Mon approche se fonde sur l’expérience personnelle, le travail régulier avec des « nouveaux maîtres » et l’application des connaissances scientifiques en éthologie équine sur les théories d’apprentissage du cheval.
Mon travail consiste à vous aider à trouver les gestes, postures et un bon langage corporel et intentionnel pour établir une meilleure communication avec votre cheval, et ceci exclusivement À PIED.
Le travail à pied permet de se poser en équivalence du cheval : face à face, au sol.
Référents : Jean-François Pignon, Klaus Ferdinand Hempfling, Alexander Nevzorov, Tom Dorrance.
Le cadre : Principes et règles de base pour le cheval autant que pour le cavalier.
Le cheval est un animal grégaire qui se positionne sans cesse par rapport en autres, dans une relation mouvante. Lui donner un cadre, c'est lui donner les bases relationnelles dont il a besoin.
Pour moi, avant de chercher à dresser un cheval, ou même à éduquer un cheval, nous recherchons à établir une relation. En effet, à quoi bon chercher à améliorer la communication si la relation n'est pas là...
De plus, notre attention se pose sur leur expression (nous leur laissons donc de l'espace et du temps) et leur décontraction (nous raisonnons nos demandes) : le mot d'ordre général est de laisser les chevaux "sortir" ce qu'ils ont à proposer plutôt que de les automatiser.
Ces règles, à prendre au titre du Savoir-Être cavalier, sont à la base de toute relation homme / cheval.
"Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup." François Baucher.
Je porte votre attention sur le fait que la relation au cheval est une histoire de réciprocité : vous l'écoutez / il vous écoute ; mais aussi de responsabilité.
Vous devez "porter" le bien-être de votre cheval car vous en êtes responsable.
Son impératif premier est de rester en sécurité, et d'aller si possible vers plus de confort : lui permettre cela, c'est le "gagner".
1. Règles de vie pour un cheval :
Avant d'envisager de travailler son cheval, il faut veiller à ce que quelques règles de base de la vie d'un équidé soient respectées.
Voici celles, fondamentales, sur lesquelles porter une attention permanente :
Un cheval est un animal grégaire, il doit vivre en troupeau - un cheval seul sans relation avec ses congénères est un animal qui s'estime condamné, car mis à l'écart. Un cheval a un besoin vital de se situer par rapport à d'autres chevaux, dans une hiérarchie qui lui indique sa place, ses devoirs (surveillance, etc...) et son rôle. Sans rôle à jouer dans une "famille", votre cheval sera "déprimé" et risque de développer des "tics".
Un cheval parcours dans la nature plus de 30 kms par jour, le tenir au box est donc malvenu. Ces déplacements sont nécessaires à certains besoins vitaux comme la digestion, par la stimulation des muscles de l'arrière main, ou la circulation du sang, par la sollicitation des nerfs de la sole.
Un cheval nécessite une alimentation à base de fibres. Le nourrir exclusivement aux granulés n'a pas de sens : l'estomac du cheval est fait de sorte qu'il ne doit jamais être vide, et ses dents poussent toute sa vie, c'est pourquoi il broute 16 heures / jour les usant.
Avant de travailler votre cheval, assurez vous toujours qu'il n'a pas de douleurs conjoncturels (points chauds) ou chroniques (un ostéopathe peut vous y aider). Un cheval qui a mal quelque part peut ne pas vous donner ce que vous souhaitez au travail sans que vous n'en compreniez la raison.
Le cheval est une proie. Ainsi, vous ne devez jamais empêcher sa fuite, sans ça, vous ne serez non pas un référent, mais un danger potentiel pour lui. C'est pour cela qu'il est fondamental de savoir gérer vos émotions pour lui offrir un cadre apaisant.
Le cheval est naturellement enclin à l'opposition. Si vous le poussez, il résiste dans un premier temps. L'éducation du cheval consiste à abolir ce réflexe par la mise en confiance.
Quelques considérations très génériques d'hippologie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hippologie
2. Règles de travail pour un cavalier :
J'emprunte ici des principes et règles établis entre autre par Guillaume Antoine, à qui l'on doit de nombreux livres sur le travail comportemental avec les chevaux.
A titre personnel j'engage chacun à toujours avoir en tête ces 4 phases, pour chaque action sur le cheval, que ce soit lui prendre les pieds ou lui demander une jambette ou un cabré :
1/ Prévenir 2/ Demander 3/ Céder-Relâcher 4/ Féliciter
Les demandes doivent toujours être progressives dans leur intensité, jusqu’à une réponse positive, aussi infime soit-elle. À la moindre réponse, relâcher aussitôt et remercier.
Il y va de votre bonne relation quotidienne avec votre cheval et de la confiance qu'il mettra en vous.
Ces principes sont les règles d'or de l'éducation du cheval et la base de tout dressage, les suivre c'est s'assurer de ne pas être dans l'erreur, et de progresser grâce aux réponses des différents chevaux que vous rencontrerez.
"Nous devons éduquer les chevaux, mais ils nous éduquent tout autant."
Les règles, elles, sont à avoir à l'esprit en permanence : vous devez faire corps avec elles et elles doivent vous être absolument naturelles. Vous pouvez vous les répéter chaque jour par exemple, comme une prière jusqu'à ce qu'elles s'incarnent dans chacun de vos gestes.
Les principes* :
Écouter le cheval pour être écouté
Être celui qui fait bouger l'autre
Agir sans crainte ni agressivité
Substituer à la notion de domination celle de responsabilité
Ne pas compter le temps
Les règles d'applications comportementales* :
Capter l'attention du cheval avant toute demande
Demander avec progressivité, clarté et détermination
Céder dès le début de la réponse, aussi infime soit-elle
Savoir laisser faire pour permettre le développement de l'autonomie
Aller TOUJOURS au bout de ses exigences (gage de crédibilité pour le cheval)
*in Équitation, une affaire de comportement, Guillaume Antoine, Gérard Dorsi, Belin, 2005
Mes quatre axes de progression = une chronologie :
1 - Éducation du cheval
2 - Résolution des difficultés
3 - Renforcement de la relation
4 - Sollicitation et motivation des capacités gymnastiques de votre cheval.
"Le cheval a la perception comme il a la sensation, la comparaison et le souvenir. Il a donc le jugement et la mémoire. Il a donc l'intelligence."
- François Baucher in Dictionnaire raisonné d'équitation, chap. Intelligence.
Comprendre l'intelligence du cheval, c'est être capable de s'y adresser et ainsi d'être mieux compris, dans une relation de partage raisonnée.
(Voir aussi "Une approche psychologique de l'équitation", de J. d'Orgeix.).
1. L'éducation du cheval :
Éduquer un cheval ne se limite pas à son débourrage ni à lui inculquer des techniques, c'est avant toute chose lui donner un cadre et devenir son référent - c'est à dire quelqu'un avec lequel il puisse communiquer sur des bases solides.
La finalité recherchée de l'éducation est le dressage : "l'art de permettre au cheval de répéter sur vos demandes des figures ou attitudes qu'il réaliserait en liberté au sein de son troupeau".
Par l'éthologie (littéralement "Science des mœurs"), il devient possible d'envisager cette éducation en partageant le même langage, et donc en cherchant à se faire comprendre.
C'est donc un travail permanent, de la prise en main du poulain à la recherche de l'extrême finesse du cheval éduqué. Ceci se base sur le savoir-faire du cavalier, mais aussi et surtout, sur l'observation du comportement du cheval, la considération de ses capacités gymnastiques et son état psychique général.
«La connaissance du naturel d’un cheval est un des premiers fondements de l’art de le monter, tout homme de cheval doit en faire sa principale étude.»
- La Guérinière
Jean d'Orgeix a mis en lumière qu'en s'adressant au mental du cheval, on atteint, par la répétition une "réponse réflexe" ou un "geste réflexe". Ainsi, en répétant plusieurs centaines, voir plusieurs milliers de fois un exercice, vous vous subtilisez à l'interprétation mentale du cheval, pour devenir le signal même qui envoi l'ordre au muscle. Voir une application pratique dans l'exercice de l'extension d'encolure ici : https://www.youtube.com/watch?v=67GSkOvrTrI
2. La résolution des difficultés :
Naturellement, nous ne partageons pas le même mode relationnel : c'est la cause d'incompréhensions qui souvent s'instaurent faute de connaissance, de recul ou encore d'esprit critique.
Ainsi, sans s'en apercevoir, un cavalier qui reculerait systématiquement lorsque son cheval avance vers lui se retrouverait rapidement face à un "cheval difficile"…
Résoudre ces difficultés relationnelles consiste en l'adoption d'un langage partagé. Le cheval pose des questions : vous devez être en mesure de lui donner vos réponses… et petit à petit inversement.
Un simple diagnostique fondé sur l'observation du comportement de chacun permettra de mettre en œuvre des exercices adéquats.
3. Le renforcement de la relation :
L'intérêt de l'approche comportementale du cheval et de l'équitation éthologique est de travailler sur la volonté de votre cheval. L'envie est toujours mieux exécutée que la contrainte.
Ainsi, dans le souci permanent d'établir une relation de confiance avec lui, vous permettrez à votre cheval de s'exprimer pleinement, en situation de bien-être, et vous lui offrirez l'opportunité de révéler son potentiel.
4. Solliciter et motiver les capacités gymnastiques de votre cheval :
Une fois ces trois premiers axes établis, l'erreur la plus répandue consiste à demander à sa monture des performances qu'il n'est pas en mesure d'honorer, sans l'y avoir suffisamment préparée (souplesse, musculature…).
Une équitation raisonnée consisterait plutôt en la préparation gymnastique en vue de l'accomplissement de ces performances. Il faut considérer les capacités physiques (type morphologique, dispositions naturelles…) et les mettre en perpective avec ses objectifs de cavalier. La recherche de cet équilibre permettra de mettre au point un plan de travail gymnastique adapté aux performances que vous recherchez.
Ainsi, vous serez davantage préoccupé par la préparation de votre monture que par l'obtention de résultats qui pourraient lui nuire, tant d'un point de vue psychologique (cheval "braqué") que physique ou physiologique (cheval "cassé").