Marjorie Naturel Dressage

28/08/2025

La confiance n’est pas un comportement. Elle se gagne et elle se perd.

Je me suis posé cette question : en quel type de personne j’ai tendance à avoir confiance ? Et en quel type d’enseignant, quand je me mets en posture d’élève ?

Pour moi, c’est une personne qui se montre claire et cohérente. Je sens un alignement entre ce qu’elle exprime, ce qu’elle ressent et comment elle agit. La façon dont elle m’explique les choses est calme, posée, prévisible. Je sens qu’elle a ce savant mélange de confiance en elle et en ses ressources, et en même temps qu’elle connaît ses limites et qu’elle est ok avec le fait d’exprimer quand là, elle ne sait pas. J’aime aussi qu’un enseignant regarde régulièrement avec moi où j’en suis, comment je me sens avec ce qui m’est proposé.

Bien sûr, c’est ce que je cherche à être le plus possible pour mes élèves humains. Mais je m’en inspire aussi pour mes élèves équins.

De ce que j’ai pu observer, ce qui créer la confiance chez les chevaux est aussi ce qui créer la confiance chez moi : clarté, cohérence, alignement, prévisibilité, calme, confiance en soi, conscience de soi et de ses limites, empathie.

Bien sûr avec les chevaux, il y a aussi un aspect plus technique : faire régulièrement des pauses pour laisser vraiment au cheval le temps d’assimiler, avoir un langage corporel clair, un bon timing, savoir décomposer les apprentissages etc.

Mais je trouve intéressant de se poser la question pour soi : qu’est-ce qui créer de la confiance pour moi ? Et de s’en inspirer avec nos chevaux.

07/03/2025

La plupart du temps, lorsque l’on tente un exercice qu’on ne maîtrise pas encore avec son cheval, d’une certaine manière on essaie de répondre à la question : « comment faire pour que mon cheval fasse X ? ». Elle peut aussi être par exemple « Comment faire pour que mon cheval comprenne qu’il doit faire X ? » ou « comment lui apprendre à faire X quand je fais Y ? ». X étant ici l’exercice que l’on essaie de réaliser.

Ces questions sont dans notre esprit de manière plus ou moins consciente. Ce que je vous propose aujourd’hui, est de mettre de la conscience sur quelle question est dans votre esprit quand vous cherchez à réaliser un exercice ? Quelle est sa formulation exacte ? Et est-elle vraiment à votre service ? Mon intention dans ces quelques lignes est d’attirer votre attention sur votre discours intérieur, et les conséquences de ce discours sur votre posture intérieure et la qualité de vos actions.
De mon expérience, certaines versions nous font très vite glisser vers de l’exigence, mettent trop de focus sur la tâche au détriment de comment le cheval se sent par rapport à la tâche, et nous font accélérer quand on devrait au contraire ralentir.

Personnellement, je cherche une version qui va automatiquement me ramener à l’intention de mon exercice, mettre mon focus sur l’expérience que je vais faire vivre à mon cheval plutôt que sur la tâche elle-même. Je pense qu’être conscient de notre discours intérieur peut vraiment nous aider dans notre relation, aux chevaux mais aussi à tous les êtres vivants autour de nous.

Voici quelques-unes de celles avec lesquelles j’expérimente :
- Comment je pourrais proposer de faire X à mon cheval, qui augmente les chances qu’il me donne X les prochaines fois ?
- Comment je pourrais rendre ma demande de X compréhensible et motivante pour mon cheval ?
- Qu’est-ce qui rendrait l’apprentissage de X le plus facile et agréable possible pour mon cheval ?

Ce que je cherche, c’est une formulation qui me permette de me focaliser sur une action concrète à faire de ma part, et non de celle du cheval. Ça me permet de remettre mon focus là où j’ai un réel pouvoir d’action, et je pense que c’est aussi plus agréable pour les chevaux. Je cherche aussi une formulation qui mette mon attention sur tous les aspects de l’expérience que mon cheval va avoir de X, et non seulement si la tâche a été ou non accomplie.
Il me semble que c’est ainsi plus porteur de bénéfices, et soutient davantage la progression.

Et vous, quelle question plane dans un coin de votre tête dans ces moments-là ?

12/04/2024

Le casse tête du sellier
Quand on équilibre une selle...on doit le faire sur quel cheval?
L'impact de la posture, de son équilibre fait un tel changement dans l'orientation de sa cage thoracique, de sa ligne de dos...

Toute sa biomécanique sera changée, tout l'impact sur lequilibre de la selle, du cavalier va être modifiée!

J'aime beaucoup cette image pour mettre en évidence la difficulté de notre travail.
Mais surtout mettre en évidence des pistes d'amélioration pour le cheval comme pour le cavalier...ainsi que le sellier ;)

28/03/2024

Je résonne tellement avec ce qui est partagé ici. Bien sûr que dans l'idéal, nous aimerions être les enseignants calmes, joyeux et stables de nos chevaux. Mais parfois les émotions sonnent à la porte, et les chevaux préfèrent des humains tristes ou en colère et conscients de leur état, aligné avec ce qui est vrai et présent pour eux, que des humains qui portent un masque ou ont mis sous le tapis le tourbillon qui les habitent. En tout cas de mon expérience.
Reste à trouver une stratégie, un "programme pour la journée" qui soit adapté à la situation, au vivant. Pour moi, c'est souvent la CNV et/ou le NERTI qui vient me soutenir dans ces moments.

Sooner or later you’re gonna have to cry and lunge at the same time -

There’s a sentiment in the horse world about being emotionally well before coming to our horses. I agree with this, but, emotions are somewhat like the weather - if you wait for a perfectly clear sky, you’ll never get anything done

There are times where things are rocky, bumpy, uncomfortable. It’s extremely important to not take our emotional storms out on others, especially our horses. It’s important to work on ourselves, but there are times of life where we’re simply not going to be our best, but the world can’t wait.

I think more than anything, horses are uncomfortable with the dissonance we create- saying we’re fine but not being fine, pretending we’ve left our emotions at the gate when it wasn’t possible.

There are times we’re best off staying out of the barn, but I believe there are times where we aren’t our best, where the best we can do is acknowledge our feelings, our limitations, and do our best- to take the work down to what we can reasonably accomplish and be honest with ourselves about it.

There are times in life where you can’t wait for everything to be smooth, but maybe you lower your expectations - and learn the fine art of crying and lunging when things are tough.