28/08/2025
Nouvelle saisie d’animaux à Jemeppe-sur-Sambre chez un récidiviste : des dizaines d’animaux de ferme plongés dans l’horreur
Ce mercredi 27 août, l’Unité du Bien-être animal de la Région wallonne a ordonné la saisie d’une trentaine d’animaux ( cochons, vaches et animaux de basse cour) à Jemeppe-sur-Sambre, à peine deux mois après une première intervention sur le même site. La veille, lors d’une inspection conjointe avec l’AFSCA, les agents ont constaté que les animaux n’avaient toujours reçu ni les soins, ni les conditions minimales indispensables à leur survie.
Cinq refuges se sont immédiatement mobilisés pour prendre en charge les animaux concernés : Le Rêve d’Aby, Veeweyde Refuge du Marais, Help Animals, La Petite Ferme de Belvie et l’Asbl Les Petits Vieux. Tous les animaux ont été retrouvés dans des conditions sanitaires effroyables.
Une situation catastrophique et aggravée
Lorsque les équipes des refuges sont arrivées sur place, elles n’ont pu que constater une situation dramatique pour les animaux. Ceux-ci étaient enfermés dans le noir, dans une atmosphère pestilentielle, et croupissaient dans un mélange de boue et d’excréments qui leur montait parfois jusqu’au ventre. Les enclos étaient souillés, sans aucune surface propre et sèche pour se reposer. Certains cochons, en plus, pataugeaient dans des enclos inondés.
Déjà intervenu fin juin pour secourir deux cochons, le refuge Le Rêve d’Aby a retrouvé la truie de race Piétrain dans la même cage de mise-bas où elle était enfermée depuis plus de deux mois. Ses porcelets, livrés à eux-mêmes, tentaient de survivre dans une promiscuité extrême, certains ayant disparu.
Les cochons restés sur place végétaient dans de petites cases bétonnées, sans nourriture ni eau. Leur état de maigreur, les plaies visibles et la faiblesse extrême ne laissaient aucun doute : il s’agissait d’une lente agonie.
Une saisie élargie à plusieurs espèces
Cette fois-ci, la saisie ne s’est pas limitée aux cochons. Les autorités ont ordonné l’évacuation de plusieurs espèces : volailles, canards et bovins.
Les poules, erraient désespérément, fouillaient dans les ordures à la recherche de nourriture.
Les coqs étaient enfermés dans un enclos vide, n’avaient ni eau ni alimentation. L’un d’eux, incapable de tenir la tête droite, était en détresse extrême.
Les canards de Barbarie, étaient privés de la moindre trace d'eau pourtant indispensable à leur espèce.
Six vaches étaient contraintes de vivre dans une stabulation délabrée, recouverte de boue et de déjections. Entravées dans leurs mouvements, elles glissaient et peinaient à se tenir debout. Elles étaient assoiffées et affamées.
Face aux équipes présentes, les cris et gémissements des animaux résonnaient comme un appel à l’aide. Leur souffrance, palpable, était insoutenable. La majorité présente des corps amaigris, des plaies visibles, et un état de faiblesse extrême. À leur arrivée dans les refuges, Les animaux ont été installés dans des boxes confortablement paillés et le protocole de réalimentation progressive a directement commencé. La plupart des animaux se sont immédiatement couchés, épuisés par des semaines de faim, de soif et de privations. Certains ne font que dormir, comme s’ils n’avaient plus la force de lutter.
Un travail collectif indispensable
Ce sauvetage n’a été rendu possible que grâce à la solidarité des refuges mobilisés. Sans cette coopération, une trentaine d’animaux seraient encore prisonniers de cette souffrance.
"Revenir sur place deux mois après la première saisie et constater que rien n’a changé pour les animaux, que leurs conditions de vie sont encore pires, c’est totalement désespérant. Les refuges qui ont répondu à l’appel ont encore dû faire de la place dans leurs installations alors que nous sommes tous à saturation. Sans cela, les animaux seraient restés dans les mêmes conditions. Le poids de cette responsabilité est intenable. Nous ne savons pas faire l’impossible, et nous mettons nos structures en danger pour réparer ce que les gens font subir à leurs animaux », déclare Sophie Locatelli, Présidente du refuge Le Rêve d’Aby.
Un propriétaire buté, qui refuse d’évoluer
Le propriétaire, un agriculteur de la région, refuse obstinément de modifier sa façon de faire. Malgré les premières saisies et les nombreuses injonctions depuis près d'un an, aucune amélioration n’a été constatée. Au contraire, la situation s’est encore aggravée.
Condamnation et destination finale
L’Unité du Bien-être animal a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Les propriétaires pourront être poursuivis au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer les propriétaires devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient au ministre Adrien Dolimont qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes
Léa, une jeune truie, fait maintenant partie de la famille « Les Petits Vieux », le début de sa nouvelle vie 🐽🩷