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30/09/2024
29/09/2024

On nait industriel, on ne s'improvise pas industriel ! Voici Comment à 19 ans, j'ai fabriqué le premier Papier Photographique de l'histoire du Cameroun - (In fuga dalle tenebre)
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Ceci est un Exrait du livre autobiographique en italien "In Fuga dalle tenebre (En fuyant les ténèbres) de Jean-Paul Pougala publié en 2007 par Einaudi (Mondadori) en Italie.
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(...)

A 18 ans, j'étais obsédé de trouver une solution pour fabriquer au Cameroun, les papiers photographiques que nous utilisions pour développer les photos en noir et blanc dans notre petit laboratoire photo du lycée.

Pour y parvenir, je devais mettre toutes les chances de mon côté, à commencer par la nécessité de gagner l'élection au poste du Président du Club Photo-Ciné du Lycée Technique de Douala Koumassi.

Devenir le président aurait signifié pour moi, d'avoir la disponibilité sans limite de l'utilisation du laboratoire photo, avec tous les appareils photos. Mais aussi, de disposer d'une voiture et du chauffeur du lycée pour m'accompagner au Centre Culturel Français et au Centre Culturel Américain de Douala pour emprunter les films à projeter aux élèves du lycée tous les mercredis soirs, puisque Jeudi appelé à l'époque le Jeudi des Jeunes, il n'y avait pas de cours au lycée.

Pour gagner chaque année cette élection, j’avais alors très vite compris que si on veut séduire les gens, et obtenir leur adhésion ou les amener à volontairement faire ce que nous voulons, il fallait accumuler avec eux, un certain capital de sympathie.

Ce qui s’obtient avec un comportement de très grande humilité et une grande simplicité tout en démontrant une très forte compétence dans ce qu’on prétend connaitre pour mériter leur adhésion.

C'était des petits détails que mes concurrents ne semblaient pas maitriser.

Le jour du vote, au début de chaque année scolaire, je me présentais en sandale, dans une tenue des plus simples.

Cela avait le mérite de susciter dans un premier temps, un rejet psychologique des votants par rapport à mon habillement, mais en revanche ce rejet avait un revers de la médaille : une plus forte attention aux propos qu'une personne aussi mal habillée pouvait bien tenir pour cette campagne d'à peine 10 minutes où je mettais l’accent sur mon désir de rendre le Cameroun producteur des consommables photographiques, mais aussi, de mon expérience du terrain durant l’année écoulée. Expérience que les autres candidats ne pouvaient pas vanter.

De ma position du président, j’avais l’avantage de disposer plus facilement des appareils photos professionnels du lycée et de son laboratoire de tirage. Les deux chambres froides pour les produits chimiques du club Photo servaient aussi pour stoker mes propres produits chimiques servant à mes expériences et mon eau glacée dans une ville comme Douala, trop chaude pour quelqu'un venant des montagnes de Bafang, à l'Ouest Cameroun.

C'est comme cela que j'ai réussi à me faire élire et me maintenir Président du Club Photo-Ciné pendant toutes les 4 années que j'ai passées au Lycée.

Je disposais d'un budget pour l'achat des consommables pour faire fonctionner mon club. Et la dépense la plus importante était faite du papier photographique que j'allais acheter, accompagné du chauffeur du lycée dans un magasin français de Douala, dénommé : "Compagnie Soudanaise", (le mot "Soudan" vient du "Soudan français" ce vieux rêve colonial de la France de posséder en Afrique son Soudan, c'est-à-dire un territoire aussi vaste, partant de l'Océan Atlantique, du Sénégal à l'Océan Indien, à Djibouti) situé à l'angle de la rue entre le Boulevard de la Liberté et l'avenue du 27 Aout 1940 (en hommage à la libération de la France, puisque ce jour là, le Cameroun aurait signifié au Général Leclerc par télégramme de dire au Général De Gaulle à Londres que tout le Cameroun était prêt à mourir pour sauver la France).

J'achetais les papiers de 3 marques : Agfa, Ilford et Kodak. Les jeudis, au lycée, il y avait les activités culturelles et sportives que mon club devait couvrir en réalisant les photos que je faisais afficher à un tableau qui m'était attribué à l'entrée du Lycée pour les élèves. Toutes ces photos consommaient presque tout le budget que j'avais à gérer.

D'où mon obsession de trouver une alternative à ces papiers importés, fabriquant au Lycée nos propres papiers photographiques.

Mais comment y parvenir ?

Dans la tête rêveuse d'un adolescent, j'étais très loin d'imaginer combien la chose serait compliquée. Mais rien ne pouvait entamer mon enthousiasme à créer et inventer de nouvelles choses aussi excitantes que ce qui me mettait en compétition avec ceux que je retenais être nos prédateurs, les blancs.

J'avais lu dans l'encyclopédie de mon lycée que la papier avait été inventé en Chine en l'an 105, mais qu'il avait fallu attendre l'an 1250 pour qu'il arrive en Europe, en Italie, à travers les prêtres catholiques.

Et qu'il avait fallu attendre l'an 1799, pour qu'un certain Louis-Nicolas Robert invente la première machine pour fabriquer le papier bon marché et donc, le rendre accessible à tout le monde et faire profiter de l'imprimerie rotative que Gutembert venait d'inventer en 1455.

J'avais aussi appris qu'en 1825, Nicéphore Nièpce avait inventé la photographie. Mais que pour que toutes ces images trouvent un support (papier photographique, pour être exposées et admirées, il avait fallu attendre l'an 1847, pour qu'un certain Louis Blanquart-Evrard développe le papier albuminé grâce auquel on pouvait réaliser les tirages photos.

Cela m'encourageait à penser que ce n'était pas trop t**d si le Cameroun débutait à produire son premier support (papier photo) 134 ans plus t**d, en 1981.

Pour moi, chacun avait son rythme pour rattraper son ret**d technologique.

Si les européens avaient attendu 1145 ans pour être au courant que les chinois avaient inventé le papier et l'imprimerie, et avaient pu combler leur ret**d jusqu'à dépasser les chinois, ce n'était pas honteux que le Cameroun se rende compte de son ret**d de seulement 134 ans et cherche à le rattraper dans ce camp du papier photographique.

J'étais convaincu que le Cameroun devait développer l'industrie graphique, sans oublier la communication graphique et la production des emballages. Mais pour y arriver, il fallait maîtriser ce que les autres ne voulaient pas nous dire.

Et le plus difficile, comme je pouvais m'y attendre était d'arriver au cœur des secrets industriels qui permettaient de mettre ces produits sur le marché, si chers pour nos poches de pauvres élèves.

Je voulais savoir comment ces 3 entreprises faisaient. A défaut de le découvrir, j'ai compris que je devais m'intéresser à l'histoire de leurs débuts et peut-être j'aurais découvert un secret caché.

Pour y parvenir, je paye un abonnement au Centre Culturel Français de Douala, où je profite de ma position de Président du Club Photo-Ciné pour m'y rendre les jeudis pour rendre les films projetés la veille et prendre les films du mercredi suivant. Je profitais ainsi de ces sorties, pour emprunter les livres au même endroit.

La plupart des jeunes camerounais abonnés à cette bibliothèque française, la plus grande de la ville de Douala à l'époque, empruntaient surtout les livres de la collection des bandes dessinées. Pour moi, c'était un vrai gachi.

Pendant 6 mois, je n'ai emprunté que les livres parlant de photographie. Surtout, de l'histoire de la photographie. Mais j'étais surtout à l'affût de toute petite informtion sur les 3 entreprises qui nous vendaient les papiers. J'ai ainsi pu découvrir que toutes les 3 avaient beaucoup de choses en commun, comme le fait d'avoir toute été créées au 19ème siècle.

Je vais ainsi découvrir que Ilford était une entreprise britanniques créée dans la ville qui portait son nom, à Ilford, à l'est de Londres en 1879 par un certain Alfred Hugh Harman.

Agfa-Gevaert, a été créée en 1867 en Allemagne, par un certain Paul Mendelssohn Bartholdy et et son associé, Carl Alexander von Martius, au debut, pour fabriquer des colorants, avec le nom de Aktiengesellschaft für Anilinfabrikation (AGFA)

Kodak a été créée dans l'Etat de New York en 1881 par un certain George Eastman. Eastman sait que son nom n'est pas prononçable dans toutes les langues. Il va donc inventer un nom de toute pièce, mais qui soit facilement prononçable avec des syllabes ouvertes dans beaucoup de pays.

Il choisir le A et le O ou le O et le A. il n'avait plus qu'à trouver le reste. Il n'est pas allé bien loin. Il a pris le nom de jeune fille de sa maman qui s'appelait : Kilbourn. Il n'avait donc qu'à prendre la première lettre et la mettre au debut et à la fin de son nouveau mot : Kadok ou Kodak ? Kodak a semblé plus commercial. Et il va opter pour ce deuxième. L'entreprise Kodak était née.

Durant mes lectures, je découvre aussi que toutes ont commencé à fabriquer leurs supports photographiques en utilisant l'albumine qu'on trouve dans le blanc de l’œuf.

Je vais passer un bon moment à faire puer notre petit laboratoire à force de faire des tests répétitifs sans succès avec le blanc de l’œuf.

Et puis un jour, j'ai trouvé dans un des livres que je lisais, le secret que je cherchais. Je découvre que toutes les trois industries utilisaient les mêmes produits qu'il suffisait d'étaler sur n'importe quelle surface plane, pour la rendre sensible à la lumière d'un obturateur photographique.

Il s'agissait de 4 produits, notamment de :

1- Hyposulfite de soude ou Thiosulfate de sodium

2- Chlorure de sodium

3- Eau distillée

4- Nitrate d'Argent ou Bromure

Le premier, je l'ai facilement commandé dans une pharmacie non loin de mon lycée en prétextant que cela servait à la maison (que je n'avais pas) pour réduire le chlore dans l'eau de piscine, comme j'avais lu dans un des livres.

A travers mes recherches, j'ai découvert que le deuxième produit, le Chlorure de sodium n'était que de l'enfumage pour désigner le sel de cuisine.

Le 3ème, l'eau distillée, je l'ai obtenu en récoltant l'eau qui suintait du climatiseur de la salle des professeurs du lycée. Cette climatisation était un confort exigé par nos professeurs français.

C'est le 4ème produit, le Nitrate ou le Bromure d'Argent, que je n'ai pas trouvé. Et sans cela, pas de papier.

Cette attente va durer jusqu'au jour où je présente mon problème à monsieur Longchamps, notre professeur de photographie qui encadrait le club Photo-Ciné. Quand je lui ai dit que je voulais en fabriquer le papier photographique, il a pouffé de rire et m'a demandé si ce n'était pas plus facile d'en acheter à Compagnie Soudanaise.

Je lui ai dit que je voulais imprimer les photos sur le bois et les tissus. Il a trouvé cette explication raisonnable. Et a accepté de me donner l'adresse d'une entreprise en France qui m'aurait livré le Nitrate d'Argent. Après des échanges de correspondances, je passe commande par courrier et envoie l'argent par mandat-lettre international.

Et puis un jour, arrive mon colis. Je suis convoqué au bureau de Poste, Téléphone et Telégraphe (PTT) de Bonanjo à Douala. Je suis accueilli par un douanier qui me reçoit dans son bureau et me demande à quoi cela me servait ce produit importé. A rien n'a servi que je lui explique que c'était pour fabriquer du support photographique.

Il ne cessait de me convaincre que ce que je disais était une affaire des blancs. Et donc, que selon lui, je mentais. Et puis, il m'a demandé d'attendre. Après environ 30 minutes, il est revenu, accompagné d'un policier qu'il était allé chercher dans le commissariat central de Douala, juste à coté.

Cette fois-ci, c'était un vrai interrogatoire. Je ne comprenais pas pourquoi autant de problème pour une quantité minable d'un ingrédient chimique aussi anodin.

Et puis, j'ai entendu le douanier chuchoter au policier qu'il avait téléphoné à un professeur de chimie qui lui avait confirmé que c'est avec cela qu'on fabriquait les pièces de monnaie de 25 francs CFA de l'époque.

Les deux hommes ont décidé de confisquer mon colis. Mais ils venaient de me donner la solution que je cherchais. En effet, une fois rentré au lycée, je me suis engouffré dans le laboratoire où j'ai tout simplement limé une pièce de monnaie de 25 Francs et j'ai ainsi ajouté la poudre obtenue au précédents 3 ingrédients de la recette initiale. Il fallait laisser dans l'obscurité pendant 24 h. Et le lendemain, quelle ne fut ma surprise d'essayer le premier tirage et de constater que cela avait marché !

J'ai hurlé ma joie dans ce laboratoire (sur la photo), quand, après exposition à la lumière du projecteur, une fois trempé dans le révélateur, dans la pénombre de la lumière rouge du labo, j'ai vu la photo en noir et blanc apparaitre comme un lever du soleil, sur ma feuille de papier classique 80gr, sortie d'une rame de papier.

J'avais 19 ans et je venais de fabriquer le premier papier photographique de l'histoire du Cameroun.

La première personne que je voulais informer de mon exploit, était un vieil ami à moi, quelqu'un qui avec un courrier, m'avait rempli de joie et mis fin à mon supplice de trembler comme une feuille devant tous les gendarmes qui débarquaient au lycée de Bafang parce que j'avais espionné certains ministre en faisant un rapport sur le contenu de leurs poubelles.

Et ce vieil ami, n'était rien d'autre que le président de la République du Cameroun, Son Excellence El hadj Amadou Ahidjo qui me répond peu de temps après avec une lettre qui commençait ainsi :..
(...)

Extrait de "In Fuga dalle tenebre" Einaudi 2007 de Jean-Paul Pougala à lire sur www.pougala.net

Traduction du 11/03/2020 à Lausanne.
(re-publiée le 29/09/2024)

P.S : cette photo a été prise en 1981 dans notre labo-photo du lycée. Je suis au centre assis expliquant à certains membres qui m'ont voté président comment on pouvait réaliser les graphisme publicitaire en superposant des photos au laboratoire.

Epilogue du 29 septembre 2024 :
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De 1981 à 2024, il y a 43 ans. A 18 ans, je voulais remplacer Kodak au Cameroun, je voulais créer un produit pour remplacer Ilford, en entrant au laboratoire pour inventer. 43 ans après, tu as des adultes de 35 ans et plus qui sont fiers d'aller au Salon de l'Agriculture à Paris, dans le stand du Cameroun, comme 10 autres comme lui tous payés avec l'argent du contribuable, exposer à Paris, les chips de plantain, pour remplacer qui ?

43 ans après, je vois des adultes, collecter l'argent du contribuable pour soi-disant promouvoir le Made in Cameroon, qu'ils ont produit quoi ? Qu'ils ont créé quel laboratoire ? Qu'ils savent que l'industrie c'est quoi ?

Il y a 43 ans, à 18 ans, je suis allé chercher ce que les autres ne veulent pas nous dire, jusqu'à importer un produit méconnu des Camerounais. 43 ans après, des intellectuels camerounais ne savent toujours pas qu'il y a une différence entre Café Moulu et Café Lyophilisé (Instantané). Le pire est qu'ils croient naïvement qu'il leur suffit d'aller au Nigeria faire des emplettes industrielles dans le secteur de la lyophilisation avec 65 francs.

CE SONT LES FOUS, LES GENIES QUI TIRENT LA SOCIETE VERS LE HAUT ET NON CEUX QUI FONT PARTIE DE LA MASSE INCONSCIENTE

Ce qui manque à toutes les sociétés sont les génies qui tirent toute la masse inconsciente vers le haut, et non s'appuyer sur la masse sans génie et sans idée novatrice.

Ce qui manque à toutes les sociétés sont ses propres fous, qui ne se comportent pas comme le fait la masse.

La quasi-totalité de ceux qui paient 6 millions de francs CFA pour assister à la formation subissent des reproches de la part de la famille, quand ils sont au courant. Ils sont vus comme des fous et c'est normal.

Quand toi-même tu mets un tel montant dans un séminaire où tu n'as même pas le programme, c'est la preuve que toi-même tu n'es pas facile hein. C'est la preuve que ce n'est pas moi qui fais de toi une personne spéciale, mais c'est toi-même qui étais déjà un rebelle, avant même de me rencontrer.

Ta famille ne peut pas te comprendre ou comprendre ton choix, parce qu'ils ne ressentent pas les mêmes émotions créatrices, les émotions de l'industriel qu'on n'improvise pas.

CONCLUSION :

Si tu sens que tu es différent par rapport à tes camarades, tes amis, ce n'est pas toi qui es bizarre, mais eux, car c'est juste le signal que tu ne fais pas partie de la masse inconsciente.

C'est la preuve que tu as le génie d'industriel en toi et plutôt que de vouloir plaire aux inconscients en te mettant dans l'alcool comme eux ou la drogue, ou les dépenses pour des futilités pour se faire voir, cherche à faire émerger le génie qui est en toi en quelque chose de positif et de constructif pour toi-même et pour ta société.

Sois fou, sois créateur, sois inventif car c'est cette folie créatrice des humains qui fait progresser la société.

Jean-Paul Pougala

Dimanche le 29/09/2024

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