06/08/2025
Un partage tellement important... A force de vouloir faire taire, on oublie l'essentiel...
Pourtant, nos chiens ne sont pas éternels, prenons-en soin tant qu'il est encore temps ✨
« Les chiens sont très bons pour cacher la douleur ! »
Ou sommes-nous trop mauvais pour en voir les signes ?
A l'heure où j'écris ces quelques lignes, Osa a été diagnostiquée d'une insuffisance rénale chronique pour laquelle elle sera traitée à vie et Shani a quant à elle des troubles digestifs sur lesquels je me penche activement pour l'aider. Pour autant, si Shani a démontré très jeune des problèmes liés à son transit, Osa, elle, n'a rien montré, tout du moins c'est ce que je pensais. La seule et unique chose qui aurait pu nous mettre la puce à l'oreille lorsque son infection rénale a commencé était ses prises de sang, « non alarmantes » d'après les professionnel(le)s vu(e)s à l'époque.
Alors, petit à petit, j'ai commencé à me renseigner, à analyser jour après jour chacun des comportements de mes chiennes. C'est un travail long, parfois laborieux, mais surtout gratifiant quand on procède à une collecte de données et qu'on s'aperçoit que non, tous les symptômes ne sont pas « dans notre tête ».
Pourquoi cette publication ? Parce que je veux que vous puissiez réaliser qu'un chien qui a mal, ce n'est pas forcément un chien qui couine quand on le touche, qui a des diarrhées, qui vomit souvent... Non, l'inconfort et la douleur chez un chien, c'est bien plus subtile que tout ce qui alarme généralement l'humain.
Pour Osa et ses douleurs rénales, ce qui m'a alarmée à l'époque, c'était sa réactivité croissante (également liée à ses troubles hormonaux), son hypervigilance face à l'environnement (elle qui avait toujours été tellement calme), ses tremblements légers lorsque je lui touchais le bas du dos. A côté de ça, sa prise d'eau était importante et son besoin d'uriner plus fréquent, il lui était également arrivé d'avoir une haleine qui sentait l’ammoniac. Et c'est sans compter sur les symptômes physiques qui indiquaient qu'il y avait un problème quelque part.
Pour Shani et ses douleurs digestives, ce qui m'a alarmée a toujours été ses selles mais à force de l'observer, il y a eu plus, bien plus que de simples diarrhées. Le tout était simplement de l'écouter. Outre les diarrhées donc, parmi ses comportements dénotant un problème digestif, il y a : le léchage de truffe répété, les déglutitions bruyantes par moment, le menton humide à certaines périodes de la journée où elle n'a pas mangé ni haleté, l'agitation après un repas ou avant la défécation, l'étirement des postérieurs, la recherche compulsive d'herbe à ingérer, la mastication excessive, les halètements fréquents, les vomissements à jeun, les gargouillis audibles, l'hypersensibilité aléatoire à son environnement. Tous ces comportements et signaux, je ne les ai pas vus pour ce qu'ils étaient avant qu'on ne me dise qu'ils étaient importants à souligner.
Il y a beaucoup d'autres comportements que je n'ai pas cités qui sont également liés à des douleurs, notamment faire le dos rond, rentrer le ventre, se coucher truffe vers le ventre, se mettre en position du prieur, lécher le sol, soupirer fréquemment ou gémir, grogner voire mordre à la manipulation, refuser certaines activités, s'isoler fréquemment de l'humain ou des congénères, surréagir en balade et ainsi de suite. Tous les chiens ne montreront pas tous ces comportements quand ils sont douloureux, tout comme dans les signaux de communication, ils auront les leurs, ceux qu'ils privilégient en fonction de ce qui les soulage. Le tout étant de les connaître pour mieux savoir lorsqu'une douleur est présente ou non.
Ce n'est pas que les chiens sont « durs à la douleur », c'est simplement qu'ils n'utilisent pas les seuls signaux de détresse que l'humain connaît d'eux. Alors forcément, dès lors qu'un chien ne gémit pas ni ne hurle, beaucoup ont l'impression qu'il va bien. Or, ce n'est pas forcément le cas.
Il est plus que temps de se pencher sur le bien-être physique du chien à l'heure où on parle d'éducation bienveillante. Parce que la bienveillance commence dans une écoute pleine et entière de l'individu qu'on a accueilli chez soi, pas seulement dans sa communication volontaire mais aussi dans sa communication involontaire, dans celle qui dit « là, je ne vais pas bien mais tu as l'impression que je ne dis rien ».
A une époque où la contrainte physique se poursuit sur certains chiens qui ne demandent rien d'autre qu'à être écoutés, où le fait qu'un chien « ne dise rien » est perçu comme étant positif... Il est important de souligner l'importance de la santé. Parce que les comportements qui gênent l'humain peuvent également être des signaux d'alarme non pris en compte et à force de contraindre, d'empêcher, de faire taire, certains chiens vivent dans la douleur toute leur vie, sans que rien ne soit fait pour leur permettre d'être bien dans leur corps. « Il va bien regarde, il est calme », non il ne va pas bien, il est éteint. Mais pour le savoir, encore faut-il se pencher sur ce qui se passe dans son corps en apprenant à l'observer attentivement, à le connaître par cœur.
Rappelez-vous de la dernière fois où vous avez eu très mal quelque part ; à la tête, au ventre, au dos... Demandez-vous comment vous auriez réagi face à quelqu'un qui vous aurait obligé à faire quelque chose, face à un individu qui n'aurait respecté aucun de vos signaux de douleur. Dites-vous que c'est ce que bon nombre de chiens subissent dans leur quotidien, « sans jamais se plaindre ». Ou plutôt si ; en se plaignant dans un langage que l'humain ne comprend pas.
© Toutougether - Nicoline Droogmans
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