
21/09/2025
De nombreuses écoles ou approches éducatives choisissent d'éviter complètement le « non », et la raison en réside souvent dans l'objectif qu'elles se fixent, à savoir qu'elles se basent exclusivement sur une approche purement éducative (enseigner des compétences).
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Ici, l'accent est mis sur le développement des comportements souhaités grâce à des renforcements positifs et à la gestion de l'environnement.
👉 Le « non » est considéré comme inutile car il n'apporte aucune compétence : il n'apprend pas au chien ce qu'il doit faire. C'est un peu comme apprendre à un enfant à écrire en corrigeant uniquement ses erreurs par « faux ! », sans jamais lui montrer la bonne forme.
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Leur logique est claire :
le « non » n'apprend rien.
Et si l'objectif est uniquement l'éducation, alors il est logique de tout miser sur la construction positive et le renforcement des alternatives.
En somme, ceux qui visent l'éducation comme seul objectif ont tendance à bannir le « non », par souci de cohérence méthodologique.
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Vivre avec un chien ou avec n'importe quel autre individu implique également une gestion pratique de la cohabitation, car nous ne devons pas toujours nous mettre en mode « leçon » : parfois, en cas d'urgence ou de nécessité, il faut immédiatement mettre fin à un comportement dangereux ou inapproprié.
Dans ce cas, le « non » n'est pas une méthode éducative, mais un signal d'interruption, il sert à arrêter une action immédiate.
Il n'« éduque » pas au sens strict, mais gère la situation et peut protéger le chien et son environnement.
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De nombreux éducateurs affirment que le cerveau des mammifères n'est pas « programmé » pour comprendre la négation : le chien n'apprend rien si on lui dit simplement « non ».
C'est une hypothèse intéressante et, au vu des recherches disponibles, on peut dire qu'elle est vraie, mais c'est compliqué, car il faut faire la différence entre la négation en tant que concept abstrait et le « non » en tant qu'outil immédiat (pour attirer l’attention).
Pour nous, les humains, le « non » correspond à une négation, pour nos chiens, le « non » correspond à un signal.
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La négation est une opération cognitive supplémentaire.
Il s'agit d'un concept abstrait : le cerveau humain utilise des zones spécifiques (cortex préfrontal et langage) pour traiter des concepts tels que « ne pas faire X ». Nier quelque chose n'est pas seulement un signal d'arrêt : la cognition humaine intègre la négation avec des représentations alternatives, des prévisions contextuelles et un contrôle inhibiteur. Des études en neurophysiologie montrent que le traitement des phrases négatives nécessite des ressources cognitives supplémentaires et implique des mécanismes de contrôle/inhibition en plus des signaux sémantiques normaux.
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Chez les mammifères non humains (comme les chiens), les zones corticales impliquées dans ces fonctions abstraites sont moins développées que chez les humains : cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas apprendre le « non » comme signal conditionné, mais qu'ils ne le traitent probablement pas comme une négation propositionnelle riche en contenu.
En pratique : pour le chien, le « non » est plus souvent un marqueur d'interruption/d'attention qu'une instruction qui conduit à imaginer des alternatives.
Le chien ne « raisonne » pas en termes de logique propositionnelle (« oui à ceci / non à cela »).
Le chien a tendance à traiter et à élaborer des signaux positifs et concrets, tandis que les signaux négatifs ne génèrent qu'une interruption sans indication supplémentaire.
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Ce n'est pas que les chiens
(ou d'autres mammifères) ne peuvent pas comprendre un mot comme « non », mais plutôt que :
👉Les chiens réagissent beaucoup plus au ton de la voix, au langage corporel et au contexte qu'à la signification abstraite de mots tels que « non ».
Il n'est pas certain que « non » ait une signification spécifique pour eux. Souvent, « non » n'est qu'un signal qui évoque une certaine émotion (du genre « attention », « dérangement », « tu dois t'arrêter ») plutôt qu'une instruction claire sur ce qu'il faut faire à la place.
‼️‼️‼️ BREF ‼️‼️‼️
Le « non » est utile si c'est un signal clair, rapide et immédiat.
Pour le chien, « non » peut devenir un signal conditionné qui signifie « arrête immédiatement ».
Il est comparable à un son désagréable, comme un « eh-eh ! » (ce que je fais personnellement) ou un claquement de mains.
Les Anglais appellent cela des « interrupter cues » (signaux d'interruption), qui ne sont pas interdits, ils servent à arrêter un comportement urgent.
Le « NON » est inutile ou nuisible : s'il est utilisé de manière générique, fréquente et sans conséquences cohérentes ; ou s'il est utilisé sur un ton effrayant/punitif qui provoque du stress (il inhibe l'apprentissage et peut entraîner un évitement ou l'apprentissage du « bruit » - mot qui ne communique pas ce qu'il faut faire).
Le système limbique (amygdale, hippocampe) est très impliqué. Un « non » prononcé sur un ton brusque peut déclencher un état d'alerte ou de stress, qui peut interrompre le comportement, mais ne fournit pas de « carte neuronale » pour une alternative.
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En résumé : le cerveau du chien peut associer un « non » à un arrêt, mais il ne traite pas la négation comme nous. Pour vraiment apprendre à concevoir la négation il a besoin qu'après le « non » vienne toujours un « oui » alternatif : c'est-à-dire un comportement clair et renforcé.