06/05/2025
Dominance canine et toute-puissance infantile ?
La "toute-puissance infantile" ferait presque écho au mythe du chien "dominant". Quand on y réfléchit honnêtement, l'enfant est plus à la merci du pouvoir de ses parents, enseignants, baby-sitter et j'en passe que l'inverse.
A-t-on souvent vu un petit enfant décider du déroulement de ses journées, du choix de ses activités, du contenu de ses repas ou du lieu de ses prochaines vacances ?
De même, depuis quand le chien occidental décide-t-il de l'heure de ses sorties, de ses repas, de la durée et du lieu de ses promenades ?
Lorsque le petit enfant refuse de s'habiller n'est-ce pas plutôt pour développer un contrôle sur sa vie actuelle d'impuissance inhérente à son très jeune âge qu'une volonté de "toute-puissance" ?
Quand un chien se bloque et refuse de reprendre le même chemin de balade pour la nième fois consécutive n'est-ce pas simplement l'expression d'un minimum de volonté individuelle plutôt qu'une envie de pouvoir ?
Ce que je crois, c'est que l'adulte humain projette sur des êtres impuissants, sa propre envie de toute-puissance et de dominance en rétorsion aux trop nombreuses répressions infantiles qu'il a lui-même subies. Il s'identifie inconsciemment à son statut de victime d'antan au travers de l'enfant ou du chien et ce constat est si insoutenable pour son égo qu'il préfère s'imaginer que ceux-ci souhaitent dominer plutôt que de se soumettre. Par la même occasion, il se justifie alors les contraintes physiques ou psychiques qu'il leur incombera sous couvert que "ce chien veut dominer" ou que "cet enfant abuse"...
De tous ces délires d'adulte humain le monde animal n'en a cure, il veut simplement exister, exprimer qu'il détient une volonté propre, des goûts personnels, des envies particulières, une sensibilité unique.