01/08/2025
🌾 Baromètre des foins 2025 🌾
Si l’année 2024 a été globalement marquée par des intempéries importantes au printemps, avec des fenêtres de récoltes très courtes, des sols détrempés nécessitant de retarder les récoltes (avec certaines premières coupes en août !) et donc des fourrages de qualité externe (mycotoxines, peu d’appétence, lignosité élevée, etc.) et interne (minéraux lessivés, taux de fer et manganèse souvent élevés) plutôt mauvaises (exception faite des taux de sucre souvent bas en raison des récoltes plus tardives), les récoltes de l’année 2025 s’annoncent bien différentes pour de nombreuses régions !
☀ En effet, ce printemps 2025 a été marqué par une sécheresse de surface précoce, permettant d’avoir une pousse de l’herbe rapide et des sols portants. Les récoltes ont pu être faites bien plus tôt dans la saison mais avec des fourrages qui ont malgré tout souffert un peu de la sécheresse.
🔬 Nous ne sommes qu’au début de la saison des analyses de fourrages, mais sur les (déjà) nombreux échantillons analysés, cela se traduit par :
📍 Des fourrages souvent très verts, secs, qui sentent bon, très appétant
📍 Des taux de sucre élevés voire très élevés pour certains
📍 Des fourrages riches en énergie
📍 Des taux de protéines particulièrement bas
📍 Des taux de calcium/phosphore/magnésium plutôt corrects
📍 Des taux de fer/manganèse globalement moins excessifs, très corrects pour certains (avec toujours des exceptions très hautes)
📍 Cuivre et zinc (mais aussi soufre) : rien ne change, ils sont toujours très bas !
➡ Les volumes de récoltes sont visiblement beaucoup moins importants : certains récoltants ont donc tendance à couper plus court, ce qui peut entraîner des contaminations à la terre et beaucoup de poussière.
➡ De même, les plantes toxiques et notamment le séneçon de Jacob ont pu arriver à maturité (ou en tout cas à des stades plus avancés) plus tôt et représenter, pour les parcelles non gérées, des volumes plus importants dans les récoltes. S’il est évident qu’il faut utiliser des foins sans séneçon, la réalité sur le terrain est souvent moins simple …
⚠ Il ne s’agit ici que de tendances générales, qui peuvent varier d’une zone à l’autre, selon la météo, les sols, les variétés de graminées, les conditions de récoltes, etc. Mais ces tendances sont précieuses pour ceux ne pouvant pas faire analyser leur fourrage.
Ce que cela nous dit :
📍 Les chevaux sensibles aux sucres devront être surveillés de près : rappelons qu’un foin pour cheval SME ne devrait pas dépasser plus de 100g de sucre par kilo de matière sèche (10%). Beaucoup d’analyses rapportent des foins à 12 voire 16% alors que l’on était plutôt sur une moyenne de 7 ou 8% l’année passée.
La restriction en quantité peut entraîner un manque de protéines également pour ces chevaux à faibles besoins malgré leur capacité à bien les assimiler.
📍 Les chevaux à forts besoins en énergie devraient y trouver leur compte, mais leurs besoins sont également élevés en protéines, et là ce sera bien plus compliqué : risque de perte de masse musculaire en premier lieu, dégradation de la qualité des tissus (peau, tendons, mauvaise cicatrisation), fatigue, moins bonne synthèse de nombreuses hormones qui ont besoins d’acides aminés (qui composent les protéines).
Une complémentation en qualité et quantité plus importante qu’à l’accoutumée risque d’être nécessaire, particulièrement pour les chevaux au travail, les chevaux âgés et les chevaux d’élevage.
En gros, un équilibre difficile à trouver entre apport en énergie élevé, apport en protéines bas, mais aussi des fourrages consommés avec envie (donc plus de quantité par cheval) mais moins de quantité disponible sur le marché.
🟩 Prochain point à l’automne, pour voir si la tendance en milieu d’été se confirme !
N’hésitez pas à nous parler de vos récoltes en commentaires, savoir si elles sont visiblement dans la tendance ou font plutôt exception 💬