

C’est du technicolor, grand écran, le marketing mielleux de l’amour faux. Ça ne trompe pas, le benêt. Elle tente, pourtant, l’inconsciente, la conversation. Je lui dis que je suis immunisé contre ce cirque sirupeux du sentiment, que je vois, plus haut, la vie, que le désir bêta. Ma réaction la déconcerte. Elle devient, toute penaude, la photocopie pâle du beau.

Je m’excuse, je la quitte. J’ai à envoyer ma production hebdomadaire, moi. La voici, bonne réception..

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LE BRUIT DES POUMONS

Je me décide à aller la voir, flapi, flagada, ramolli. Des douleurs dorsales rapetissent mes nuits de sommeil à une poignée d’heures. Stéthoscope collé sur ses oreilles belettes, Sylvie, mon médecin généraliste, depuis trente cinq ans déjà, ausculte la surface de mon poitrail velu.

« Le cœur se porte bien, les poumons ne font pas de bruit » dit-elle. J’ignorais qu’ils émettaient un son, ceux là. Je sollicite explication. Elle répond que leur silence indique qu’il ne sont pas touchés par un cancer. Ce silence rassure.

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MON CHEZ MOI

Je suis enfin « chez moi ». Je ne parle pas de logement. Non, j’évoque plus précieux, encore. J’évoque mon territoire intérieur. Je vois fleurir les arbustes de mon entêtement. Je parviens, sans un quelconque effort, à m’échapper de toutes les pesanteurs. Je m’aperçois que je pense comme hier et le vérifie dans mes textes anciens. Je refuse toujours de me soumettre à la fausseté des relations humaines, quitte à en payer le prix, celui de l’incompréhension et du rejet.. J’excelle à vivre, à part.

Mon « chez moi » capte l’essentiel puisqu’il émet le sens de la finitude et du commencement.

***

VOCATION

J’attends. C’est ça, la vocation d’écrire, attendre.. Ne pas se mêler au clinquant, ne pas faire la mouche du coche.

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UN BALLET SUR FENÊTRE

Une épaule nue
oubliée
dans l’encadrement
d’une fenêtre
que les vitres
maniaquement
nettoyées
reflètent miroir

C’est une quête du nu
dans laquelle
s’emmanche le b***et
de la lune et des étoiles

***

L’ARCHITECTE

Il n’y a rien à dire
seulement écrire
le souffle du silence
diffusant sa science
dans le lobe
d’une oreille
encrassée
de bruits

Je réquisitionne
le carré bleu
d’un ciel d’été

J’y installe mon palais
composé de briques
et de torchis

La féerie des rêves
signe l’ouvrage

Je prodigue du soleil
à mon cerveau.

Serge Mathurin THEBAULT

Adresse

Auray

Téléphone

0618092100

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