
08/05/2025
📝Lettre ouverte à ceux qui pensent que les animaleries, “c’est mignon”
J’aimerais vous raconter quelque chose.
Quelque chose que je garde en moi depuis longtemps.
Quelque chose de lourd.
Il y a quelques années, j’ai travaillé dans une animalerie.
Un an. Juste un an.
Et pourtant… ça m’a suffi pour ne plus jamais y remettre les pieds.
J’étais responsable du rayon oiseaux.
Et comme vous pouvez l’imaginer, je m’y suis donné à fond.
Je nettoyais, je nourrissais, je parlais à chacun d’eux.
On m’a même dit que pendant mon passage, il y avait eu le taux de mortalité le plus bas sur ce rayon.
Mais ça ne m’a jamais fait plaisir.
Parce qu’il n’y a rien à fêter, quand des vies sont en jeu.
Parce qu’il faut que vous sachiez une chose :
Dans ces magasins, le vivant ne passe pas en premier.
Le chiffre, oui. Les marges, oui. Le rendement, oui.
Mais les vies ?
Pas le temps. Pas le budget. Pas la priorité.
Combien de fois on m’a dit :
“T’as pas fini l’entretien ? C’est pas grave, laisse tomber.”
“T’as pas nourri tout le monde ? Bah tant p*s, tu le feras demain.”
Mais moi, je pouvais pas.
Alors je le faisais quand même. En cachette parfois. En prenant sur mes pauses.
Et je sortais certains oiseaux à l’arrière, dans un couloir sans lumière, juste pour qu’ils puissent battre des ailes quelques minutes.
C’était pas grand-chose. Mais c’était mieux que rien.
Un jour, un oiseau est mort.
Il était là depuis des mois.
Dans une cage trop petite, seul, jamais adopté.
Il est mort sans jamais avoir volé.
Sans jamais avoir connu la liberté.
Et j’ai pleuré. Oui, j’ai pleuré.
Parce que j’étais là pour lui. Tous les jours.
Mais pas assez pour le sauver.
Et ce n’est pas fini.
À l’arrière, il y avait un congélateur.
L’infirmerie, comme ils disaient.
Chaque jour, on y mettait des poissons morts, des rongeurs, des reptiles, parfois des oiseaux.
Tous les jours. Sans exception.
Une routine de mort. Banalisée.
Et les vendeurs ?
Pas toujours formés.
Une fois, un collègue a conseillé de la nourriture inadaptée à un pigeon pendant mon jour de repos.
L’oiseau est mort.
Et j’ai dû affronter la détresse de sa propriétaire le lendemain.
C’est pas lui que j’en voulais le plus…
C’est au système.
Un système qui vend des vies sans transmettre le savoir.
Et parlons des prix.
Un oiseau acheté 100 € au grossiste est revendu 250 ou 300 €.
Sans conseil. Sans suivi. Sans même une cage adaptée.
Parce que les cages vendues ne le sont jamais.
Mais ce n’est pas grave.
“C’est mignon, non ?”
Non.
Ce n’est pas mignon.
C’est cruel.
Et ça doit s’arrêter.
⸻
Aujourd’hui, je n’entre plus que dans les animaleries où il n’y a pas de vente d’animaux.
Et je vous le dis avec tout mon cœur :
N’achetez pas un être vivant dans un magasin.
❤️ Adoptez. Soutenez les éleveurs passionnés. Apprenez. Renseignez-vous.
Ne donnez pas votre argent à un système qui traite la vie comme un produit.