
31/08/2025
Il me manque, mon chien, comme une saison absente
Il me manque, mon chien, comme une saison absente,
Comme l’ombre d’un arbre qu’on a coupé trop tôt.
Son nom résonne encore dans la poussière lente,
Et mon cœur le cherche, battement après mot.
Il me manque le bruit de ses pas sur le bois,
Le regard sans langage, mais plein d’évidence.
Il était là, toujours, comme une douce loi,
Un foyer à lui seul, une humble espérance.
Il me manque le poids de son corps endormi,
Contre moi, les soirs tristes, quand le monde vacille.
Il me manque sa joie, son silence aussi,
Et même ses caprices, et sa vieille babille.
J’avance sans lui comme on boite dans l’hiver,
Je souris, mais c’est faux — c’est du sel dans mes veines.
Il me manque, mon chien, comme manque la mer
À ceux qui vivent loin des rives qu’ils aiment.
Et si l’on me demande : "Ce n’était qu’un chien ?"
Je baisse les yeux, je ravale ma tempête.
C’est un morceau de moi qui n’est plus dans mes mains,
Un amour sans contour, une douleur muette.