
03/07/2025
✍🏿🐶
Combien de fois avons-nous entendu des dresseurs autoproclamés dire :
👉 "Si vous ne le travaillez pas maintenant, il ira à la fourrière ou sera tué" ?
Combien de fois l'ego de ces dresseurs a-t-il été galvanisé par leur déclaration
👉"mieux vaut qu’il soit en vie plutôt que dangereusement libre" ?
Combien d’affirmations récurrentes les dresseurs coercitifs utilisent pour justifier leurs techniques, souvent basées sur des biais cognitifs, des mythes ou des approches dépassées:
👉 "Le chien doit savoir qui est le chef".
👉 "Je ne le punis pas, je le corrige."
👉"Une petite punition maintenant évite de gros ennuis plus t**d"
👉 "Je le fais pour le sauver : sinon il finira à la fourrière" 👉 "Les chiens se corrigent entre eux, c'est naturel".
👉 "Si vous ne le corrigez pas maintenant, ce sera pire à l'âge adulte.
LE MOINDRE MAL
Ces dresseurs disent utiliser des outils coercitifs pour "sauver" le chien de situations plus graves,
telles que
- l'euthanasie pour comportement agressif
- l'abandon pour des problèmes de gestion
- Accidents (par exemple, un chien qui tire et se fait écraser par une voiture).
Dans ce sens, la coercition est considérée comme un moindre mal : mieux vaut un chien vivant et contrôlable, même si c'est au prix de souffrances, qu'un chien mort ou dangereux.
Ils croient vraiment que
"la fin justifie les moyens" et que si un chien finit par avoir une vie plus sûre et plus longue, une souffrance temporaire est acceptable.
Accepter le moindre de deux maux est souvent le résultat d'un ensemble de biais cognitifs (c'est-à-dire de raccourcis mentaux ou d'erreurs de jugement) qui influencent la manière dont les gens évaluent des situations complexes, en particulier dans des contextes éthiques ou émotionnels.
1️⃣ BIAIS DI FAUX DILEMME (OU FAUSSE DICHOTOMIE)
"𝘚𝘰𝘪𝘵 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘶𝘵𝘪𝘭𝘪𝘴𝘰𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘤𝘰𝘭𝘭𝘪𝘦𝘳 é𝘭𝘦𝘤𝘵𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦, 𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘪𝘦𝘯 𝘧𝘪𝘯𝘪𝘳𝘢 à 𝘭𝘢 𝘧𝘰𝘶𝘳𝘳𝘪è𝘳𝘦".
Ce biais ne présente que deux options - l'une mauvaise et l'autre pire - tout en ignorant les alternatives réalistes. En réalité, il n'y a presque jamais que deux choix possibles, mais le faux dilemme donne l'impression que le moindre mal est inévitable.
2️⃣ BIAIS D’URGENCE (ou du TEMPS COMPRESSIBLE)
"𝘑𝘦 𝘥𝘰𝘪𝘴 𝘳é𝘴𝘰𝘶𝘥𝘳𝘦 𝘤𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘣𝘭è𝘮𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘯𝘢𝘯𝘵, 𝘫𝘦 𝘯'𝘢𝘪 𝘱𝘢𝘴 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘶𝘯𝘦 𝘧𝘰𝘳𝘮𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘰𝘴𝘪𝘵𝘪𝘷𝘦 !"
La pression du temps (réelle ou perçue) entraîne une préférence pour les solutions rapides, même si elles sont éthiquement discutables ou moins durables. Ce préjugé conduit à dévaloriser les avantages des solutions lentes et respectueuses.
3️⃣ BIAIS DU RÉSULTAT
"Ç𝘢 𝘢 𝘮𝘢𝘳𝘤𝘩é, 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘤'é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘣𝘪𝘦𝘯".
Lorsqu'une méthode coercitive aboutit à un résultat apparemment positif (par exemple, le chien arrête de tirer), le biais de résultat suggère que le moyen est justifié, en ignorant les coûts invisibles (stress, peur, rupture de confiance), et les conséquences à long terme.
4️⃣ BIAIS D’AUTORISATION MORAL (MORAL LICENSING)
"𝘑𝘦 𝘭𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘴𝘢𝘶𝘷𝘦𝘳, 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘤𝘦 𝘯'𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘴𝘪 𝘨𝘳𝘢𝘷𝘦".
Les personnes qui pensent agir pour un plus grand bien se sentent autorisées à enfreindre les règles morales. Ce biais crée une autojustification éthique qui rend acceptable ce qui serait autrement rejeté.
5️⃣ BIAIS D’AUTORITÉ
"𝘜𝘯 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘦𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭 𝘮'𝘢 𝘥𝘪𝘵 𝘤𝘦𝘭𝘢, 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘧𝘰𝘳𝘤é𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘣𝘪𝘦𝘯".
Accepter le jugement des figures d'autorité même lorsqu'elles proposent des solutions discutables. Dans le domaine du dressage des chiens, de nombreuses personnes acceptent des méthodes coercitives parce que "l'expert dresseur" les recommande.
6️⃣ BIAIS DE NORMALISATION
"𝘖𝘯 𝘢 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 ç𝘢, 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘯𝘰𝘳𝘮𝘢𝘭".
Lorsqu'une pratique est courante, même si elle est violente ou nuisible, elle est perçue comme "normale". Ce préjugé rend difficile la remise en question d'instruments utilisés depuis des décennies.
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Bref, le concept du “moindre mal” peut sembler rationnel, mais il s'agit souvent d'un raccourci mental.
Pour s'en sortir, il faut faire preuve d'esprit critique, d'empathie et de connaissances actualisées, surtout lorsqu'on a la responsabilité de la vie et du bien-être d'autres êtres vivants.