09/20/2025
J’ai rarement été aussi fatiguée… et rarement aussi convaincue que je devais agir.
Hier, vendredi, 17 h.
Je termine ma quatrième entrevue avec une spécialiste du comportement canin et de l’anxiété.
Et pour être honnête, j’étais brûlée.
Vidée. Je n’avais plus une goutte de jus de cerveau. Tsé, quand même penser à ce que tu vas faire pour souper n’est plus du domaine du possible, lol.
Pour vrai,
ma dernière semaine a été un mélange de journées qui commencent à 5 heures du matin, de listes de tâches qui n’ont jamais de fin, de rencontres de planification, de brainstorm de création… mais aussi d’un choc important pour moi qui m’a, je dois le dire, profondément perturbée.
Une montagne russe d’émotions où je suis passée de :
« Profondément triste en me disant : ben voyons, ça se peut pas… ça n’a pas de bon sens autant de chiens qui souffrent »
à :
allumée comme un sapin de Noël, avec une petite voix en dedans qui me disait :
« Envoye, tu peux faire quelque chose pour ça. »
Tout ça a commencé par les ventes record que l’on a faites lors de la pré-vente aux boutiques de notre nouveau produit sur l’anxiété, le Zenka. Ça m’a fait découvrir quelque chose que je n’aurais jamais cru grave à ce point-là :
À quel point les chiens souffrent d’anxiété.
Je le savais.
Mais jamais je n’aurais pu deviner ou imaginer ce que j’ai découvert cette semaine.
En préparant le lancement du Zenka, je suis tombée sur une étude portant sur 13 000 chiens.
Savez-vous ce qu’elle dit?
Que 72 % des chiens présentent au moins un signe d’anxiété.
Pas 20, pas 40… 72 %.
Presque trois chiens sur quatre.
Au Québec, si on applique cette statistique, ça fait 900 000 chiens.
Je vous avoue que j’ai relu la statistique deux fois.
Ça m’a fait tomber en bas de ma chaise et, pour vrai, j’ai été profondément affectée par ça.
Parce que je sais ce que c’est, vivre avec de l’anxiété.
Je l’ai vécue moi-même, pendant des années. Je la vis encore par moments.
C’est lourd, ça te paralyse, ça t’empêche d’être bien.
Le cœur qui bat trop vite, la gorge serrée, la tête qui tourne juste à l’idée de recommencer demain.
Ça m’a aussi ramenée au cauchemar que j’ai vécu avec Melly, qui était anxieuse au point de détruire tout dans la maison quand elle était seule.
Elle bavait, brisait sa cage, mangeait tout ce qu’elle ne devait pas manger en notre absence.
Le bruit de la cage qu'elle gratte. La salive partout sur le plancher. Et moi, qui partais travailler le cœur arraché de l’entendre pleurer, puis qui revenais le soir avec la peur au ventre, ne sachant pas comment j’allais la retrouver.
On a essayé 56 000 choses. Rien n’aidait vraiment.
Et parfois, je me surprenais à penser : « Est-ce que c’est moi qui fais quelque chose de pas correct? Pourquoi mon chien n’est pas comme les autres? »
J’avais honte de le dire, mais parfois je me fâchais… et je m’en voulais aussitôt après.
C’est fou comme tu peux aimer ton chien de tout ton cœur… et en même temps redouter d’ouvrir la porte de la maison le soir.
Si Melly avait pu parler, je suis certaine qu’elle m’aurait dit :
« Maman, je veux pas être comme ça… mais je suis pas bien. »
Et là je me suis dit :
Ça veut dire qu’une majorité de nos chiens ne sont pas bien. Pas juste « pas bien », mais parfois profondément malheureux.
Un chien qui pleure quand tu sors de la pièce, même si c’est juste quelques secondes.
Un chien qui tremble dans l’auto.
Un chien qui jappe à chaque bruit.
Un chien qui est en hypervigilance constante.
Non seulement le chien souffre, mais ça brime aussi la qualité de vie des familles.
Ça met une pression sur le lien humain-chien.
Et souvent… ça amène de la honte en pensant qu'on est pas un bon parent-chien.
Et ça peut aussi mener à l’abandon et à l’euthanasie.
On aime notre chien, mais on se sent coupable ou impuissant devant ses réactions.
Alors oui, hier, j’étais extrêmement fatiguée. Mais en même temps, je n’ai jamais été aussi allumée depuis longtemps.
Allumée comme un sapin de Noël, parce que je vois à quel point on peut faire une différence.
C’est pourquoi cette semaine, j’ai décidé de ne pas juste lancer un supplément, mais de faire un grand événement de sensibilisation et un webinaire complet gratuit sur l’anxiété canine.
C’était clair dans ma tête : je devais donner mon maximum, avec mon équipe. Il faut aider les chiens et leurs parents!
Et c’est là que Francis m’a posé LA question, en me voyant aussi fatiguée et en me rappelant que, dans mes nouvelles résolutions, j’avais promis de me ménager un peu et de ne plus finir mes semaines comme une morte-vivante :
« Karine, pourquoi tu fais un gros événement comme ça? Pourquoi tu ne fais pas juste annoncer le nouveau produit? »
Et ma réponse a été claire.
Parce que je ne peux pas.
Parce que je ne veux pas.
Je ne veux pas juste lancer un supplément.
Je veux créer un mouvement.
Je veux offrir aux parents-chiens des outils concrets pour aider leurs chiens anxieux.
Je veux redonner un peu de paix aux chiens et aux familles.
Et surtout, je veux contribuer à rétablir ce lien précieux entre nous et eux.
Alors oui, ça demande plus d’énergie, plus de préparation, plus de cœur.
Mais c’est exactement pour ça que je le fais.
Le 15 octobre, je vais être là.
Avec cœur, avec impact, avec vérité.
Et si vous avez un chien anxieux, sachez une chose :
Vous n’êtes pas seuls. Je suis là. Des experts sont là.
Et surtout, il y a de l’espoir.
Et tu sais quoi?
Ce qui m’allume le plus dans tout ça, c’est qu’ensemble, on peut transformer cette réalité.
Chaque prise de conscience, chaque action, chaque petit pas posé par un parent-chien compte.
On a entre nos mains le pouvoir de bâtir un monde où nos chiens sont plus heureux, plus libres et plus en paix.
Parce que derrière chaque chien anxieux, il y a un parent qui cherche juste à bien faire.
Et je veux qu’aucun de nous ne se sente seul là-dedans.
Et moi, je choisis d’y croire.
Parce que quand on choisit d’y croire… on finit toujours par créer ce changement.
Finalement, hier soir, 20 h 30, déjà dans mon lit, ma dernière pensée fut :
Comme j’aime mon travail.
Comme je suis chanceuse de faire quelque chose qui me nourrit profondément…
Et au diable si ça me coûte quelques semaines un peu plus rock and roll, où même penser au souper devient un défi.
Je me reposerai quand je serai vieille.
Passez un beau week-end, gang.
Karine Simard
Agronome, Parent-chien x 3, Fondatrice de Pattedeau Bio