23/07/2025
🟥 “Le chien n’est jamais le problème.” Vraiment ? Parlons franchement.
C’est devenu une punchline qu’on voit partout.
Une formule brandie comme un bouclier par une frange militante de l’éducation canine :
« Si le chien présente un trouble, c’est que l’humain a merdé quelque part. »
Et dans la majorité des cas, c’est vrai.
Oui, c’est souvent l’humain qui, par ignorance, négligence, malentendu ou incohérence,
crée ou aggrave un trouble.
❌ Mauvaise socialisation
❌ Besoins non respectés
❌ Communication brouillée
❌ Frustration chronique
❌ Incohérences quotidiennes
❌ Absence d’anticipation
Bref, oui : beaucoup de chiens qui “posent problème” sont les symptômes vivants d’un système bancal.
Et à ce titre, il est essentiel de remettre l’humain face à ses responsabilités.
Mais…
🔻 Il y a aussi des chiens qui naissent déjà cabossés.
Des chiens atteints de troubles neurologiques.
Des chiots hypersensibles, instables, hyperréactifs, parce qu’issus de lignées sélectionnées à la va-vite.
Des portées sans mère équilibrée pour les cadrer. Sans stimulation, sans sevrage émotionnel.
Des chiots récupérés trop tôt, ou trop t**d.
Des chiens issus de croisements irresponsables.
Des traumatismes précoces dont on ne connaîtra jamais l’origine.
🔻 Il y a aussi des chiens qui développent des troubles malgré un cadre parfaitement adapté.
Des chiens avec des douleurs chroniques invisibles,
Des micro-souffrances physiques qui dégénèrent en agressivité.
Des déséquilibres chimiques, hormonaux, digestifs, neurologiques.
Des prédispositions héréditaires que même le meilleur éducateur ne peut deviner d’entrée.
Et dans ces cas-là, non : l’humain n’est pas fautif.
Pas plus que le maître d’un enfant atteint de TDAH, d’autisme, ou d’un trouble anxieux généralisé.
⚠️ Ce discours du “le chien n’est jamais le problème” devient alors non seulement injuste, mais dangereux.
Il empêche d’oser poser un diagnostic complet.
Il culpabilise les maîtres qui, déjà en souffrance, n’osent plus demander d’aide.
Il pousse au silence ceux qui vivent l’enfer au quotidien avec un chien instable.
Il nie la complexité du vivant.
Et pire encore : il déresponsabilise les éleveurs, les sélectionneurs, les marchands de chiens.
👉 Le chien peut être le problème.
Pas par choix. Pas par méchanceté. Pas par vengeance.
Mais parce qu’il est un individu, avec son propre cerveau, ses émotions, ses limites.
Et parfois, il va falloir l’aider lui, et pas seulement le maître.
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🎯 Ce qu’il faut ? De la lucidité. De l’analyse. De l’humilité.
✅ Évaluer objectivement les 3 composantes : le chien, l’humain, le lien entre les deux.
✅ Cesser de faire peser tout le poids du monde sur les épaules du maître.
✅ Accepter que, parfois, malgré tout l’amour, toute la cohérence, toute la bonne volonté du monde…
il faudra de l’aide. Du vrai accompagnement.
Parfois un traitement. Parfois une réorientation.
Et parfois, oui, des décisions très difficiles.
🔁 Non, le chien n’est pas toujours le problème.
Mais il ne faut pas non plus exclure qu’il puisse l’être.
Sortons des slogans. Revenons au cas par cas, à l’analyse globale, à la vraie compétence.