23/05/2025
Elle ne court plus après la b***e comme avant. Aujourd’hui, elle la regarde rouler sur l’herbe avec des yeux sages et vieillis, puis elle me jette un regard, comme pour dire : « J’ai joué à ce jeu toute une vie. »
Ses pattes, autrefois si vives, avancent maintenant avec précaution. Son visage, autrefois plein de malice, est maintenant parsemé de gris.
Mais si tu écoutes — vraiment — tu entendras l’écho de mille aboiements joyeux, et le bruit léger de ses pattes qui dansaient autrefois dans les champs comme le vent.
Aimer un vieux chien, c’est aimer profondément tout en sachant que le temps file entre tes doigts comme du sable.
Chaque jour est un cadeau discret, enveloppé de soupirs doux et de battements de queue lents.
Elle ne bondit peut-être plus pour m’accueillir à la porte, mais elle se serre davantage contre moi quand je m’assois.
Son corps faiblit, mais son amour, lui, n’a jamais vacillé.
Il y a une beauté sacrée dans sa tranquillité d’aujourd’hui.
Dans la façon dont elle pose sa tête sur mon pied, comme pour s’ancrer à la vie que nous avons partagée.
Dans la manière dont ses yeux devenus troubles cherchent encore les miens, avec une dévotion que le temps ne peut ternir.
Elle n’a plus besoin de courir.
Elle a déjà couru à mes côtés à travers toutes les saisons de ma vie — dans les chagrins et les joies, durant les nuits longues et les matins lumineux.
Ça a été une vie extraordinaire.
Une vie de loyauté sans condition, de rires face aux traces boueuses sur le sol propre, de réconfort dans les heures les plus sombres.
Elle m’a offert sa jeunesse, sa force, son cœur — et maintenant, même en ralentissant, elle m’offre encore son courage silencieux.
Elle est peut-être vieille. Elle est peut-être fatiguée.
Mais elle n’a pas fini d’aimer. Pas encore.
Et je l’aimerai farouchement jusqu’à son dernier souffle — et bien au-delà.
Parce que lorsqu’on aime un vieux chien, on le porte avec soi — toujours — dans chaque battement de cœur apaisé, chaque souvenir doux, chaque pas en avant.